100 ans après, il est urgent d’éclairer les consciences ! Enregistrer au format PDF

Lundi 12 novembre 2018

Les cérémonies du 11 novembre 2018, un siècle après la fin de l’horrible boucherie de la première guerre mondiale, ont connues un peu partout de fortes participations [1], beaucoup de communes donnant une large place aux enfants et aux jeunes dans ces cérémonies où plus aucun « poilu » ne peut participer… C’est bien sûr le cas à Vénissieux avec la présence massive des nouveaux élu du conseil municipal d’enfants récemment élu, mais aussi de beaucoup des anciens, des classes d’écoles primaires qui font un travail sur la guerre avec leurs enseignants, les collégiens du collège Eluard qui, comme pour les cérémonies de la libération des camps, ont lu avec un bel engagement des textes sur la guerre se terminant par le célèbre poème d’Aragon, « est-ce ainsi que les hommes vivent », et des jeunes du collège Aragon qui organise des visites au cimetière ce lundi…

Une particularité à Vénissieux, au cœur de la cérémonie, Michèle Picard a fait joué la chanson de Craonne, connue pour avoir été entonnée par les soldats mutinés après l’offensive meurtrière et désastreuse au Chemin des Dames. Les soldats français devaient « monter sur le plateau » tenu par l’armée allemande. La répression touche quelque 30 000 mutins et fera 3 427 condamnations, dont 554 à mort et 57 exécutions…

Cette chanson contestataire contre la guerre, qui dénonce « Les gros , ceux qu’ont le pognon » et qui font faire la guerre par ceux « qui n’ont rien » et qui se conclut en leur disant, aux gros, « Car si vous voulez faire la guerre, Payez-la de votre peau ».

La droite nous dira qu’on ne doit pas chanter une chanson anti-militariste dans une cérémonie célébrant nos soldats, mais ce sont bien nos soldats, comme les soldats allemands, russes, anglais… qui partout dénonçaient cette guerre boucherie des hommes qui n’avait d’autres objectifs que le partage du monde entre grandes puissances, sachant que les multinationales des armes faisaient, comme aujourd’hui, leurs affaires de tout coté !

Emmanuel Macron dans son discours, après son faux pas sur Pétain, célébrait comme tous les présidents de « l’ancien monde », la « victoire » et un armistice qui aurait été décidé par les dirigeants du monde parce qu’ils voulaient finir cette guerre.

Mais nous n’oublions pas les causes historiques réelles de l’armistice ! la peur devant les révoltes de soldats dans tous les camps, qui en Russie avaient joué un rôle déterminant dans la révolution d’octobre, et qui commençait en Allemagne avec la révolte des marins de Kiel, après les mutineries de soldats anglais à Étaples, et la difficile gestion des mutineries dans l’armée française après le remplacement des maréchaux, du funeste Nivelles ou funeste Pétain…

Michèle Picard poursuit un des premiers combats du tout jeune parti communiste qui en 1920, l’année de sa création, agit pour faire libérer les soldats mutins envoyés dans les camps de travaux forcés… Et elle renforce une exigence qui devient incontournable en France, après la décision en 2013 de leur donner une place au musée de la guerre aux Invalides, l’ouverture progressive des dossiers qui conduit à une question simple désormais : oui ou non, allons-nous réhabiliter les fusillés pour l’exemple, comme le demandait notre regretté sénateur Guy Fischer dans une proposition de loi en 2012 ? Le président de la république vient de répondre négativement, confirmant ce que nous savons tous, non seulement il n’a rien d’un « nouveau monde », mais il est porteur du pire de l’ancien, celui qui pousse aux guerres…

Alors, monsieur Girard, la chanson de Craonne, c’est la chanson qui fait vivre leur douleur et leur colère. Elle a toute sa place dans la cérémonie du 11 novembre, car sans les grèves de soldats, les généraux n’auraient pas signé l’armistice en 1918 !

Voila ce que nous dit Wikipedia sur les circonstances de l’armistice

Depuis juillet 1918, sur le front ouest, l’armée impériale allemande recule progressivement, mais en bon ordre. Les troupes alliées (Français, Britanniques, Belges, États-Uniens…) progressent vers les frontières allemandes.

Les alliés de l’Allemagne ont cessé les combats : la Bulgarie le 29 septembre, la Turquie le 30 octobre, l’Autrich​_e-Hongrie le 4 novembre.

En Allemagne même la population soumise à des restrictions matérielles importantes et traumatisée par la défaite de ses troupes manifeste violemment son mécontentement contre l’État-Major impérial et le gouvernement impérial de Max de Bade (qui dès le 4 octobre avait demandé qu’elles seraient les conditions de l’arrêt des combats). Une révolution sur le modèle russe est peut être possible, puisque depuis le 3 novembre les marins du port militaire de Kiel se sont mutinés et commencent à se constituer en « soviet ». Le mouvement révolutionnaire se propage à toutes les grandes villes. Les Gouvernements alliés ont fait savoir qu’ils ne négocieraient pas avec l’empereur Guillaume II. Afin d’éviter cette situation et de conserver une armée intacte, capable d’écraser une révolution naissante, l’État-Major allemand obtient, le 9 novembre 1918, l’abdication de l’empereur Guillaume II (celui-ci s’exile aux Pays-Bas qui n’avaient pas pris partie pendant la guerre). Les hommes politiques allemands regroupés dans un gouvernement d’union animé par les socialistes du SPD s’entendent avec l’État-Major pour préserver l’armée allemande. Pour cela il faut arrêter le plus vite possible les combats.

Le maréchal Foch généralissime des armées alliées souhaite poursuivre l’armée allemande jusque sur son territoire, la « mettre à genoux » et lui infliger l’humiliation de l’invasion. Malgré cet avis, le gouvernement français de Georges Clemenceau préfère aboutir le plus vite possible à la fin des combats. Il est conscient que la destruction de l’armée allemande la rendrait inopérante face à des révolutionnaires. Il connait la lassitude des populations civiles et des soldats qui ont subi plus de quatre années de guerre et de sacrifices. Les négociations commencent le 7 novembre à Rethondes en forêt de Compiègne.


Un article du blog histoire et société sur cet armistice…

Ce qu’ils cachent sur l’armistice du 11 novembre !

En cette célébration centenaire sur l’armistice la propagande va bon train.

On s’apitoie avec raison sur le sort insupportable des combattants !

Macron dans son périple mémoriel dans les Hauts-de-France s’est cantonné jusque là à un hommage à tous les soldats quel que soit leur camp.

Mais ce qui ne sera pas dit c’est qu’à l’époque un même souci hantent les états-majors des deux cotés : l’immense lassitude, la révolte des populations et des soldats à l’encontre des états-major peu soucieux de la vie humaine, l’aspiration à la paix et au progrès social, l’épuisement des populations a déjà conduit en Russie à une authentique révolution prolétarienne.

La contagion menace en premier lieu en Allemagne où dès le 3 novembre les marins se sont mutinés, contrôlent la grande ville de Kiel, tandis que dans les jours qui suivent se constituent dans tout le pays des soviets de soldats et d’ouvriers.

En 1870 déjà Thiers et Bismark après la défaite française s’étaient mis d’accord pour que la réaction versaillaise dispose des moyens militaires d’écraser dans le sang la commune de Paris.

BISMARK

C’est donc dans la plus pure tradition de collaboration entre classes dominantes, au-delà des antagonismes impériaux que dirigeants français et allemands face au spectre de la révolution sont conduits à conclure que pour leurs intérêts de classe bien compris il faut arrêter les combats de manière urgente.

Ce en quoi ils ont largement « bénéficié » de la contribution des socialistes de l’époque hantés eux aussi par la possibilité d’un changement radical de société de caractère anti-capitaliste !

Voilà les véritables circonstances qui encadrent la signature de l’armistice à Rethondes et qui ne seront pas éclairées par nos patentés commentateurs !

[1au passage, le Progrès réussit l’exploit ce lundi 12 novembre de publier des photos de la cérémonie dans toutes les communes de l’Est Lyonnais, sauf… celle de Vénissieux ! décidément, serait-ce un contrôle politique toujours plus strict dans ce journal « apolitique » ?…

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