Le jour de la nuit a joué avec les nuages Enregistrer au format PDF

Dimanche 31 octobre 2010

Pour cette deuxième édition du « jour de la nuit », le ciel n’était pas très favorable… L’an dernier, près de 50 habitants avaient pu découvrir l’observation des étoiles dans de bonnes conditions, cette année, il a fallu se rabattre sur la médiathèque, mais les présents ont eu la surprise de pouvoir observer ensuite une belle étoile double (Albireo dans la constellation du cygne). Si nous étions peu nombreux à en profiter, il faut remercier les animateurs des équipements polyvalents jeunesse de la ville qui ont amenés cette année plus de 30 adolescents qui étaient tous pressés d’observer et qui ont écouté avec attention la présentation du club d’astronomie de Chaponnay…

La ville relaie cette initiative proposée par L’association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes avec une soirée qui met en débat les objectifs de l’éclairage public, répondre aux besoins de sécurité et de déplacement, mais pas « supprimer la nuit ».

L’alternance jour/nuit est un élément essentiel de la vie et le niveau de « pollution » lumineuse générée par les zones urbaines et les routes représente un des enjeux d’une « ville durable ».

Comme sur beaucoup de sujets environnementaux, nous avons besoin d’un vrai débat citoyen pour prendre en compte des objectifs qui peuvent paraitre contradictoire… assurer la sécurité des espaces publics, maitriser nos consommations énergétiques (la facture de consommation électrique de l’éclairage public dépasse les 400 K€ !), et assurer le droit à la nuit, le droit de rêver devant les étoiles, même si on ne pourra jamais avoir en ville la beauté du ciel de montagne…

Beaucoup d’enfants de Vénissieux n’ont sans doute jamais eu l’occasion d’observer réellement un ciel nocturne. Une fiche était distribué cette année avec d’un coté une photo du ciel dans une nuit sans éclairage public, et une autre dans une ville moyenne. La différence sautait aux yeux, et pourtant, on pouvait constater qu’on voyait encore moins d’étoiles depuis l’agglomération lyonnaise… Pourtant, connaitre la nuit, pas celle des fêtes, mais celle qui comme le désert ou l’océan nous fait mesurer l’immensité de l’univers, c’est aider chacun à penser la place de l’être humain de manière plus réelle que ce que nous montre en général la publicité ou le cinéma fantastique !

Cette année, le ciel s’est couvert de nuages dans l’après-midi, et nous pensions ne pas pouvoir faire d’observation du tout. Nous avons donc organisé (à vrai dire, un peu improvisé… !) une conférence du club d’astronomie de Corbas dans la salle de projection de la médiathèque.

Le thème en était les distances depuis le soleil jusqu’au ciel profond… On sait donc que la lumière du soleil met 8 minutes pour arriver sur la terre, quelques heures pour Jupiter, plus de 5 heures pour la dernière planète Neptune, et un jour entier pour sortir du système solaire, mais que tout celà n’est rien par rapport aux distances entre étoiles, 4 ans pour atteindre la première étoile, 25 ans pour atteindre Vega dans la Lyre (qu’on peut observer facilement l’été au Zenith en début de soirée), 6500 ans pour atteindre Persée le bras suivant de notre galaxie, 10 millions d’années pour sortir de notre galaxie, et des milliards d’année pour parcourir l’univers ! Comme le chante Mouloudji, « Poussière dans un Sahara d’étoiles… »

Et si nous avions pu observer Jupiter et trois de ses satellites en début de soirée dans un espace entre nuages, nous avons pu reprendre les observations après la conférence et voir à travers la couche nuageuse cette belle étoile double bicolore, une étoile jaune et une étoile bleue… Ce qui a permis d’ailleurs aux astronomes passionnés qui animaient la soirée d’expliquer le principe du télescope… concentrer la lumière pour rendre visible ce que l’œil ne peut pas voir. Si le nuage nous cache les étoiles, il laisse passer toutefois un peu de leur lumière… que le télescope peut nous montrer en la concentrant.

Nous avons activé l’éclairage public vers 21h. Depuis deux heures de nuit, l’avenue Marcel Houel et les bâtiments publics, le boulevard Jodino et le chemin de Feyzin était non éclairé. L’effet est bien sûr important, mais on peut noter que la circulation automobile n’est pas perturbée, les véhicules s’éclairant bien sûr eux-mêmes. C’est par contre les piétons qui sont réellement pénalisés, ce qui montre d’ailleurs que l’éclairage public devrait sans doute se concentrer sur les cheminements « modes doux ». Il faudra peut-être prévoir un dispositif type « Led rouge » pour signaler d’ailleurs le lieu d’observation.

La police était bien sûr prévenue pour assurer des rondes sur ce secteur. Mais l’effet sur le ciel reste limité…. Les phares des voitures, les publicités éclairées… les sources de lumière sont nombreuses et ne se limitent pas à l’éclairage public.

Merci à l’association qui répond à notre demande et apporte un matériel impressionnant, merci à la médiathèque d’avoir assuré dans de très bonnes conditions l’accueil et la projection et encore merci aux équipements polyvalents jeunes ! Nous essaierons l’an prochain de renforcer le contenu de la soirée, et sans doute de la préparer plus en amont avec tous les acteurs intéressés…

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