Les aberrations du marché de l’électricité… Enregistrer au format PDF

Lundi 29 avril 2019

On cite souvent l’Allemagne en exemple de la transition énergétique, mais sans vraiment regarder les données plus que surprenantes de ce modèle énergétique reposant sur le remplacement du nucléaire par de l’éolien et du solaire, sans toucher à la production fossile… donc sans effet sur le climat ! J’avais déjà alerte sur ce constat que la sortie du carbone restait à faire en Allemagne.

Une autre conséquences de la stratégie allemande est la gestion de l’intermittence de l’électricité renouvelable, qui a tous les droits, et aucune responsabilité sur la continuité du service.

Ainsi, quelque soit la consommation, la production électrique solaire et éolienne est prioritaire sur le réseau et produit à son maximum. Résultat, compte tenu de l’énorme capacité ENR investie par l’Allemagne [1], la production éolienne et solaire peut dépasser la consommation. C’était le cas ce lundi de Pâques 2019 dans la journée, jour férié avec peu d’activité, il ne fait pas froid ni suffisamment chaud pour avoir de la clim, bref, la consommation est au plus bas….

Or, une loi physique de base de l’électricité, c’est que la production et la consommation doivent être équilibrée à tout moment, sinon, c’est la casse et la coupure globale… Les autres productions doivent donc s’arrêter, fossiles et nucléaires. Mais elles doivent aussi être capables d’assurer la continuité quand quelques heures plus tard, le solaire s’arrêtera parce-que c’est la nuit, ou que le vent faiblira. Seuls les producteurs conventionnels ont la responsabilité d’assurer cette continuité de service. Résultat, ils préfèrent ne pas s’arrêter pour être sûr de fournir un peu plus tard et doivent alors payer des consommateurs pour qu’ils consomment de l’électricité inutile. Autrement dit, pour continuer à payer les contrats d’achats d’électricité renouvelable, il faut chauffer l’air…

C’est ainsi que sur le marché « spot » de l’électricité, où le prix se définit par quart d’heure, on voit des prix négatifs et ce 22 avril en Allemagne, le record a été battu, -244€/MW ! Les producteurs conventionnels ont payé de gros clients pour qu’ils fassent tourner des équipements inutilement afin de consommer de l’électricité inutile !

Mais qui est inutile, le producteur conventionnel qui produit à prix négatifs pour être sûr de pouvoir assurer la continuité de service ? ou le producteur éolien qui n’a pas à se soucier de l’équilibre et de la continuité du service et se contente de dire, il y a du vent, payez-moi !

Heureusement, cela ne dure pas, mais cela se reproduit de plus en plus souvent, et si les producteurs conventionnels n’assurent plus cet équilibre et que la production devienne supérieure à la consommation, ce serait le « blackout » ! Le réseau disjoncterait à grande échelle, sans doute européenne..

La question, c’est quand ?

Suivi marché spot électricité allemange 2019 semaine 17
source Fraunhofer ISE, prix au quart-d’heure

Les promoteurs des ENR électriques continuent de promettre que demain ils raseront gratis, en attendant, ils font payer deux fois la continuité de service aux productions conventionnelles, une fois pour assurer la capacité, une fois pour payer des consommations inutiles… et de leur coté, ont un prix garanti et une assurance de vendre tout ce qu’ils produisent… c’est le jackpot des ENR électriques…

[1à ce rythme, la capacité éolienne et solaire électrique allemande sera bientôt supérieure à la capacité nucléaire française, pour une production 3 à 4 fois inférieure !

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