un livre a partager entre anciens et nouveaux habitants des Minguettes et d’ailleurs, pour se ré-approprier une histoire dont les médias ont tant parlé, mais pour mieux cacher ce que l’auteur nous a dit dans sa présentation, ce que son ami djamel Attala, un des organisateurs de la marche pour l’égalité en 2003 nous témoigne…

Dans ce quartier des Minguettes, des habitants de toutes origines, sont venus, entousiasmés de quitter leur taudis, leur logement ancien dégradé, sans confort, pour rejoindre dans des immeubles neufs de grands appartements avec salles de bains, bien éclairés…

Pendant des années, c’est une vie sociale riche, heureuse, solidaire, qui s’est inventé dans ce quartier, concrétisant l’idéal de son architecte et du maire Marcel Houel, d’une société débarassée de la lutte pour la survie, d’une société égalitaire.

Le chomage, la pauvreté, la ségrégation organisée par la politique du logement a progressivement détruit cette qualité de vie. Sans doute aussi déjà les modifications du plan de masse des Minguettes, l’état pour des raisons économoiques imposant d’augmenter le nombre de tours…

Mais lors des étés chaud de 1981 et 1982, et surtout, en 1983 dans la préparation de la marche pour l’égalité, ce que nous disent Vincendon et Attal, c’est bien que les habitants, ceux-là même qui avaient fait l’expérience d’une vie collective « idéale », ont choisi de refuser la violence qu’attisaient médias et élites pour organiser la première manifestation de toutes les origines populaires pour l’égalité.

Il n’y avait dans ce mouvement aucun repli identitaire, au contraire, et c’est ce qui peut nous donner confiance pour demain, comme le concluera André Gerin. Car le peuple, malgré tous les pièges qui lui sont tendus, a toujours la ressource de construire son unité, sa solidarité. Il peut toujours se mettre debout !