Oui, des conseils de quartier utiles ! Enregistrer au format PDF

Dimanche 20 novembre 2011 — Dernier ajout lundi 21 novembre 2011

L’opposition municipale et le Progrès semblent en pleine entente dans la critique des assemblées générales des conseils de quartier. Ce n’est pas étonnant de la part de l’opposition UMP qui considère par principe que la démocratie participative est un coût, et que la démocratie tout court doit être sous contrôle quand les intérêts supérieurs l’exigent. Que les Français votent à 55% contre le traité constitutionnel européen conduit la droite à le faire passer malgré tout au congrès [1].

Vous me direz, oui mais localement, le leader de l’UMP, Mr Girard, reproche au contraire à la ville de ne pas assez informer et consulter les Vénissians !

Certes, c’est ce qu’il dit dans la presse, et il est vrai que les commentaires les plus fréquents du Progrès vont le plus souvent dans son sens en présentant les conseils de quartier comme des outils sans succès et dominés par les élus et techniciens de la ville. Chacun peut imaginer ce que la droite ferait si elle le pouvait, il suffit d’aller voir là ou elle dirige les mairies ! D’ailleurs son style « Détective » est assez illustratif avec son blog où elle dénonce les habitants candidats comme délégués qui sont en plus agent de la ville… Il est vrai que Mr Girard aime bien citer les syndicats municipaux pour surfer sur les sujets qui fâchent, mais voudraient bien que les agents se taisent dans une conception toute militaire du statut de la fonction publique !

D’ailleurs, s’il croyait réellement qu’il ferait mieux avec les conseils de quartier, il suffirait qu’il mobilise les Vénissians qu’il connait pour y participer, devenir délégué de quartier, interpeller la ville sur toutes les questions, et donc la bousculer en obligeant à informer, ouvrir les dossiers puisqu’il parait qu’elle les cache !

Curieusement, il n’en fait rien, et n’a d’ailleurs participé à aucune assemblée générale de conseil de quartier, comme ses colistiers d’ailleurs, même Mme Lyons qui avait pourtant participé aux groupes de travail du conseil citoyen du développement humain durable et qui en a d’ailleurs plutôt dit du bien… Aurait-elle eu une consigne de ne pas participer cette fois ?

En tout cas, comme adjoint au cadre de vie, je participe sauf exception à toutes les assemblées, et comme tout ceux qui y participent, je constate au contraire qu’aucune question n’est évincée, même les questions qui font réagir, voire qui fâchent !

La semaine dernière, c’était le cas à Pasteur-Monnery où plusieurs locataires de la SACOVIV étaient venus protester contre le manque de chauffage. Le Progrès, sous un titre provocateur, a fait état des éléments de la discussion. S’il faut évidemment défendre le droit au chauffage de chaque locataire, il est aussi normal que le bailleur soit attentif à la consommation, donc à la facture. Comme annoncé dans la réunion, nous allons organiser une rencontre sur place pour voir comment partager avec les habitants le « bon compromis » entre chauffer trop et ne pas chauffer assez. Il peut y avoir des problèmes techniques, mais il peut aussi tout simplement exister un problème de ressenti suite à de nouveaux réglages, et il faut que les locataires ensemble partagent la meilleure décision, sachant que monter la température de 1°C fait monter la facture de 7% !

C’était ensuite le cas à Max Barel ou la question des camions était comme chaque année dans la discussion. Mais cette année, un espoir important avec le déblocage du dossier « Capstown » qui va enfin transformer l’ancien centre de groupage pour le sortir définitivement de la logistique de transport route-route et donc des semi-remorques… Il reste à obtenir enfin l’entrée Sud du centre de la SNCF [2] par la rue du Beaujolais, pour libérer totalement l’impasse d’Auvergne et le carrefour Allende-Charbonnier de tout semi-remorque.

Comme le dira la représentante de la CNL que Mr Girard aime bien citer comme si il était son soutien, [3], sur tous les sujets abordés, ce qui est le plus important, c’est le nombre d’habitants qui « mouillent la chemise » pour se mobiliser. C’est ce que je reprendrais en conclusion pour appeler les habitants au contraire à être plus nombreux dans les assemblées, à voter pour leur délégué, à participer aux permanences, aux visites…

Et c’était le jeudi le tour de Parilly, avec de nombreuses questions sur les Roms restant et ceux qui ont occupés le centre social de Parilly. Mr Girard aurait du être là pour voir des élus qui non seulement s’expliquent sans fard sur un sujet qui divise les Vénissians, entre ceux qui défendent leur cadre de vie sans hésiter à demander l’expulsion la plus rapide possible de tout squatt et ceux qui défendent le soutien à des familles et des enfants dans la détresse au nom de l’humanisme, voire de la solidarité.

Non seulement les adjoints présents s’expliquent, mais Edit Chagnard demandera même à Henri Thivillier de donner plus d’informations sur un dossier important pour le quartier, l’installation d’un centre d’hébergement d’urgence à coté d’Emmaus, dans le cadre du plan Grand Froid du préfet.

Il est vrai que la ville de Vénissieux est la seule de l’agglomération à avoir répondu positivement au préfet pour ce plan froid. Les amis de Mr Girard qui refusent souvent tout logement social, et qui bien sûr, ne veulent pas entendre parler de logement d’urgence pour SDF doivent en rigoler encore !

Ce ne sont que quelques exemples, mais l’état d’esprit est bien là, ces assemblées sont bien des lieux citoyens ou tous les habitants peuvent venir, ou tous les dossiers sont ouverts, ou de nombreux adjoints aux maires sont présents, disponibles pour écouter, informer, expliquer et sentir ce qui doit être éventuellement adapté ou modifié dans un dossier.

J’ai fait l’expérience par exemple du dossier de l’antenne relais de Parilly, sujet pour lequel des oppositions irréductibles peuvent exister. Je ne crois pas que les riverains opposés à l’installation de l’antenne ont changé d’avis après les diverses réunions, mais j’espère qu’ils sont mieux informés, qu’ils ont compris ce que fait la ville pour les défendre sur un dossier où elle ne décide pas, et qui ne relève même pas de sa compétence, mais où elle met en place des outils de transparence, de suivi en relation avec les riverains. Contrairement a ce que dit Mr Girard, non seulement, nous ne cachons rien de ce dossier, mais nous essayons au contraire d’aider chaque habitant à s’approprier des dossiers malgré leur technicité.

Reste la participation aux assemblées qui est effectivement plus faible que l’an dernier. Il est vrai qu’en 2010, c’étaient les premières assemblées avec Michèle Picard, et peut-être que certains étaient venu la découvrir ce qui fait qu’elles avaient battu des records de participation.

De plus, la période est difficile, et le repli sur soi domine souvent face à l’impression que la grande crise est devant nous avec son cortège de restructurations, de pauvreté, de violence aussi… et on constate un peu partout que cela pèse sur les mobilisations citoyennes en France [4]

Mais ce que j’ai personnellement noté, c’est que de nombreux habitants qui étaient venus sur des dossier conflictuels l’an dernier n’ont pas éprouvé le besoin de venir car un travail précis et concret est en cours avec la ville. Par exemple, l’an dernier à Gabriel Péri, des dizaines de riverains des rues Legodec et des Minguettes étaient présents pour protester contre le report des travaux d’enfouissement, et des dizaines d’autres étaient présents à cause du squatt de la rue de la république. Cette année, le premier dossier est en plein travail, et deux jours avant l’assemblée du conseil de quartier, 40 riverains étaient présents à une réunion avec le président du conseil de quartier pour suivre ce dossier…

Je constate que le nombre de visites de quartier, de rencontres sur un sujet précis avec 10, 20 ou 50 habitants, des élus et adjoints, se sont multipliées depuis 2008. Pour ma part, j’en suis à 105 visites du vendredi et 85 rencontres dont j’ai pu faire un compte-rendu… [5]

C’est pourquoi je relance souvent mes voisins et connaissances de tous les quartiers. Vous avez raison de venir quand vous êtes en colère, quand un dossier n’avance pas ou a été oublié… Mais venez aussi quand des choses positives se passent, quand un travail utile se fait avec les services municipaux… Car c’est aussi avec les réussites qu’on peut faire progresser nos conseils de quartiers !

Et sollicitez vos voisins pour participer à l’élection des délégués ! La formule est cette année plus souple, mais encore une fois, il faut s’en servir !

[1malheureusement avec l’aide des parlementaires socialistes

[2enfin, de la filiale dont on ne sait plus le nom tellement elle en change souvent, comme le dira un cheminot catastrophé par les restructurations accélérées de ce qui était un service public !

[3lui qui vote avec Sarkozy pour supprimer l’agrément en justice de cette association !

[4j’espère d’ailleurs que nous allons renverser les choses et prendre la rue massivement comme les Grecs pour bousculer cette domination de l’argent-roi !

[5certes souvent moins médiatisées que les quelques opérations de l’UMP local

Vos commentaires

  • Le 21 novembre 2011 à 14:52, par Jean Claude MARTINET délégué conseil de quartier Charréard / Max BAREL En réponse à : Oui, des conseils de quartier utiles !

    oui MAIS !! ne donnons pas à la droite raison d’avoir raison les citoyens souvent m’interpellent pour efectivement me dire qu’ils " ne voyaient jamais de résultat , que la ville s’en f….." Donnez leur de temps en temps un FAIT VISUEL, tel que un ralentisseur par exemple, dans un lieu qu’ils jugent dangereux, mais la liste n’est pas hexaustive………… Et vous verrez changer les mentalités merçi de m’avoir lu

  • Le 21 novembre 2011 à 15:43, par Jean Claude MARTINET délégué conseil de quartier Charréard / Max BAREL En réponse à : Avenue Jacques DUCLOS

    L’avenue de tous les dangers ! J’habite l’immeuble qui surplombe le « rond point », Rosenberg/Duclos Autant dire que je suis bien placé pour témoigner de ce qui va suivre. 5h30 l’animation commence par le passage des camions de ramassage des ordures ménagères. 7h30 Se sont les citoyens qui se rendent à leur travail 8h30 à 12h Le va et vient constant des habitants de Vénissieux vacant à leurs occupations, et notons que pour aller du quartier Max Barel au centre il faut impérativement prendre sa voiture et TOUS PASSENT PAR DUCLOS 12h/13h30 Tous ces braves gens vont prendre leur repas, une partie de la zone passe par Duclos pour rejoindre Ambroize croizat… 13h30 rentrée des écoles 15h passage des scolaires en direction des gymnases 16h30 sortie des écoles 18h Sortie des entreprises

    TOUS EMPRUNTENT L’AVENUE JACQUES DUCLOS et PAS UNE SEULE PROTECTION DE CIRCULATION Pas de ralentisseurs, Rarement des policiers, et une avenue droite comme un I ou toutes les libertés sont prises en matière de vitesses, de bruits. Et enfin arrive la nuit , tout continue, rodéo, courses poursuite etc…… et tout cela en toute impunité ! En quarante ans de présence j’ai vu une quantité de voitures sur le toit, et d’accidents en tous genres, et la vie continue, Comment expliquer cela aux habitants, qui malgré toutes leurs doléances ne voient jamais rien se réaliser tout en sachant que la ville de Vénissieux est bien souvent impuissante, et c’est justement cette image là qu’il faut gommer à tout prix je continuerais malgré tout à défendre cette belle initiative qui est celle des conseils de quartiers merçi de m’avoir lu

  • Le 21 novembre 2011 à 21:01, par Pierre-Alain En réponse à : Oui, des conseils de quartier utiles !

    Non, je suis désolé, on ne fait pas des réalisations pour les faire voir ou pour ne pas être critiqué. On fait des travaux parce qu’ils sont utiles. Et j’avoue que j’ai plutôt l’impression que quand il y a des problèmes qui font réagir, il y a de la participation aux conseils de quartier !

    Mais ce qui m’étonne, c’est que quand je regarde la liste de ce qui a été fait depuis 2 ans dans tous les quartiers, je trouve que, vraiment, il y a de quoi rendre « visible » l’utilité des conseils de quartier.

    Car bien sûr, il y a toujours des choses qui ne bougent pas, des problèmes nouveaux qui apparaissent et donc des insatisfactions, qu’elles que soient les réalisations et les réussites… Mais ce qui a été fait est important…

    Je vais donc demande à mes collègues adjointes au conseil de quartier de préparer dans les compte-rendu des assemblées générales des tableaux clairs et utilisables pour redire à tout le monde ce qui a été fait. Cela donnera la possibilité à tous les délégués, comme à tous ceux qui participent au conseil de quartier, de faire savoir ce que font les conseils de quartier, leurs réussites comme leurs difficultés.

    L’époque est terrible, elle pousse à vouloir tout tout de suite, sans jamais appeler à l’effort personnel, à l’engagement, à la participation.

    Personnellement, je crois très important de réagir quand quelque chose ne va pas en s’engageant encore plus, en interpellant les différents acteurs.

  • Le 21 novembre 2011 à 21:20, par Pierre-Alain En réponse à : Avenue Jacques DUCLOS

    Le constat est réel et pourrait être le même dans de nombreuses rues de la ville. Vénissieux n’est plus depuis longtemps un gros bourg de périphérie, mais ce que nous vivons depuis 10 ans avec ce que nous avons appelé le « grand bond en avant » du mandat 2001-2008, c’est bien que la ville devient presque une partie de la ville centre.

    Il y a 30 ans, tout le monde allait s’installer dans un lotissement à 30km de Lyon, mais la vie a tranché, pour réduire le coût des déplacements, pour avoir accès au maximum de services, de plus en plus de familles cherchent à s’installer dans la première couronne, et donc à Vénissieux. La ville se « densifie », c’est très visible avec les constructions, mais cela a de nombreuses conséquences sur lesquelles la ville travaille. Plus d’habitants, c’est plus d’enfants, donc plus d’écoles, mais aussi plus de demandes pour les activités périscolaires, et… plus de circulation !

    On voit d’ailleurs se multiplier les situations de circulation très denses, et parfois de véritables bouchons notamment autour du centre ville, sur l’axe Croizat-Joliot-Curie, pour passer la gare…

    Dans ce cadre, la vitesse reste un problème important, qui est bien sûr aggravé par le nombre de véhicules concernés.

    Des aménagements sont possibles, notamment autour de l’entrée/sortie du stade, mais il faut aussi conserver son caractère à la rue, préserver la place du marché, tenir compte des passages de bus…

    Mais il faut se parler franchement. aucune solution technique ne peut raisonnablement supprimer les comportements inciviques d’automobilistes. Pour une part, il faut aussi que les sanctions deviennent suffisamment fréquentes pour peser sur les comportements au volant…

    La police municipale a établi en 2010 plus de 7000 PV (chiffre de mémoire donné par Christian Falconnet en conseil de quartier). Il est possible de lui demander le détail par quartier, mais je suis sûr qu’il y en a un nombre significatif sur cette rue.

    Est-ce suffisant ? Sans doute pas, mais il faut rappeler que la police municipale n’intervient qu’en complément de la police nationale qui est la première compétence en terme de circulation automobile !

    Et comme sur de nombreux sujets, la réponse « répressive » est-elle suffisante ? Ne faut-il pas aussi que des citoyens se fasse plus fortement entendre sur l’existence d’une rue « apaisée » dans laquelle la voiture prend le temps de respecter son environnement, les piétons, les vélos, les riverains ?

    Tout comme les associations contre la violence routière jouent un rôle utile contre la vitesse sur la route, je pense que des associations peuvent agir contre la vitesse sur rue !

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