Quelle société pour la planète ? Enregistrer au format PDF

débat aux 9es rencontres internationalistes oragnisées par le PCF Vénissieux
Mardi 15 octobre 2019

J’ai contribué à l’organisation des 9es rencontres internationalistes de Vénissieux, sur le thème très actuel de quelle société pour la planète. La richesse des présentations et des débats me confirment dans la nécessité de sortir d’un débat très médiatique, mélange de catastrophisme, d’apolitisme apparent et de récupération, au profit d’un débat citoyen et assumant sa dimension de choix politique.

Il y a besoin de connaissances, scientifiques, économiques et sociales, culturelles aussi, pour comprendre les enjeux du changement climatique et de la biodiversité. C’est pourquoi je vous invite à découvrir le compte-rendu de ces rencontres et une première liste d’interventions, autant sur la compréhension de la défaite du communisme au 20e siècle, que sur la naissance de l’agrobiologie dans l’URSS des années 30 contre l’agro-chimie occidentale, et ses traces dans l’agriculture bio de la Russie d’aujourd’ui, ou sur la place de la Chine dans les transformations du monde

La discussion avec la jeunesse le vendredi a bien montré l’urgence d’organiser ce vrai débat citoyen. Les questions discutées ont été nombreuses et souvent contradictoires.

  • Sur nos déplacements, est-il légitime d’aller voir en avion sa famille lointaine ? Faut-il aller vers la suppression de la voiture, où faut-il remettre en cause la conception de voitures toujours plus lourdes et chères ? Faut-il développer les transports en commun ou revenir à un aménagement du territoire ou chacun travaille à proximité ?
  • Faut-il arrêter de manger de la viande ou faut-il remettre en cause l’élevage industriel ?
  • Faut-il une forte décroissance de l’industrie ou au contraire une relocalisation industrielle ? Le patronat ferme des usines partout dans les anciennes régions industrielles françaises, et ce n’est évidemment pas pour la planète !

En introduisant la rencontre, j’ai interrogé les groupes de jeunes présents sur l’information. Comment s’informent-ils et qui croire ? les entreprises ? les scientifiques ? les associations ? les institutions ?

Evidemment, personne ne fait beaucoup confiance aux entreprises et aux institutions, mais peut-on faire confiance aux scientifiques ? Tout le monde considère le GIEC comme une référence solide, c’est justement à la base un consensus des scientifiques. Mais peu connaissent les scénarios du GIEC qui considère par exemple que le nucléaire est indispensable pour rester en dessous d’une augmentation de 2°C.

Et peut-on faire confiance aux associations quand certaines sont de grandes organisations mondiales financées par des fondations très liées au monde économique, comme la fondation du grand spéculateur Soros. Tout le monde parle de la déforestation avec l’exemple dramatique de l’Amazonie, mais les études scientifiques montrent au contraire une augmentation de la surface forestière sur la planète ! Tout le monde s’inquiète de l’impact environnemental de l’huile de palme, mais on parle peu de l’impact encore plus important du colza.. et des enjeux économiques dans leur concurrence ! Il y a des intérêts économiques partout. Les géants du gaz sont très partisans des énergies électriques renouvelables car elles sont intermittentes et demandent donc de prévoir des compléments pour lesquels le gaz est le mieux placé… !

Alors comment s’informer ? comment accéder à une connaissance réelle de chacun des sujets ? C’est tout l’enjeu des médias. Car peut-on faire confiance aux grands médias ? Tous les jours, matin et soir, ils organisent un débat très orienté, toujours sur nos comportements et modes de vies, et presque jamais sur l’organisation économique et sociale qui est derrière, un débat qui pousse à discuter des techniques sans jamais discuter des politiques.

Il est urgent pour agir de sortir de cette médiatisation qui travaille sur les peurs et les émotions, et mettre sur la table les chiffres. C’est ce que j’essaie souvent de faire dans mes interventions sur le climat, avec ce chiffre qui en résume beaucoup. Un français émet un peu moins de carbone qu’un chinois, deux fois moins qu’un allemand, 4 fois moins qu’un états-uniens et 10 fois moins qu’un Qatari ! Alors, où est l’urgence ?

Graphique issu du site http://gapminder.com
La taille des cercles correspond à la population, l’axe horizontal au PIB, et l’axe vertical aux émissions de CO2 par personne.

Ce graphique qui montre les émissions par personne et par pays montrer que l’urgence, c’est que certains pays doivent baisser rapidement leurs émissions (USA, Allemagne…) , quand d’autres ont le droit au contraire des les augmenter (Congo, Bengladesh…). L’armée US a un bilan carbone supérieur à plus de 100 pays ! Même dans le monde « occidental », les situations sont très hétérogènes, y compris en France entre les quartiers populaires et les quartiers aisés, ou le revenu médian est 4 à 5 fois supérieur. Les 9 millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté en France connaissent déjà la « sobriété », même si le plus souvent, ils sont contraints à ne consommer que de la mauvaise qualité.. !

J’ai publié sur le vénissian l’article d’un journaliste reconnu dans l’action contre le changement climatique, animateur du blog « sciences2 », et qui montre la situation en europe des émissions de CO2 pour l’électricité. On voit bien que le modèle Français est un des meilleurs, avec la Suède !

Autrement dit, pour le climat, il faudrait agir en priorité pour des décisions internationales, faire intervenir l’ONU, la FAO, l’UNESCO pour faire reculer rapidement l’électricité fossile. Et en France, il faut mettre la priorité sur les transports en commun et le fret ferroviaire ! On est assez loin des sujets médiatiques à la mode…

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