Conseil de la Métropole du 30 Mai 2016

Un schéma de développement économique pour l’emploi ? Enregistrer au format PDF

Mardi 31 mai 2016

Le conseil métropolitain de ce 30 mai était précédé par une commission générale sur le futur schéma de développement économique de la métropole. Une discussion ouverte était prévue et nous avons reçu le vendredi 27 mai à 14h un diagnostic socio-économique établi par l’OPALE, l’observatoire économique de la région lyonnaise, outil mis en place par les principales institutions responsables du développement économique et couvrant les 296 communes de l’aire urbaine qui forment le bassin économique lyonnais, de Givors à la Plaine de l’Ain, de l’Isle d’Abeau aux Monts du Lyonnais.

C’est bien sur une bonne chose d’avoir un débat ouvert sur l’économie dans le contexte de progression du chômage, de la précarité, de la pauvreté… mais la présentation nous présente une métropole dynamique, innovante, apprenante, développante…

Voici donc une intervention orale non préparée, certainement incomplète sur un sujet si important, mais qui permettait de marquer l’apport d’une réflexion communiste sur l’économie, tournée vers la réponse aux besoins et l’emploi…

monsieur le président, chers collègues,

124 pages en un weekend, vous nous permettrez de réserver notre analyse détaillée et approfondie sur ce document qui nous a été transmis vendredi

Le premier commentaire porte sur la perception, l’image que l’on donne à travers cette présentation de l’étude opale et le vécu de milliers de familles, de travailleurs, excusez du terme qui détonne peut-être, il n’y a pas madame Beaume, que les entrepreneurs et les consommateurs que vous avez cité, il y a les producteurs, il serait important de ne pas les oublier, ce grand écart entre l’image positive de la métropole triomphante, et le vécu difficile des chomeurs, des précaires, de ceux qui vivent l’humiliation au travail,Parfois, il faut utiliser des termes forts pour porter la réalité vécue.

Permettez moi de prendre deux exemples concrets. J’ai passé 20 ans de vie professionnelle dans l’industrie et il ya deux entreprises, qui ne sont pas métropolitaines, mais que tout le monde ici connait, pour laquelle j’ai passé pas mal d’années et dont je connaissais les produits, les process, et les hommes. Ce sont les meubles Grand et Roset, deux marques symboliques, fantastiques de l’agglomération et de la région. Quand on les connait aujourd’hui dans leur difficulté, on mesure que le bilan de la décennie passée ne peut pas se résumer à un discours positif, et proutant ce sont des entreprises qui ont innové très tôt notamment sur le numérique !

C’est le premier message. comment on peut être entendu dans plein de choses qui sont intéressantes par ailleurs, si on ne regarde pas nos difficultés. On pourrait dire pour faire cultivé, nos forces, nos faiblesses, les risques et les opportunités. on peut aussi le dire en anglais pour faire moderne. Il nous manque quelque chose.

J’en profite pour dire que quand on parle du « classement de Shangai », ce qui m’intéresse le plus est de savoir s’il y aura un jour un « classement de Paris » ou d’une autre ville, car finalement, comme dans toute agende de notation, c’est celui qui n ote qui est le décideur, et peu importe les notes qu’il donne aux autres.

La deuxième remarque porte sur la métropole dans son territoire. De ce point de vue, on regardera plus précisément ces échanges de 3 milliards dont- vous parlez entre la métropole et sa région, mais ce que nous constatons plutôt les difficultés de villes de taille moyenne dans les alentours de la métropole. Par exemple, la construction dans la région Rhone-Alpes, c’est -10% alors que la métropole est en hausse constante. Cet écart entre le développement métropolitain et ce que certains appelle une « déprise » de villes régionales nous interpelle.

De la même manière, la spécialisation dont on nous rabat les oreilles, cette spécialisation compétitive, jargon inventé par des technocrates qui nous avait promis, l’Europe, zone de la connaissance la plus compétitive du monde", vous vous rappelez de ce grand slogan, vous étiez en Chine monsieur le président il y a quelques jours, leur avez-vous demander ce qu’ils pensaient de cette zone la plus compétitive du monde ?

Nous sommes convaincus que ce n’est pas dans l’acceptation de la concurrence, en permanence et sur tous les plans, qu’on pourra développer nos territoires en réponse aux besoins. Face à la concurrence, il faut créer des outils pour des formes nouvelles de coopération et c’est sans doute le rôle, la personnalité historique de la France et de son mode de développement que de rechercher dans la coopération et dans le lien entre l’industrie et les infrastructures publiques la clé de son développement, et non pas dans la concurrence.

Le troisième point porte sur l’emploi. Je note que vous affirmez l’objectif de conserver 18% d’emplois dans l’industrie. Je ne pense pas que vous vouliez dire 18% d’emplois d’ouvriers. Mais quand on regarde l’évolution sociologique de l’agglomération lyonnaise, on voit bien les transformations qui sont à l’œuvre. une augmentation constante de la proportion de cadres et catégories supérieures, qui accompagne cette métropolisation qui aspire les décideurs.

Or nous nous inscrivons contre cette organisation de la mondialisation qui développent des métropoles de la réussite dans des territoires de la pauvreté. Nous sommes opposés à cette conception des relations entre la métropole et son territoire et de ses conséquences sur l’emploi.

Enfin, vous parlez des partenaires. C’est assez étrange de ne pas avoir cité les représentants des salariés comme partenaires. Nous sommes convaincu que le travail avec les salariés et leurs représentants est essentiel pour comprendre ce qui se passe dans l’économie. Et cela me conduit à dire un mot sur ce que notre premier collègue a évoqué indirectement et sans insister. Nous ne pouvons pas ne pas parler du mouvement contre la loi travail. De l’affaire Kem’One au licenciement du délégué syndical de JTECH TOYOTA, personne ne peut faire comme si l’entreprise, c’était le lieu du consensus entre salariés et actionnaires. Leurs intérêts sont souvent contraires et pour ceux qui l’ignorent, ceux qui pensent qu’il faut éradiquer les luttes de classe sans l’entreprise, c’est l’extrême-droite et c’est elle qui historiquement a supprimé le doit syndical et imposé le syndicat unique ouvriers et patrons, c’est une caractéristique du fascisme. Faire taire les contradictions qui existe dans le travail, c’est céder à l’extrême-droite.

J’avais noté monsieur Cochet votre formule, il y a une vie avant la métropole, une vie pendant la métropole, j’ai cru que vous alliez poursuivre, une vie après la métropole, mais bien évidemment, c’est nécessairement une vie après le capitalisme.

Je termine sur les objectifs que vous avez présenté, je trouve frappant qu’on ne puisse pas dire, l’objectif, c’est de réduire le chômage et la précarité. voila un objectif que nous pourrions nous fixer, et nous pourrions mesurer alors dans 5 ans ou dans 10 ans, en quoi nos politiques ont eu un impact positif pour nos concitoyens.

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