Veninov, solidarité avec les 13 salariés et le site ! Enregistrer au format PDF

Mardi 25 octobre 2016

L’union locale CGT organisait ce lundi 24 octobre une rencontre sur la situation de l’entreprise Veninov pour mobiliser tous ceux qui avaient contribué au large mouvement de 2013 suite à la fermeture de l’usine par son actionnaire de l’époque. On se rappelle qu’une longue grève largement soutenue par les Vénissians et la ville avait permis de virer le fonds d’investissements US qui voulait faire un coup financier sur l’entreprise, et de maintenir une activité avec un nouvel actionnaire, Windhager, dans l’espoir d’un redémarrage.

Des engagements avaient été pris par cet actionnaire sur un projet industriel qui avait été largement aidé par l’état, les collectivités et le tribunal, puisqu’il avait acheté pour presque rien le site, les marques et les cylindres qui contenaient l’histoire technique de l’entreprise… Il devait garder 14 emplois, puis réembaucher…

Nous savions depuis que le redémarrage ne se faisait pas, mais l’annonce par cet actionnaire qu’il fermait définitivement et licenciait les 13 salariés actuels, sans respecter aucun de ses engagements a mis en colère tous ceux qui avaient soutenu les Veninov.

En présentant la situation en présence de presque tous les Veninov, le secrétaire de l’Union Locale CGT appela à exiger que l’actionnaire redonne tous les actifs qu’il avait obtenu pour rien…

Je représentais Michèle Picard qui ne pouvait être présente, et j’ai renouvelé le soutien de la ville aux Veninov, rappelant que le maire avait immédiatement demandé au préfet une table ronde avec tous ceux qui étaient impliqué dans l’accord de 2013 donnant l’entreprise à Windhager. Il est en effet urgent que l’état, la région, la métropole, la commune prennent position dans le détail sur la situation juridique, économique et sociale.

D’abord parce qu’il faut bloquer les procédures de licenciement en cours. Ensuite parce qu’il faut faire comprendre à Windhager qu’il ne peut partir en gardant les marques, les cylindres et le site qu’il a obtenu dans le cadre d’un accord qu’il ne respecte pas. Enfin parce qu’il faut réaffirmer que l’avenir du site est industriel et que si Windhager n’est pas capable de le faire vivre, alors il faut le récupérer et imposer un autre projet.

J’en ai profité pour répondre à ceux qui supposent que le site pourrait faire l’objet d’une spéculation foncière. Le foncier de Véninov est classé dans le PLU pour une activité économique. On ne peut pas y construire de logements ! Et le nouveau PLU-H en cours de discussion maintient cette situation, comme pour toutes les zones d’activité économiques de la ville. Et ce n’est pas près de changer ! Quand ce nouveau PLU sera appliqué, en 2018, il faudrait pour le modifier une « révision » qui supposerait une enquête publique. Autrement dit, Windhager doit savoir qu’il n’a aucune possibilité de faire un « coup » immobilier sur ce terrain.

J’ai terminé en soulignant comme élu communiste à quel point cette attitude d’un actionnaire nous confortait dans le constat qu’on ne peut plus faire confiance au patronat pour développer l’économie et l’emploi. Le gouvernement, le MEDEF, les médias.. tout le monde nous rabâche que seuls les patrons peuvent créer vraiment de l’emploi, qu’il faut leur donner plus de droits, plus de libertés pour cela. Mais ce qu’on voit partout, de Alstom à Véninov, c’est qu’ils en profitent pour détruire toujours plus d’emplois ! Le patronat n’est plus capable d’assurer le développement économique !

Jean-Luc, le représentant des Veninov, a raconté de nombreuses anecdotes sur ce qu’ils ont vécu depuis 3 ans, mais l’une me parait vraiment illustratrice… l’histoire de la nouvelle machine que Windhager s’était engagé à investir et ce qui s’est réellement produit…

Car c’est une vielle machine de 30 ans que Windhager a envoyé de Hollande. Elle a été installé et les Veninov l’ont prise en main pour la faire tourner. Ils ont butté sur un défaut qui supposait d’ajouter une « scotcheuse », qui coute 7000€ neuve… Windhager a refusé ce tout petit investissement, et ensuite il a déclaré aux Veninov qu’ils n’étaient pas aussi productifs que leurs « concurrents » hollandais… Sauf qu’après une visite sur le site de Hollande, les Veninov ont constaté qu’il y avait là-bas un automate qui coutait 1 million d’euros qui n’avait pas été installé à Vénissieux… tout est dit dans cette anecdote… le patron qui triche pour faire croire qu’il respecte ses engagements, puis qui ment pour faire croire aux ouvriers que c’est de leur faute…

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