une ZFE utile, dans un plan oxygène à renforcer… Enregistrer au format PDF

2019-3326 Plan Oxygène - Instauration d’une Zone à faibles émissions (ZFE)
Lundi 28 janvier 2019

Monsieur le président, chers collègues

Ce n’est pas parce-que la commission européenne a décidé d’assigner la France et cinq autres pays dont l’allemagne et l’angleterre, que nous soutiendrons cette délibération, je dirai même au contraire tant cette commission antidémocratique est connue pour son incapacité à s’attaquer aux vrais problèmes comme les paradis fiscaux en son sein même, et pour son usage systématique de l’écologie punitive pour cacher le fonds de sa politique énergétique, la casse des services publics et la mise en concurrence partout au profit des multinationales… une conception de l’écologie que les Français rejettent massivement.

Non, et nous remercions le vice-président Thierry Philip et les services pour un travail de concertation réel sur la ZFE, qui se donne le temps de construire l’appropriation par les citoyens de mesures décidées et mises en œuvre dans de vrais partenariats plutôt que de décréter administrativement ce qui est bon parce-que certains experts et associations en ont décidé. Il faut prendre conscience que le discours du catastrophisme utilisé à foison par certains tue le débat et donc l’appropriation citoyenne. C’est ce qu’a fait notre collègue Vesco qui après avoir multiplié les formules choc, nous dit que les particules fines viennent aussi des frottement sur les chaussées, les freins, les pneus.. ce qui est vrai, pour conclure que tout le problème est dans le diesel comme si les véhicules essence, gaz ou électriques n’avaient ni pneus ni freins et ne roulaient pas sur la chaussée. Et cela devient vraiment une obsession quand il nous parle du bourreau, car si ceux qui ne sont pas d’accord avec lui sont des bourreaux, alors il est clair que le débat est tranché… rappelons qu’au milieu du 19e siecle, avant l’ère industrielle, avant toute production de particules, micro ou nano, l’espérance envie était de 40 ans, notre conseil serait décimé…

Le fait est que malgré les discours catastrophiques, la qualité de l’air est en constante amélioration, avec depuis le début des années 2000, des émissions annuelles de NO2 et de PM10 et PM2.5 en diminution de plus de 50 %. Il y a de bonnes raisons comme l’évolution du parc automobile, des transports en commun, des modes doux, le renouvellement des chaufferies urbaines, la modernisation des installations industrielles, mais aussi de mauvaises raisons, comme la désindustrialisation notamment dans le cœur de l’agglomération, à l’origine d’ailleurs de l’augmentation des déplacements pendulaires…

Il reste que la qualité de l’air reste un enjeu sanitaire, notamment autour des grandes infrastructures routières, enjeu qui justifie l’ambition du plan oxygène mais qui nous conduit à affirmer que nous devons changer de braquet notamment sur la mobilité…

Un milliard d’euros par mandat n’est pas au niveau des besoins de mobilité si nous voulons continuer à améliorer la qualité de l’air. Prenons un simple exemple, quelle ambition nous fixons-nous pour le périphérique, 150 000 véhicules jour aujourd’hui, combien dans 20 ou 30 ans ? Pour ne pas aller vers la situation parisienne, 300 000 jours, il faut réouvrir le dossier du PDU en fixant un objectif de réduction par deux du flux sur le périphérique, ce qui suppose un changement d’échelle dans les investissements transport en commun, pour les mobilités pendulaires vers la région urbaine de Lyon, un RER lyonnais donc, comme pour les mobilités circulaires entre communes périphériques.

Nous pouvons très vite organiser l’incitation au covoiturage et à l’autopartage… notamment autour des entrées de l’agglomération, je pense bien sûr au sud à Vénissieux-corbas avec le projet de lignes forte au sud inscrit au SCOT mais toujours pas étudié par le SYTRAL.

Concernant le logement, nous avons créé les conditions de production de chaleur à très faible émissions polluantes, mais il faut accélérer l’isolation thermique en s’appuyant sur la réussite d’Ecorenov, 4 240 logements, 1500 par an en gros, mais il faudrait là aussi un changment d’échelle pour un effet de masse à 10 ans sur le parc total.

Quand à l’économie, quand on voit les efforts fait par les créateurs de Boostheat et ce qu’il leur reste à faire pour transformer l’essai en industrialisation réussie, et quand on constate la gabegie du dépecage d’Alstom par l’état avec la fermeture du site de Grenoble de production de turbines hydroélectriques, un scandale social, environnemental, technologique et économique, on se demande qui va réinventer l’industrie, et nous savons que ce ne sont ni les actionnaires à la bourse, ni les start-ups seules, et qu’il faut une vraie volonté politique avec la maitrise publique d’une part significative des investissements économiques pour inventer une réindustrialisation de haute qualité environnementale.

Pour l’innovation, nous insistons sur un plus grand effort pour associer les citoyens, comme avec le projet de réseau citoyens de micro capteurs, projet utile mais bien long à se concrétiser et que de nombreux citoyens ont anticipé en s’équipant eux-mêmes…

Nous concluerons sur cette ZFE en nous félicitant de la prise en compte réelle et précise de la concertation avec les acteurs professionnels et les collectivités.

Cependant, encore une fois, une concertation qui mobilise faiblement les habitants, avec seulement 154 avis dont seulement 34 clairement positifs ! C’est bien peu et ceux qui en rajoutent dans le catastrophisme et demandent l’extension aux véhicules individuels devraient faire attention à ne pas retrouver les carrefours de leur commune plein de gilets jaunes… Notons d’ailleurs que la CCI fait très fort, puisqu’elle demande à la fois d’élargir aux voitures personnelles tout en demandant des délais pour les entreprises ! On ne peut être plus clair sur son rôle dans la société !

En tout cas, il résulte de la concertation Le choix de se donner le temps de travailler concrètement avec les acteurs concernés. C’est important, j’avais de mon coté en septembre dernier contacté les entreprises de Vénissieux qui seront incluses dans la ZFE et je peux vous confirmer que les responsables logistiques n’avaient pas encore pris conscience de l’impact pour leur activité. Les précisions apportés par cette délibération sur les dérogations, et notamment les dérogations provisoires pour accompagner le renouvellement de parc, le financement de 1M€ pour aider jusqu’à 3 véhicules par société de la métropole, la concertation à poursuivre avec les acteurs publics (communes, HCL…), tout nous semble avoir été pris en compte pour une mesure qui ne soit pas à la fin une simple action de com, d’autant qu’il reste à trouver comment organiser le contrôle, la police de stationnement relevant des maires, avec des charges de travail déjà élevées pour les polices municipales, et l’utilisation de la vidéosurveillance aux entrées de la ZFE supposant une modification législative.

Enfin, nous conclurons sur une remarque qui nous semble banale, comme vous le savez, nous partageons l’air qui traverse évidemment les frontières administratives, et chacun peut constater à chaque dégazage de la raffinerie de Feyzin que le plus gros des fumées vont se déposer assez loin, en général à l’Est, hors de la métropole !

Autrement dit, tout ce qui ne sera pas émis par un parc de véhicules amélioré ne sera pas respiré, aussi bien au cœur de l’agglo que dans la périphérie. C’est pourquoi nous demanderons, loin des effets de com justement, une étude d’impact précise sur les effets mesurés de cette ZFE avant toute extension géographique ou de type de véhicules.

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