bon contact des messagers dans la ville Enregistrer au format PDF

plusieurs milliers de Vénissians rencontrés
Dimanche 14 novembre 2010

Depuis le 30 octobre, l’opération des 28 messagers du tri dans la ville a commencé. Ce 8 novembre, une conférence de presse était organisé en mairie pour faire connaitre l’initiative. Après les interventions de Michèle Picard, maire de Vénissieux, Thierry Philip, vice-président du Grand Lyon et Richard Quémin, président de Eco-emballages, plusieurs groupes sont partis avec les messagers sur le terrain…

Presse nationale et télévision étaient présentes… mais si la journaliste des échos a posé de nombreuses questions à tout le monde, pour l’instant, pas d’articles dans ce journal… De fait, la couverture est surtout dans la presse locale.

L’article le plus complet est sans contexte celui d’Expressions.

Les premiers retours de terrain sont très positifs. Pour l’instant, très peu de refus d’aborder le sujet, très peu de « récalcitrants » qui s’affirme contre le tri. Par contre, beaucoup de questions sur tous les aspects.

D’abord des habitants qui trient, et qui découvrent qu’ils pourraient trier plus ! Par exemple, après la conférence de presse, j’ai accompagné un groupe sur la tour OPAC de Croizat, et les deux personnes rencontrées ont appris qu’elles pouvaient mettre aussi les packs (lait, jus de fruit…), alors qu’elles ne triaient que le plastique et le papier.

De même, certains pensaient qu’il fallait laver les emballages souillés. Or, les études montrent que le bilan environnemental est alors moins bon à cause de la consommation d’eau.

D’autres personnes comprennent qu’ils font des erreurs dans leur manière de trier. L’une mettait les pots de yaourt qui ne sont pas récupérables aujourd’hui dans le système de tri du Grand Lyon [1]. En fait, on ne trie pas parce qu’il faut trier « en général », mais parce qu’il existe un circuit de recyclage de ce déchet ! Ce n’est pas pour le principe, mais bien pour faire vivre une filière économique ! Le responsable d’Eco Emballage parlera de « mine urbaine ». On peut ainsi considérer que nos déchets sont une « mine » de matériau qui ont une valeur…

Une personne comprendra aussi qu’il ne faut pas mettre les déchets triés dans un sac plastique. Et quand le messager lui remet le sac de tri qui est donné à chaque habitant contacté, on est sûr que ce sera un plus pour l’efficacité du tri dans cette allée.

Quelques jours auparavant, j’avais accompagné une équipe dans sa tournée. On avait les mêmes retours positifs mais avec aussi des discussions intéressantes sur les questions sociales du tri. Est-ce que le tri crée de l’emploi ? Un habitant était persuadé qu’au contraire, cela en supprimait dans les circuits de collecte. Il avait une expérience de réorganisation d’entreprise dans ce secteur. Difficile de lui répondre sur ce cas inconnu, mais ce qui est sûr, c’est que si on ne trie pas ses déchets, tout part dans les bacs gris vers l’incinérateur, alors que tout ce est trié part au centre de tri de St-Fons qui emploie près de 60 personnes. Et plus on a du volume de collecte sélective et plus le centre de tri a du travail… Si un jour, on peut doubler le volume de tri, on devra certainement créer des emplois. De même, si on trouve de nouvelles filières de recyclage, ce sera nécessairement de nouveaux emplois…

Un autre sujet de discussion concerne la grande pauvreté et tout ceux qui fouillent les poubelles pour faire de la « récup ». J’avais déja évoqué ce sujet lors d’une rencontre à la déchetterie, mais là, c’est un habitant qui témoigne « je trie, mais ensuite, les roms viennent fouiller nos poubelles ». Et voilà une des urgences sociales de la ville qui apparait au détour de cette opération. On ne peut que penser à ces images des montagnes de déchets au Brésil sur lesquelles vivent des gamins des rues qui « recyclent »… [2]. Et si la réponse à la récupération dans les poubelles est difficile, on ne peut que constater que c’est bien le droit à la dignité de tous les habitants qui est en jeu dans une collecte publique efficace…

En tout cas, cette opération est bien lancée, et les 28 messagers du tri, de 19 à 61 ans sont motivées. Personnes en insertion, à la recherche d’un travail ou étudiant, leur chef d’équipe, Siham Ait Ouabach confirme qu’ils et elles se sont engagés à fonds dans cette opération. La formation de 3 jours a été très utile, et notamment la visite du centre de tri un moment choc qui a fait prendre conscience à tous de l’importance de l’initiative.

On ne peut que se féliciter de la couverture journalistique de cette conférence de presse organisée par la ville, le Grand Lyon et Eco Emballage. Dommage que les médias ne soient pas aussi présents sur les initiatives parfois aussi importantes de la ville

[1des expériences vont commencer à Villeurbanne sur ce sujet

[2La question des roms n’est bien sûr pas le sujet de cet article, mais on peut quand même rappeler que pour loger les 15000 roms vivants en France, il faudrait moins que les enveloppes distribuées par Mme Betencour…

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