Conseil de métropole du 5 novembre 2018

Pour la qualité de l’air, contre un impôt écologique injuste ! Enregistrer au format PDF

2018-3110 Qualité de l’air - Attribution d’une subvention à l’association ATMO Auvergne-Rhône-Alpes
Lundi 5 novembre 2018

Nous soutenons cette délibération en souhaitant même créer les conditions de renforcer les moyens d’évaluation de la qualité de l’air, avec par exemple le projet de captothèque ATMO, un réseau de capteurs citoyens sur lequel le projet métropolitain R-challenge permettra des actions citoyennes portées par le lieu d’expérimentation TUBA. Au passage, il est dommage que ces projets ne semblaient pas connus de la commission proximité.

Les observations, les études et la communication réalisées par l’association ATMO Auvergne-Rhône-Alpes sont essentielles. Rappelons qu’elles nous confirment que la qualité de l’air s’est très fortement améliorée depuis 20 ans, ce qui montre que nous ne sommes pas condamnés par le développement économique et urbain à la dégradation environnementale. C’est pourquoi nous contestons le catastrophisme environnemental qui masque les enjeux économiques derrière des choix techniques, et c’est le cas dans le débat du jour sur la taxation du diesel et ses conséquences sociales. Le président Macron a cru résumer le débat par cette phrase « je préfère la taxation du carburant à celle du travail ». Il confirme qu’il ne fait pas la différence entre un salaire et un impôt, comme tous ceux d’ailleurs qui dénonce les cotisations sociales qui sont un salaire socialisé, au profit de la CSG qui est un impôt non progressif… sur le travail justement !

Car taxer les carburants, comme en général l’énergie, c’est taxer la consommation, c’est à dire taxer des dépenses qui sont massivement permises par le salaire, c’est à dire par le travail, et tout comme Marx montre dans un petit livre célèbre, qu’on ne peut parler de prix et de salaires sans inclure l’étude des profits, on ne peut parler de taxer la consommation ou le travail sans parler, bien sûr, de ce qu’on demande au capital !

C’est ce que Macron comme tous les gouvernements successifs se refuse à taxer réellement !

Et c’est à partir de là qu’on peut comprendre l’injustice fondamentale de la taxation du diesel, comme d’ailleurs en général de l’énergie. Car le riche possesseur d’un gros 4x4 diesel n’a de difficulté ni à faire le plein augmenté, ni à changer son véhicule pour un plus gros 4x4 essence ! Mais vous avez remarquer que ces riches possesseurs d’un gros 4x4diesel sont beaucoup moins nombreux que les possesseurs modestes de grandes familiales diesel anciennes, très polluantes effectivement. Notons au passage que ces riches possesseurs de gros 4x4 sont plus nombreux qu’on ne le pense, la France vient de se classer deuxième mondial derrière les USA sur la progression du nombre de millionnaires, 2 millions au printemps 2008 en France… merci Macron !

Et le summum est atteint dans cette affaire ou une nouvelle fois, on cache le système et ses inégalités derrière la technique, car tout comme les diesels récents étaient devenus moins émetteur de poussières qu’un essence, les techniques pour réduire drastiquement les émissions d’azote du moteur diesel existaient !

Si la puissance publique avait imposé au capital dans l’automobile une contrainte sur les émissions de NO2 des véhicules, ce qui était totalement légitime, elle aurait eu un effet positif sur les émissions d’azote, en évitant les dommages collatéraux des conséquences sociales, mais aussi l’impact sur les émissions de carbone. Car la conséquence de la réduction de la part du diesel dans les ventes commence déjà à se faire sentir. Comme l’essence consomme plus qu’un diesel, les émissions de CO2 de l’automobile sont en hausse !

Tout le monde devrait savoir que les deux premiers enjeux de l’impact environnemental du transport sont le fret ferroviaire, que les réformes successives de la SNCF ont dérégulé, privatisé avec comme résultat une baisse de moitié en France, et la transformation du parc de voitures, dont l’age moyen augmente, presque 9 ans en 2017, alors que l’urgence serait un plan d’élimination de tous les véhicules anciens trop polluants, notamment ceux que les réglementations des zones de faible émission visent, nous y reviendrons !

La politique faussement écologique contre le diesel a comme premier impact non pas l’environnement mais l’aggravation des inégalités sociales, voila ce qui dérange,et qui malheureusement est exploité politiquement, mais bien sûr, sans jamais parler du capital qui se cache derrière la consommation comme derrière le travail…

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