L’APPEL D’AUBERVILLIERS POUR FAIRE PRIMER LE DROIT AU LOGEMENT SUR LA LOI DU MARCHÉ ! Enregistrer au format PDF

Appel d’élus présenté au conseil municipal d’Aubervilliers
Vendredi 12 octobre 2018

J’ai contribué avec Michèle Picard à la rédaction de cet appel signé par les maires et adjoints au logement communistes, mais aussi des élus divers qui ont à cœur le logement social. Il répond aux situations dramatiques qu’a connu la ville d’Aubervilliers avec deux incendies mortels dans des logements dont un immeuble insalubre, mais aussi aux conséquences terribles des réformes du gouvernement avec une nette baisse des constructions en 2017, aggravée en 2018, rompant avec la tendance à la hausse pourtant insuffisante des années précédentes.

Pire, le gouvernement avec la loi PACTE vient d’exclure près de 500 000 salariés Français des bénéfices du 1% logement, en relevant le seuil de 20 à 50 salariés et dans le même temps prive Action Logement de 400 millions d’euros par an, remettant en cause le financement de la rénovation urbaine et de l’aide à la pierre…

C’’est l’urgence pour le logement, faites connaitre cet appel à tous les locataires, à tous les demandeurs. Ecrivez moi pour contribuer à l’action collective pour défendre les HLM !

L’APPEL D’AUBERVILLIERS POUR FAIRE PRIMER LE DROIT AU LOGEMENT SUR LA LOI DU MARCHÉ !

Cet été 2018, Aubervilliers a été le théâtre de deux incendies meurtriers liés à l’habitat indigne qui ont mis en lumière de façon dramatique, une situation à laquelle nos villes sont confrontées depuis plusieurs années.

L’habitat privé insalubre, qu’il soit lié à l’habitat ancien, aux copropriétés dégradées ou à la paupérisation du tissu pavillonnaire est loin d’être un épiphénomène. Dans certains secteurs, le nombre de logements insalubres représente jusqu’à 40% du parc de logement privé.

Dans un contexte de crise du logement, les marchands de sommeil prospèrent sur le dos de la précarité et de la fragilité de familles entières.

Au vu de la situation, les réponses ne peuvent pas reposer que sur les épaules des communes. Une intervention publique d’ampleur est nécessaire.

Dans le même temps qu’il annonce vouloir lutter contre ces phénomènes, le gouvernement fait le choix de s’attaquer au modèle français du logement social qui représente pourtant un rempart pour permettre à des familles aux revenus modestes de se loger dignement.

A travers la loi ELAN et les coupes drastiques dans le budget des offices HLM, il fragilise ces outils indispensables. Cela affectera considérablement l’entretien et les projets de rénovation du parc immobilier social. De même, l’objectif affiché d’accélérer les ventes d’appartements aux locataires présente le risque énorme de voir exploser les copropriétés dégradées. Derrière la volonté affichée de favoriser l’accès à la propriété, se cache le désir profond de ce gouvernement de s’attaquer au secteur du logement social.

Ces mesures viennent se superposer à une politique régionale, comme en Ile-de-France, qui avait déjà mis à mal la construction de logements sociaux en décidant d’arrêter le financement des logements très sociaux dans les communes disposant déjà de 30 % de logements de ce type.

Le logement est porteur d’une contradiction majeure entre sa qualité de droit reconnu par la Constitution et le bien marchand qu’il représente et qui en fait l’objet de spéculations. Dans nos métropoles en projet, la hausse des prix du mètre carré pénalise les familles et les livre à la merci de propriétaires peu scrupuleux.

Malgré des efforts conséquents autour de la rénovation urbaine, la violation de la loi SRU par certaines communes, la hausse des loyers et la baisse des APL ont aggravé les difficultés des habitant-es.

Nous affirmons que le droit au logement doit primer, et qu’il doit être garanti pour permettre à chaque citoyen-ne, à chaque famille de se loger et de sortir d’une insécurité insupportable.

Nous, maires, parlementaires, élu-e-s, militant-e-s associatif-ves, voulons en finir avec ce cycle infernal. Il est temps qu’émerge un véritable droit au logement pour toutes et tous.

Le lundi 8 octobre à 11 heures, salle du conseil de l’Hôtel de Ville d’Aubervilliers, nous exigeons du l’Etat, et de la Région Ile-de-France pour ce qui la concerne, qu’ils mettent en œuvre 6 actions concrètes.

1- Un arsenal législatif renforcé contre les marchands de sommeil permettant d’accélérer les démarches, de prévenir les divisions pavillonnaires, de faciliter les préemptions auprès de ces délinquants. Le déblocage de moyens pour reloger et soutenir dans leurs procédures les victimes des marchands de sommeil. 2- Des mesures coercitives plus fortes contre les villes qui ne respectent pas les 25% de logements sociaux, prévus dans le cadre de la loi SRU. 3- Le rétablissement d’une aide à la pierre conséquente permettant de construire massivement, mais aussi d’entretenir et de rénover le parc social, notamment pour répondre au défi de la transition énergétique. 4- Stopper l’asphyxie programmée des organismes HLM en revenant sur les ponctions de 800 millions d’euros pour 2018 et 873 millions d’euros prévues pour 2019. 5- Un plan d’action national pour mettre un terme aux copropriétés dégradées. 6- La généralisation du dispositif de l’encadrement des loyers et du permis de louer, qui doit passer par le déblocage de moyens financiers pour les collectivités faisant preuve de volontarisme dans leur mise œuvre.

Plus que jamais, la bataille à mener pour se loger dignement en France doit être une cause nationale.

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