Un budget pour la défense du service public Enregistrer au format PDF

Lundi 13 avril 2015 — Dernier ajout mardi 14 avril 2015

Nous reprenons ce débat d’orientation budgétaire dans la situation économique et financière du débat de décembre 2014, aggravée encore au plan de l’emploi, de la précarité, des inégalités… mais nous le tenons dans une situation politique Vénissiane totalement nouvelle. Bien sûr pas à droite, puisque Mr Iacovella vient de nous refaire la même intervention qu’en 2009 ou 2010, la seule différence étant qu’il l’a fait cette fois au nom de tous les partis de droite, UDI, UMP, Modem, MPF… Il dénonce depuis 2008 à chaque débat budgétaire une ville qui serait au bord de la catastrophe, alors que chacun peut constater que nous arrivons à repousser chaque année "l’effet ciseau" par la rigueur de notre gestion, tout en maintenant nos missions de service public.

Nous dénoncions en décembre ce discours qui fait du chiffre de 2000 milliards de dette l’arme de destruction massive des services publics et de la solidarité. Nous disions d’une part que cette dette ne représente que 17% de la richesse des Français, ce n’est pas la France au total qui est dans le rouge, qu’elle est égale au bilan de la seule banque BNP Paribas, autrement dit l’argent existe pour faire face à cette dette, la France n’est pas du tout en faillite.

Et nous disions d’autre part, que si les gouvernements de gauche et de droite continuent de faire peur avec cette dette, c’est bien pour imposer les reculs sociaux sans lesquels les oligarchies économiques ne peuvent maintenir leur privilèges, alors qu’à l’inverse, la création d’un million d’emploi évacuerait d’un coup les dettes de la SECU, des retraites, des familles et de l’état !

Un seul exemple illustre totalement cette réalité dérangeante pour les médias. Quand le groupe General Motors est en faillite, les USA n’hésitent pas et annulent d’un coup de baguette magique sa dette afin de le relancer… Oui, la dette n’est pas une contrainte contre laquelle on ne peut rien, c’est un choix politique malheureusement partagé par tous les gouvernements !

Et pendant qu’on nous dit qu’il n’y a plus d’argent pour l’école, l’investissement public, les collectivités, les retraites, la santé… les dépenses publiques explosent pour les entreprises avec ce CICE qui donne des milliards sans effet sur l’investissement. Le cumul des exonérations des entreprises atteint 488Mds€, auxquels il faut ajouter les dépenses militaires, dont celles liées aux guerres que personne ne discute jamais… Oui, la dette est bien d’abord un choix politique malheureusement partagé par tous les gouvernements successifs.

Mais le succès de la journée d’action du 9 avril dernier montre que rien n’est fini, que ce discours de la dette ne fonctionne pas si bien, qu’il est possible de dire NON, comme le peuple l’avait fait il y a 10 ans pour la constitution européenne, comme il peut le faire encore si la mobilisation se renforce

La situation politique Vénissiane est de ce point de vue exemplaire. Réagissant aux tricheurs et aux manipulateurs qui ont tenté de déstabiliser la ville, les Vénissians ont compris et décidé. Ils ont appris, ils n’oublieront pas.

Car ceux qui ont mené cette campagne mensongère, populiste, bien loin d’un vrai débat démocratique sur un projet pour Vénissieux, poussant même leurs soutiens jusqu’au délit donnant lieu à la plainte du préfet, tous ceux-là révèlent a quel point ce sont bien les forces politiques qui portent la responsabilité de la crise de confiance qui nourrit l’abstention et le repli individualiste. Au-delà même des affaires qui défraient la chronique, ce sont ces tactiques politiciennes au ras du caniveau qui rendent la vie politique détestable, ces tactiques qui utilisent le FN à la fois comme repoussoir et comme modèle !

Mais la large victoire du 29 mars dernier créé une situation nouvelle. Vénissieux a résisté à ce vent mauvais de l’individualisme et du communautarisme, de ce repli sur soi qui accompagne le recul de l’état, des droits sociaux, des services publics. Et c’est le calcul politicien de Mr Girard qui a été battu nettement.

Nous appuyant sur cette victoire, nous allons continuer à serrer les coudes, à toujours chercher comment répondre au mieux aux besoins des Vénissians, à l’intérêt général, en faisant attention à tout, et notre adjoint aux finances vous a montré les principes du prochain budget, non remplacement de tous les départs, baisse des dépenses de fonctionnement, mais dans un objectif clair, maintenir au mieux notre capacité d’investissement, qui est essentielle au maintien du service public.

Si nous faisons le choix de ne pas augmenter la fiscalité, même si les plus pauvres ne sont pas concernés, c’est justement que nous voulons dans cette crise unir les différentes catégories sociales, et ce ne sont pas ceux qu’on nomme injustement les couches moyennes, alors qu’elles sont à Vénissieux des milieux populaires, qui doivent payer pour cette politique d’austérité.

C’est pourquoi nous refusons le discours métropolitain disant qu’il y aurait trop de pauvres à Vénissieux et qu’il faudrait faire venir des plus riches. Parce que bien entendu, jamais les riches ne viendront réellement habiter dans une ville populaire, et tant pis pour eux ! Non, ce dont ont besoin les « bénéficiaires » du RSA comme les salariés en CDI, ouvriers et employés, mais aussi techniciens, enseignants, ingénieurs et cadres, tous ont besoin de revalorisation des salaires et des pensions, tous ont besoin de services publics efficaces, d’un cadre de vie maitrisé permettant le vivre ensemble. Et c’est parce que nous travaillons depuis des années dans cet état d’esprit que d’anciens Vénissians reviennent, que de jeunes couples salariés s’installent à Vénissieux, car ils y trouvent non seulement des logements accessibles, mais aussi un cadre de vie et une culture populaire.

Le socialisme pour la France dont nous rêvons Mr Girard, ce n’est ni la concurrence de tous contre tous, ni la pauvreté généralisée, c’est au contraire une vie digne pour tous !

Oui nous tenons le cap à gauche, et pour ce budget, malgré les baisses de dotation, cela veut dire l’effort rigoureux pour le maintien de nos services publics et de leurs missions, et l’effort renouvelé pour une vie démocratique associant le plus grand nombre possible de Vénissians.

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