Après les élections… Enregistrer au format PDF

Mardi 20 juin 2017

Après 4 dimanches bien occupés à organiser le bureau de vote Jean Moulin, concluant deux campagnes électorales prenantes, il est utile de faire un bilan… En résumé, la démocratie est bien malade, les quartiers populaires en sont le plus fort symptôme, et la recomposition des noms et les changements de tête n’y changent rien… La campagne présidentielle a commencé avec les « affaires » de candidats qui justifiaient ce que certains appellent le « dégagisme », le gouvernement commence à peine qu’il faut encore « dégager » deux ministres potentiellement mis en cause… Et le gouvernement commencera par finir la loi travail que le gouvernement précédent avait entamé sans pouvoir aller au bout des demandes du patronat…

Le « dégagisme », la « recomposition », ne sont toujours et encore que la même musique médiatique du tout change pour que rien ne change… Dans notre circonscription, le député a changé d’étiquette politique, mais il est le même pour voter les mêmes lois, mise en cause du droit du travail, mondialisation, réduction des services publics…

J’ai eu l’occasion de le dire après chaque dépouillement au bureau de vote Jean Moulin, tous les résultats confirment la fracture toujours plus profonde entre les citoyens et les institutions… L’alternance gauche-droite ne pouvait plus faire semblant de prendre en compte les mécontentements. Cette séquence électorale en sort en organisant un grand ménage du personnel politique. Le résultat est clair… Encore plus de patrons, de cadres supérieurs et de professions libérales présentés comme la « société civile ». Jamais la bourgeoisie n’aura géré aussi directement les affaires publiques !

Je redis donc à tous les abstentionnistes, notamment du premier tour, si nombreux dans mon quartier (près de 80% aux législatives !) : oui, la politique ne sert à rien si vous attendez le jour de l’élection pour vous mobiliser, alors, en fait, vous ne pouvez plus grand chose, vous ne pouvez qu’éliminer le pire… le système a organisé sa succession. Il n’y a pas de construction politique nouvelle sans que des milliers de citoyens ne s’engagent tout au long des années pour construire des solidarités, des actions collectives, des projets communs. Sans cela, l’élection est un piège ! Elle ne devient utile que pour un peuple uni et organisé pour se faire respecter, pour défendre ses droits. La démocratie, c’est à dire le « pouvoir du peuple », ne tient pas dans un bulletin de vote. Elle exige que le peuple soit capable d’exercer concrètement sa souveraineté.

Je pense aussi aux électeurs qui se sont dit, après tout, pourquoi pas ? Ce président est plus jeune, il va renouveler les manières de faire de la politique, il va changer des têtes… ce sera toujours mieux que ce qu’on avait. Ils vont vite constater que changer les têtes ne changent rien au système ! La prochaine crise financière fera de nouveau exploser l’économie et ce seront encore les salariés qui paieront pour sauver les banques et le système, et ce sera encore la concurrence qui fera baisser le « coût » du travail, c’est à dire les salaires, et qui poussera toujours plus aux affrontements mondiaux et aux guerres. Bien sûr, il y a des gagnants dans ce système, et tous les commentateurs ont montré la fracture entre la France qui gagne, notamment dans les cœurs urbains des métropoles, et la France qui souffre, dans la rural, le monde ouvrier, les quartier populaires.

Cette France qui souffre a été profondément divisée au fil du temps au profit du Front National, mais le résultat de Jean-Luc Mélenchon montre aussi qu’une autre colère est possible, progressiste, solidaire, qui tient le cap à gauche comme on dit à Vénissieux !

Il est dommage que dans la 14e criconscription, cette colère ne se soit pas rassemblée autour de Michèle Picard. Elle aurait alors été en tête sur la ville de Vénissieux, présente au deuxième tour, et, comme Jean-Paul Lecoq au Havre, elle aurait pu bousculer le système « en marche »…

Car à Vénissieux, toutes les autres forces politiques sont en recul sur 2012, Le FN et la droite perdent 1000 Voix, Yves Blein, passé du PS à en marche en perd 1500 ! Le total France insoumise-PCF aurait été la seule force à progresser de près de 500 voix sur 2012 ! Il est vraiment dommage que des divisions nationales qui n’avaient rien à voir avec la situation locale ne nous aient pas permis de concrétiser ce potentiel.

Pour ma part, j’en tire la conclusion que Vénissieux a les forces pour « tenir le cap à gauche », avec tous ceux qui veulent agir contre l’austérité, la précarisation du travail, la désindustrialisation, tous ceux qui veulent défendre les services publics, les communes, les droits !

Avec toute l’équipe municipale, nous avons multiplié les démarches pour associer les habitants à l’action publique, de nos conseils de quartier au conseil citoyen, du conseil de transparence du réseau de chaleur à l’enquête auprès des demandeurs de logement, sans oublier le conseil municipal enfant… Nous allons renouveler à l’automne nos conseils de quartier, nous allons présenter notre nouvel agenda 21 au grand rendez-vous de la ville… En fait, si on peut se permettre ce jeu de mot, Vénissieux est en marche avec son maire communiste et son équipe municipale de large rassemblement ! Chaque Vénissian peut prendre sa place pour défendre ses droits, son quartier, ses projets, sa ville.

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