commémoration de l’appel du Général de Gaulle

Cérémonie du 18 juin Enregistrer au format PDF

Lundi 22 juin 2009

Discours à l’occasion de la commémoration du 69e anniversaire de l’appel du Général de Gaulle.

jeudi 18 juin 2009 à 18 heures

Rassemblement devant le monument de la Libération – Parc Louis Dupic

Il y a 64 ans, la capitulation nazie venait mettre un terme en Europe à l’une des plus douloureuses tragédies de l’Histoire, la guerre ne s’arrêtant en Asie qu’ en août 1945 avec la capitulation du Japon. Jamais conflit ne fût plus brutal et plus meurtrier : 55 millions de morts, six années de combats. Pendant 6 années 25 000 morts chaque jour.

Aujourd’hui, nous célébrons un des actes fondateurs de la résistance qui allait finalement reconquérir chèrement la paix et confirmer la place et le rayonnement de la France.

Après l’échec d’une offensive limitée et sans énergie en Sarre, l’armée française se retranche derrière la ligne Maginot. Elle ne pourra cependant empêcher l’invasion du territoire national. Le 14 juin 1940 les troupes allemandes entrent dans Paris. Puis démarre le terrible exode de millions de civils vers le sud de la France.

Le maréchal Pétain, chef du gouvernement sollicite la signature d’un armistice avec l’Allemagne. Quand tant de dirigeants concrétisaient le choix affirmé par les milices factieuses peut de temps auparavant « plutôt Hitler que le Front Populaire », de simples soldats tentent de résister, notamment dans les troupes coloniales, certains s’organisent pour passer en Angleterre.

Rejetant le choix de la défaite, dès le 18 juin, le général de Gaulle proclame sa volonté de poursuivre la lutte, dans un appel lancé depuis Londres, sur les ondes de la BBC, il appelait les français à refuser la défaite et à poursuivre la guerre par tous les moyens disponibles, partout dans le monde : « quoi qu’il arrive, la flamme de la Résistance ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas ».

Cet appel constitue un des premiers actes de résistance à l’occupation nazie qui sera suivi par l’appel de Jacques Duclos le 10 Juillet, la première manifestation des étudiants communistes le 11 novembre, jusqu’à la création du Conseil National de la Résistance avec Jean Moulin comme premier président.

De Gaulle place ses espoirs dans la mondialisation du conflit. Churchill le reconnaît « chef des français libres » et l’autorise à constituer une force de volontaires, sous les directives générales du commandement britannique.

Le 22 juin 1940 est conclu l’armistice entre le IIIe Reich et les représentants du gouvernement français de Philippe Pétain qui fait condamner à mort par contumace le général de Gaulle le 2 août.

A la fin de l’année 1941, les événements s’accélèrent.

Hitler attaque l’URSS, les Etats-Unis et le Japon entrent en guerre. Le retour de Laval marque un pas supplémentaire dans la collaboration entre les nazis et le gouvernement Pétain, un durcissement meurtrier dans la répression contre la résistance et la chasse aux populations juives, jusqu’à la honte de la rafle du Vel d’hiv en juillet 42. Mais la résistance intérieure prend de la consistance. Par ses sabotages et par son travail de renseignements, elle va se révéler d’une grande utilité aux Alliés, redonner espoir et confiance aux Français, isoler progressivement cette droite versaillaise qui a vendu la France.

C’est à la radio de Londres que jour après jour, de Gaulle bâtira sa légitimité contre « les traîtres de Vichy » et le 26 août 1944 il descend les Champs Elysées, en compagnie des chefs de la résistance.

Le 27 avril, le 8 mai, le 27 mai, nous nous sommes inclinés devant toutes les victimes de la déportation, les résistants, des gaullistes aux communistes, les maquisards, les simples citoyens de toutes origines, hommes, femmes, enfants de France ou d’ailleurs qui se sont levés pour refuser le fascisme et le nazisme et engager le combat.

L’esprit de résistance, le refus de la défaite, l’espoir plus puissant que la fatalité, un combat de « salut public » qui rappelle les grandes heures de la révolution française, le respect des droits de l’homme, voilà l’admirable message qu’ont incarné et porté, à la suite du général de Gaulle, les Français libres et tous les combattants de l’intérieur de notre pays.

Aujourd’hui encore, nous voulons manifester notre fidélité à ces hommes et ces femmes qui portaient en eux le sort des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Nous savons qu’il faut sans cesse être vigilants pour les défendre, et malheureusement dans notre monde de violence et d’inégalités, qu’il faut désormais souvent les reconstruire.

C’est pourquoi nous continuons le combat contre les guerres pour la souveraineté des peuples, pour la tolérance et l’égalité contre les racismes et les discriminations de toutes sortes qui alimentent les violences de notre société.

Nous savons que le combat national est porteur du combat social et lui est indispensable. L’appel du 18 juin, la construction du Conseil National de la Résistance, les réformes profondes des années 46 et 47 de reconstruction nationale, des nationalisations, de la création de la sécurité sociale en sont l’illustration.

Le cartel de l’acier qui s’était engraissé sur les morts de la première guerre mondiale, sera le financeur du nazisme. Les cartels d’aujourd’hui ont de nouvelles armes, plus médiatiques et publicitaires, mais ils portent toujours en eux la guerre, la vraie, la pire.

Aujourd’hui encore, dans un monde ou la guerre économique fait rage, est source de tant de violences, de drames, de misère, nous savons que le combat pour l’acceptation de l’autre et de ses différences n’est jamais achevé. Instruits par l’Histoire, nous savons comment l’horreur fait ses premiers pas, et où conduit la faiblesse des nations.

Je vous remercie.

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