Communisme et nazisme, une comparaison honteuse et dangereuse… Enregistrer au format PDF

Jeudi 7 janvier 2021

La France s’est abstenue sur une délibération aux Nations Unies de « Lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d’autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d’intolérance connexe ». Oui, vous avez bien lu, la France n’a pas voté contre le néonazisme… !

Le Troisième Comité de l’ONU en charge des questions sociales, humanitaires et culturelles a pourtant approuvé ce texte le 18 novembre, mais avec les votes contre des USA et de l’Ukraine [1], et l’abstention de tous les pays de l’Union Européenne, comme de l’OTAN et leurs alliés, 53 en tout, pour 122 votes pour.

Il faut rappeler qu’en septembre 2019, le parlement européen avait voté une résolution plaçant communisme et nazisme sur le même plan, avec la droite, les libéraux et l’extrême droite, mais aussi malheureusement des socialistes, sociaux-démocrates et des écologistes. Suite à cette résolution, en Espagne, la droite conservatrice héritière du dictateur Franco tente au Congrès de faire condamner le “totalitarisme communiste”, le plaçant au même niveau que le “totalitarisme nazi”.

Ce qui se passe à l’ONU confirme à tous ceux qui pouvaient en douter le vrai objectif de cette honteuse équivalence ente communisme et nazisme, malheureusement reprise en France par beaucoup d’intellectuels et de forces politiques, jusqu’au programme officiel d’histoire dans les collèges. Un sondage auprès des adolescents montraient qu’ils croyaient majoritairement que Hitler et Staline étaient alliés dans la deuxième guerre mondiale, alors même que tous nos grands-parents fêtaient la victoire de Stalingrad comme le tournant de la guerre, accaparant les ressources du Reich à l’Est et permettant au final le débarquement à l’ouest.

Ceux qui veulent faire croire que le communisme est équivalent au nazisme sont d’abord ceux qui combattent toute alternative au capitalisme, tout idée d’une autre société, qui veulent interdire de penser à une société donnant le pouvoir à ceux qui travaillent contre ceux qui possèdent. En associant communisme et nazisme, ils cherchent à créer les conditions d’interdiction des idées communistes, en commençant par les symboles, puis en interdisant les partis politiques, comme en Lituanie ou donc en Espagne…

Mais ce sont les néonazis qui se frottent les mains, car en fait ceux qui interdisent les communistes sont ceux qui légalisent les nazis ! On voit ainsi des parades SS dans les pays baltes, en Ukraine et partout l’extrême-droite qui s’organise en Allemagne, en Autriche, en Italie…

Quand on voit ce que peuvent devenir les partisans de Trump saccageant le capitole, on comprend mieux que l’enjeu réel de l’anticommunisme, c’est de reconstruire les bases sociales du fascisme…

La résolution sur laquelle la France s’est abstenue exprimait sa « profonde préoccupation pour la glorification du nazisme, du néonazisme et des anciens membres de la Waffen-SS » sous quelque forme que ce soit. La résolution soulignait que « le néonazisme est plus que la glorification d’un mouvement passé : c’est un phénomène contemporain ». Les mouvements néonazis et autres mouvements similaires « alimentent les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, d’antisémitisme, d’islamophobie, de christianophobie, de xénophobie et d’intolérance connexe ».

Il est urgent que l’antifascisme reprenne sa place dans la culture politique progressiste…

[1on sait que des ministres ouvertement néonazis ont participé au gouvernement en Ukraine, avec le soutien des pays occidentaux…

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