Décharge sauvage Viviani Enregistrer au format PDF

Vendredi 27 mai 2011

Le premier problème posé par les squats est d’abord celui du logement et des règlementations européennes ubuesques qui assurent théoriquement la liberté de circulation, interdisent des expulsions de citoyens d’un pays de l’Union, tout en confortant les inégalités sociales dans chaque pays et entre pays de l’Europe, organisant ainsi ce qu’il faut bien appeler une « mendicité européenne » de familles chassées de leur pays pour errer de villes en villes à la recherche de survie, et qui sont expulsées d’un squat à l’autre…

La ville agit dans le double souci de ne pas pénaliser plus encore ces familles, de défendre leurs droits et leur dignité, tout en défendant les droits et le cadre de vie des autres habitants, dont les riverains de squats confrontés aux dangers (incendies…) et au manque d’hygiène de squat toujours inadaptés à l’installation de ces familles.

C’est difficile, car tout oppose dans les faits et dans les discours ces familles errantes et les riverains. Et l’état se défausse du fonds du problème, ne faisant que le déplacer d’expulsion en expulsion, favorisant un comportement de fuite pour ces familles qui savent qu’elles ont tout à craindre de l’administration française…

Je suis convaincu qu’un pays qui a accueilli 1 million de réfugié d’Algérie en 1962 peut sans difficulté organiser l’accueil décent de 25000 Roms. Il faut répéter que le nomadisme n’est pas une habitude des roms, qui sont bien un peuple sédentaire, mais soumis à un racisme qui s’est déchainé après la fin du régime socialiste, et qui cherchent une issue dans cette Europe qui promet tant à tout le monde.

En attendant, c’est à une véritable décharge sauvage que nous sommes confrontés, et il faut être convaincu que c’est un scandale pour tout le monde, y compris pour les familles qui génèrent cette décharge. Cette décharge est faite surtout des restes de l’activité de subsistance de ces familles qui récupèrent un peu partout des objet qui peuvent être revendus ou recyclés. C’est l’illustration de notre société d’abondance pour certains et de grande pauvreté pour d’autres. C’est en fait insupportable, autant pour l’hygiène que pour l’image de notre espace de vie commun.

La ville, comme dans tous les cas de squats, demandent l’installation de bacs poubelles qui sont collectés par le Grand Lyon. Elle a demandé au conseil général, propriétaire du terrain, de faire nettoyer la butte, ce qui va être fait rapidement. Elle assure aussi un suivi social et de sécurité publique.

Et elle interpelle les pouvoirs publics pour intervenir non pas au cas par cas, en expulsant les familles pour qu’elles s’installent un peu plus loin, mais en apportant de vraies réponses, en concertation avec tous les acteurs et notamment toutes les communes de l’agglomération.

Reste que cela prend du temps, et que la décharge est encore là ce vendredi 27…

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