Education environnementale et intérêts privés Enregistrer au format PDF

Les privatiseurs invités à l’école ?
Jeudi 25 juin 2009

Dans Expressions du 17 Juin, un article évoque le travail réalisé à l’école du Charréard pour l’éducation environnementale. L’école du Charréard relève notre empreinte carbone.

Le sujet est important et la ville favorise de multiples manières les initiatives que peuvent prendre notamment les enseignants dans les écoles.

Cependant, le contenu et les partenaires de cette initiative posent question. Le prestataire qui a été invité à venir parler aux enfants de l’environnement n’est pas n’importe qui, mais le premier groupe privé français de restauration scolaire, la société Elior.

Alors, éducation ou marketing ?

On sait que l’environnement, le développement durable, sont devenus des questions très médiatiques. Les intérêts privés sont donc très fortement présents, et les plus grands pollueurs de la planète ont de belles plaquettes « développement durable » et n’hésitent pas à investir dans des projets dits « verts ». Les pétroliers ont par exemple investis des milliards dans les agro-carburants, dont on sait depuis qu’ils ont joué un rôle considérable dans les émeutes de la faim de certains pays en développement.

Les associations, les « ONG », notamment les plus grandes, recherchent des fonds et choisissent souvent de discuter avec de grands groupes privés capables de les subventionner pour améliorer leur image.

C’est donc une responsabilité citoyenne de faire la part des choses pour ne pas être utilisé par des intérêts privés qui ne parleront de l’environnement que pour mieux s’assurer des parts de marchés.

Dans le cas du travail réalisé par WWF avec l’école du Charréard, je ne sais pas comment le projet s’est construit. Mais le résultat est là. Dans une ville qui a fait le choix du service public de la restauration scolaire, qui garantit à tous les enfants de la ville qui le souhaitent un repas quotidien équilibré, la parole a été donné à ceux qui voudraient que toutes les communes privatisent les cantines, à ceux qui cherchent à gagner de l’argent sur le repas des enfants des écoles.

Est-ce que c’était justifié par les questions écologiques de l’alimentation ?

Certainement pas puisqu’au contraire, la cuisine centrale de Vénissieux travaille depuis longtemps sur ce sujet et aurait pu présenter son travail aux enfants.

Non seulement la cuisine veille à l’équilibre et la qualité des repas, mais elle fait des efforts répétés pour assumer une véritable responsabilité environnementale :

  • pain de fabrication artisanale (pour la rentrée 2009/2010 BIO deux fois par semaine )
  • légumineuses, produits laitiés et fruits BIO .
  • … Dans le respect des Grenelles de l’environnement en 2012, le BIO représentera 20% des achats alimentaires de la cuisine centrale, ce qui représente un surcoût de 225000£ .

L’équipe de la cuisine réalise ces efforts tout en respectant les recommandations nutritionnelles réglementaire de la restauration collective. Elle a appliqué la nouvelle réglementation datant de Mai 2007 du GEMRCN (groupement étude des marchés de la restauration collective nutrition ) dès Octobre 2007. Elle est la seule cuisine centrale de la région Rhône Alpes a être certifié ISO 9001 version 2000 pour la qualité de son organisation et son travail.

Bref, il y avait de quoi construire une initiative avec le service public et pas avec le privé.

L’an dernier dans une initiative de même nature, j’avais trouvé étonnant que ce soit le groupe GDF Suez, tout récemment privatisé, qui vienne remettre des prix aux enfants. Si l’association WWF fonctionne ainsi toujours avec de grands groupes privés, cela ne peut être compatible avec un travail d’éducation citoyenne, et il faut le faire savoir.

L’article se conclut en évoquant le travail de fonds du groupe Elior, en précisant « mais pas a Vénissieux »… Effectivement, le travail de fonds pour la privatisation des services publics ne passe pas à Vénissieux.

Il faut assumer une responsabilité citoyenne dans le débat sur l’environnement. Tous les discours ne se valent pas, toutes les opportunités ne sont pas justifiées, tous les partenaires ne sont pas équivalents.

Voila un vrai sujet pédagogique pour l’éducation à la citoyenneté.

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