23 mars 2014, premier tour des élections municipales

En rire et en pleurer… ou sortir du piège ? Enregistrer au format PDF

Mardi 1er avril 2014 — Dernier ajout vendredi 4 avril 2014

article écrit le 10 janvier 2014 mais que je n’ai pas publié sur ce blog compte tenu des lois sur la communication en période électorale qui autorisent tout sur Facebook ou twiter, mais qui rendent incertain le statut d’un site personnel…

La vie politique Française est de plus en plus inquiétante et incompréhensible. L’affaire Dieudonné en est un exemple illustratif qui malheureusement n’est que la confirmation d’une tendance lourde. L’émiettement de la société en groupes d’intérêts, communautés, réseaux, le délitement de l’état républicain qui ressemble de plus en plus à la France d’avant 1789 des cités et des provinces, la disparition de tout projet politique d’ensemble argumenté au profit des coups médiatiques, des alliances de tout bord, tout pousse au repli individualiste, à la débrouille avec les « amis » qu’on peut désormais « acheter » sur les réseaux sociaux…

Le résultat est que beaucoup s’y perdent… Comment s’y retrouver en effet quand Marine Le Pen, Olivier Besancennot et Jack Lang sont d’accord pour défendre la « liberté d’expression » de Dieudonné ? Que penser d’un gouvernement qui agit en justice à deux mois d’élections alors que les discours fascisants de ce faux humoriste s’étalent parmi d’autres depuis des années ? Que penser de ce « maitre Collard » passé de la gauche à l ’extrême droite et faisant appel à la cour Européenne contre cette interdiction alors que son parti est supposé dénoncer l’Europe !

Le fascisme nait toujours des désespérances sociales

L’expérience historique des communistes est claire. A chaque époque de crise, le fascisme apparait sur fonds de désespérance sociale. Il répond à une réalité que les peuples perçoivent dans leur tripes, il n’y a plus de « progrès pour tous » possible, et c’est donc chacun pour soi, dans ce monde où les plus riches font la loi, les politiques économiques et monétaires, et les thèmes médiatiques. Quand des luttes sociales suffisamment fortes n’ouvrent pas une perspective pour affronter un système de plus en plus injuste, pour imposer des solutions collectives, si les oligarchies dirigeantes ne sont pas mises en cause par des peuples unis, alors c’est la guerre des clans, des communautés, des origines, des régions… et à la fin, c’est la guerre tout court !

On sait que le richissime Warren Buffet, un des plus grands spéculateurs US et donc un des plus grands « mécènes » de la planète disait avant la crise de 2008 « la lutte de classe existe, et c’est la mienne, celle des riches, qui est en train de la gagner »…Que dirait-il en 2013 ! C’est là qu’est la source de la dérive fasciste qui s’exprime un peu partout dans les scores de l’extrême-droite, dans l’apparition d’organisations populaires ouvertement racistes, antisémites (donc aussi anti-musulmans…) comme les « identitaires », « égalité et réconciliation »…qui organisent les bases sociales de nouvelles jeunesses brunes, de nouvelles milices…

Le fascisme né de la violence de la crise balaie toutes les anciennes attaches politiques et peut « retourner » des gens de toute opinion et de toute histoire personnelle… même avec une histoire « anti-FN ». Des jeunes de banlieue qui conspuait Le Pen en 2002 peuvent se retrouver par dérive de la juste cause palestinienne, proche d’une extrême-droite encore plus raciste. Et les mafias et réseaux de trafics en tout genre sentent l’aubaine de la désespérance et de la violence et s’infiltrent partout où ils peuvent !

C’est pourquoi il n’est pas possible de rire aux « blagues » de Dieudonné qui après avoir été candidat contre Le Pen à Dreux, a fait le choix il y a quelques années de devenir l’amuseur public du FN, de l’antisémitisme, de la famille Le Pen et du révisionnisme, de populariser ce geste de la quenelle dont beaucoup ne connaissent pas l’origine dans le film « Docteur Folamour » dont le héros pour ne pas laisser son bras droit faire par réflexe le salut nazi est obligé de le bloquer avec son bras gauche…

Mais s’il ne faut pas en rire, pas question non plus de se contenter d’en pleurer et de se lamenter sur ce monde incompréhensible et dangereux. Car tout ce qui pousse au repli individualiste favorise au contraire cette dérive fasciste qui conduit parfois un peuple a se jeter majoritairement dans les bras de « sauveurs » qui leur paraissent être les seuls « anti-systèmes »

Vénissieux a l’expérience de l’extrême droite et peut y répondre !

Personne ne sait finalement si le fasciste Gabriac qui a tenté de s’inscrire pour les élections à Vénissieux sera finalement sur une liste avec son collègue Benedetti. On peut constater que le FN n’annonce toujours pas de liste, et donc laisse la place d’un coté à l’UMP et de l’autre aux identitaires.

Mais Vénissieux n’est pas Lyon ! Cette ville belle et rebelle peut sans doute nous donner une clé pour sortir du piège et refuser de rire et de pleurer devant la montée du fascisme.

Avec André Gerin, nous avons déjà fait l’expérience d’une bataille longue contre le Front National, qui avait bousculé la ville en 1995 en approchant les 30%. A partir d’une enquête qualitative de la SOFRES qui avait surpris sur les raisons de ce vote, le député-maire avait engagé une vraie bataille avec les habitants pour prendre à bras le corps la question de la sécurité publique, de la solidarité, de la place de la religion dans la république laïque… Et le résultat est qu’à Vénissieux plus qu’ailleurs, le FN a fortement reculé jusqu’à 11% en 2008.

Or depuis, les Vénissians ne peuvent que constater que malgré la crise, le chômage, la pauvreté, la ville continue à développer ses services à tous les habitants, aux enfants des écoles, aux retraités des résidences, aux jeunes à la recherche d’emplois, aux étudiants qui peuvent aller à la Doua en moins de 30 minutes… Le développement permis par la proximité de Lyon et les infrastructures de transport… se fait en continuant d’assurer la solidarité avec la bataille contre les expulsions, les nombreuses actions sociales pour les plus pauvres, mais aussi en faisant bénéficier tous les Vénissians de tarifs avantageux, en permettant à chacun de trouver un logement de qualité, diversifié, dans tous les quartiers…

La bataille pour la sécurité continue avec rigueur et détermination. Bien sûr, tout le monde le sait, il n’y a pas de solutions miracles. Les trafics progressent dans les quartiers car ils progressent partout dans la société, on le voit sur la viande, la pharmacie ! Ils progressent même dans les règles européennes qui organisent le trafic de travailleurs, et au cœur même de ces grands dirigeants de la Finance comme on le voit dans ce film choc de Scorcese, le loup de Wall Street qui mêle traders, drogue et prostitution !

Au niveau de la ville, donc,bien sûr, des points noirs qui exaspèrent les riverains sont toujours là. Mais le travail de la police nationale en coordination avec la mairie, donne des résultats. Des réseaux de trafics ont été démantelés, et depuis la création des ZSP, avec l’aide des douanes et du fisc, ce sont les « biens mal acquis » qui sont frappés. Certains qui pensaient vivre bien cachés des revenus de trafics se retrouvent en justice… Et le nombre de voiture brulées, symbole de l’insécurité de nos quartiers, est en très forte réduction !

Bref, comme je l’écrivais dans l’article précédent dans un monde ou on a parfois l’impression que « tout fout l’camp »… que les dirigeants économiques et politiques courent derrière la crise, les dettes, les guerres… avec toujours plus d’austérité pour tous, chacun peut constater que la ville de Vénissieux est bien gérée, qu’elle réussit ses projets même dans les difficultés, qu’elle assure à tous ses quartiers un cadre de vie de qualité…

Vénissieux est une ville bien gérée par une majorité solide

C’est pourquoi nous avons tous une occasion de sortir du piège entre fascisme et résignation au système. On risque de battre des records de nombre de listes aux élections municipales, alors que tout indique que l’abstention sera très forte. L’agglomération Lyonnaise n’est pas en reste avec la multiplication de listes « dissidentes » un peu partout. Le PS se retrouve ainsi divisé à Lyon, Rillieux, Bron, Décines… sur des questions de personne, puisque tout ceux qui seront élus se retrouveront ensuite avec Gérard Collomb pour la métropole…

A Vénissieux, il semble que le parti socialiste va décider de partir seul et de refuser le large rassemblement que propose Michèle Picard. On ne sait pas ce qui justifierait cette décision, sachant que le PS a participé pendant 6 ans à la direction de la ville, que le bilan diffusé par Michèle Picard fait bien sûr état du travail des adjoints socialistes, et que le projet pour continuer à développer une ville équilibrée entre logement, emploi et nature peut et doit rassembler la grande majorité des Vénissians.

Nous verrons bien… L’important est de montrer à la droite et à son extrême que Vénissieux porte un projet pour les Vénissians et la ville qui permet de combattre les divisions entre communautés, origines, situations sociales, générations, quartiers et donc qui permet de combattre dans le quotidien tous les racismes, de tisser des liens de solidarité, de voisinage, de fraternité pour résister à cette dérive d’une société infernale.

Oui, le titre de la liste conduite par Michèle Picard est bien trouvé…« Rassembler les Vénissians pour tenir le cap à gauche »

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