Enseignant assassiné : l’émotion et le soutien ce dimanche, la réflexion à venir Enregistrer au format PDF

Dimanche 18 octobre 2020

Le meurtre odieux de Samuel Paty, ce professeur d’histoire de 47 ans assassiné à Conflans-Saint-Honorine (Yvelines) à proximité de son collège a provoqué une immense émotion. Avec de très nombreux élus, et de très nombreux Vénissians, j’ai participé au rassemblement ce dimanche de la place Bellecour aux Terreaux.

Des dizaines de milliers de personnes se sont retrouvées place Bellecour avant de défiler jusqu’à la place des terreaux. Beaucoup de jeunes, beaucoup de parents avec leurs enfants, et sans doute beaucoup d’enseignants. Ce sont les syndicats enseignants qui avaient pris l’initiative d’organiser ce rassemblement.

Il y avait beaucoup d’émotion, qui s’exprimait simplement par des applaudissements répétés. Beaucoup d’élus de partis divers, sans discours, la grande majorité des participants ayant pleinement conscience que les barbares qui peuvent tuer un enseignant avec cette sauvagerie n’ont que faire du débat public et refusent de toute façon la liberté de pensée et la démocratie elle-même.

Pourtant, il y avait aussi beaucoup de discussions, autant sur le fonds, pourquoi ces actes terroristes ? que sur la gestion des suites, faut-il faire quelque chose dans toutes les écoles à la rentrée ?

Je partage ce qu’a dit à ce sujet le pédagogue Philippe Merieux. Il faut un discours argumenté, réfléchi pour aider tout le monde à penser collectivement cette violence terroriste, et permettre à tous les acteurs de l’école de trouver la force ensemble de refuser de se soumettre.

Il y a une grande pression sur les enseignants, qui peuvent être tiraillés entre la volonté d’accueil de tous, dans la diversité des cultures et des histoires, et la volonté de faire comprendre que la laïcité est la condition de la liberté de tous ! Comment s’y prendre pour parler en histoire, en éducation civique, de questions qui divisent les Français ?

Il y a aussi beaucoup de discussions sur la nature de ce terrorisme et ce qu’on peut faire pour s’en protéger. Et là, après le temps de l’émotion et du soutien, il faut le temps de la réflexion et du débat politique !

Comment une famille tchétchène visiblement fortement liée aux réseaux intégristes a pu être « réfugiée politique » en France ? Ce statut est destiné à accueillir des personnes victimes de répressions politiques, qui risquent leur vie en défendant leurs idées, pas ceux qui détruisent la vie des autres pour imposer leurs idées ! Il faut se souvenir de l’histoire terrible des guerres de Tchétchénie que l’occident a dénoncé sans jamais prendre en compte le terrorisme que combattait les russes ! Des intellectuels médiatiques comme BHL ou Glucklman ont toujours pris la défense des tchétchènes en faisant semblant de ne pas voir leurs liens avec l’islamisme !

Le ministre vient de demander l’expulsion de plus 231 étrangers fichés pour radicalisation. De quels pays venaient-ils ? Pourquoi sont-ils venus en France ? Est-ce que c’est en lien avec nos politiques étrangères contre des régimes que nous considérons comme ennemis mais qui font face aux mêmes mouvements terroristes que ceux qui tuent en occident, Al Quaida, Daech… ?

Comment faire reculer réellement ce fascisme musulman qui est évidemment bien installé en France. Comment faire reculer l’influence du salafisme dans nos quartiers, dans nos écoles, comment aider les travailleurs sociaux, les enseignants, tous les agents de première ligne des services publics à imposer le respect de tous, et notamment des femmes, y compris en isolant et sanctionnant ceux qui tentent d’imposer aux autres leur loi religieuse ?

Avec sa bataille contre le « séparatisme », comme avec la loi AVIA qui devait combattre les dérives des réseaux sociaux, le président Macron fait beaucoup d’effets médiatiques, mais nous ne sommes pas sortis du déni de ce fascisme islamiste, alors que la bataille policière et judiciaire contre l’intégrisme est la première condition de cette « reconquête républicaine » des quartiers, la deuxième étant de cesser d’affaiblir tous les services publics de ces quartiers.

Il faut par exemple redire qu’on dépense moins par collégien dans les quartiers en « REP » que dans les quartiers aisés ! L’urgence est de renforcer les moyens humains de proximité, de créer des milliers d’emplois publics dans nos quartiers pour sortir d’une ségrégation sociale et territoriale qui est le terreau de l’intégrisme et du fascisme.

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