Conseil Municipal du 31 janvier 2017

Faire respecter les droits des Vénissians Enregistrer au format PDF

Mardi 31 janvier 2017

Nous avions bien eu raison de souligner il y a deux mois lors du débat d’orientation, la crise politique que nous vivons et qui rend toute prévision plus qu’incertaine. Non seulement, comme je l’avais dit, exit Sarkozy, Juppé et Le Pen père, mais exit aussi Valls et tout successeur du gouvernement, et les affaires continuent de pourrir la candidature d’un Fillon que la droite présentait comme le père la vertu, mais aussi celle de Le Pen fille, lestée de ses emplois fictifs à l’assemblée européenne. Tout fout l’camp !

Quand au 3e homme, nous sommes nombreux à avoir l’expérience… le 3e homme des médias de janvier n’est jamais au 2e tour des présidentielles. Alors, est-ce que la tempête qui poussait tout à droite peut se retourner et lever le peuple à gauche toute ? C’est l’enjeu des politiques publiques des 5 prochaines années, de l’avenir des dotations aux collectivités, de la fiscalité locale, des services publics, des politiques sociales qui conditionnent la vie de tant de familles…

Or, nous savons que les difficultés s’accumulent pour les familles. Le rapport de la fondation Abbé Pierre présenté hier à Paris vient de confirmer le constat terrible, plus de 4 millions de mal logés, 12 millions de foyer fragiles, et un record d’expulsions en 2016… Ce n’est pas une situation locale, et on ne peut que regretter que dans une telle urgence sociale, les élus socialistes Vénissians n’aient rien d’autre à faire que de faire perdre du temps à tout le monde et aux tribunaux en cherchant à toute occasion la paille dans un dossier municipal, sans voir la poutre dans l’échec politique de son gouvernement.

Pour noter part, nous ressentons cette situation dans les rencontres avec les habitants dans tous les quartiers. Certains le vivent comme une véritable relégation, associant parfois ces difficultés à leur quartier. Je n’ai jamais discuté ces derniers jours avec autant d’habitants de Max Barel, nous en reparlerons sans doute en fin de conseil, mais je suis frappé de ces témoignages d’un vécu de ségrégation. Le discours public de l’ancien premier ministre parlant d’apartheid social joue de ce point de vue un rôle ambigu de dénonciation mais aussi d’enfermement dans cet apartheid. C’est bien pourquoi notre présence pendant deux semaines, celle de tous ceux qui travaillaient pour les locataires, étaient essentielles pour permettre le dialogue, conforter les solidarités, affirmer que tous les Vénissians, tous les habitants des quartiers populaires, ont des droits qui doivent être défendus. C’est tout l’enjeu de maintenir des services publics de proximité et donc des communes fortes !

Car les extrémismes se nourrissent évidemment de cette fracture sociale, et c’est bien ce qui a produite cette crise historique des institutions US, avec ce gouvernement Trump. Je me souviens de Mr Ben Khelifa nous vantant les mérites de la démocratie US, nous serons peut-être d’accord aujourd’hui sur l’inquiétude devant le phénomène Trump [1]. Mais on ne peut le comprendre sans voir que le gouvernement Obama, derrière les discours et les annonces, a fortement aggravé les inégalités sociales aux USA. Si le chômage officiel reste bas, il y a selon le site businessbourse, peu suspect de sympathies communistes, 102 Millions d’états-uniens en age de travailler qui sont sans emplois ! Voila ce qui explique le coup de barre à droite toute de Donald Trump. Et voila aussi pourquoi la surprise a failli venir de Sanders !

Le capitalisme n’est plus capable d’assurer un niveau de vie décent à de larges part de la population. Voilà pourquoi il promet avec Trump la guerre et la violence, tout en assurant qu’il va protéger les couches moyennes… On n’est pas loin de la peste brune des années 30. Et comme les élites Françaises ont abandonné toute souveraineté nationale en espérant assurer leurs dividendes dans la soumission à la domination allemande et US, la France défait progressivement tout ce qui protégeait, tout ce qui donnait des droits, tout ce qui compensait la brutalité et les inégalités de la mondialisation.

Il est donc clair qu’il n’y aura pas de changement politique en France sans rupture radicale avec toutes les politiques de baisse du coût du travail et des dépenses publiques, et dans le même temps, sans une nouvelle république qui bouscule toutes ces institutions inefficaces de la 5e république. Pour nous, ce devrait être la première république sociale, celle dont rêvait la Commune.

Nous avons conscience que notre budget municipal ne peut que résister à cette situation de crise politique, ne peut que préserver nos services publics. Mais il illustre notre capacité à gérer en faveur de l’intérêt général, de l’intérêt de tous les Vénissians, malgré les 11 Millions d’économies nécessaires. Nous faisons la démonstration que nous tenons ce programme d’économie, contrairement à ce que nous dit Mr Iacovella, et que nous maintenons nos priorités de service public, et que nous n’arrêtons aucune mission publique au service des Vénissians.

Ce n’est pas facile, et pour contenir nos dépenses à 0,3% alors que beaucoup de choses augmentent, nous savons qu’il faut dans tous les services des efforts importants pour trouver comment être plus efficace, pour mieux organiser les synergies entre services, mieux acheter tout en garantissant la qualité. Notons que cet effort permet de regagner des marges de manœuvre comme dit la métropole car nos recettes augmentent de 1%, trois fois plus que nos dépenses, et notamment les recettes liées au développement de la ville. Ces marges qui améliorent notre auto-financement nous permettent de tenir un programme d’investissement élevé en contenant l’emprunt, ce qui permet aux Vénissians d’avoir eux-aussi le retour de leur effort, puisque l’endettement par habitant diminue.

Bref, ce budget illustre justement qu’il est possible, même à notre échelle, de « tenir le cap à gauche », et que si c’est possible à notre échelle, alors ce doit être possible aussi au plus haut niveau ! Mais il montre aussi la nécessité toujours plus forte de remettre en cause la baisse des dotations de l’état aux collectivités, baisse que dénoncent tous les maires, de gauche et de droite, mais que, une fois à l’assemblée ou au gouvernement, ils aggravent..

Oui, les Vénissians ont tout intérêt à s’intéresser à cet enjeu du budget municipal, à prendre conscience de l’impact de cette politique de la dette sur les services du quotidien qui leur sont utiles. Pour la culture, pour le sport, pour la solidarité, pour la démocratie, et au fonds, pour que les Vénissians soient respectés dans leurs droits, il faut obtenir des moyens pour les communes !

Mr Girard avait cru bon dans son intervention de dénoncer une nouvelle fois les communistes de la ville en dénonçant notre soutien à Cuba ou à la Corée que nous invitons dans des rencontres internationalistes organisées par la CGT et la ville.

Je lui ai rappelé que ces rencontres étaient organisés par les communistes et eux seuls, en payant la salle comme toutes les associations, que nous avons bien reçu des communistes de nombreux pays dont Cuba, et que nous sommes fiers d’avoir reçu un syndicaliste de Corée du Sud, qui était venu soutenir les grévistes de Bosch, et qui a son retour dans son pays a été emprisonné… il est encore en prison et nous lui renouvelons notre solidarité !

[1malheureusement Mr Ben Khelifa était déja parti du conseil à ce moment…

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