La plus grande ombrière photovoltaïque… visite à Corbas Enregistrer au format PDF

Mercredi 9 février 2022

ENEDIS, le service public de la distribution d’électricité, organisait avec le syndicat intercommunal de l’électricité de la région de Lyon (SIGERLY) des visites de chantier ce mercredi 9 février.

Deux visites intéressantes comme toujours avec de nombreux maires invités par l’association des maires. J’ai représenté Michèle Picard pour la visite à Vénissieux, et poursuivi à Corbas avec le maire, Alain Viollet, pour la visite de la plus grande ombrière sur parking de photovoltaïque…

Dans la zone industrielle Vénissieux-Corbas-Saint-Priest, 15 hectares de parking voitures, permettant de stocker jusqu’à 15 000 véhicules. La société TEA Corbas [1] y stocke et livre des véhicules venant d’Allemagne ou d’Italie principalement, pour les rediffuser dans toute la France.

Ce parking est bien connu. C’était un des plus grands points d’éclairage pour sa surveillance, un éclairage du type de ceux des stades. Je l’avais découvert lors du premier « jour de la nuit » organisé par la ville en 2009, un moment d’extinction de l’éclairage public pour admirer les étoiles… raté puisque la luminosité globale de l’agglomération domine, et notamment au sud, l’éclairage de cet immense parking…

Et bien tout a changé, puisque ce parking n’est plus du tout éclairé. D’une part, des ombrières photovoltaïques ont été installés sur 12 ha de cet immense parking , et d’autre part, l’entreprise a complètement changé sa gestion de la sécurité en misant sur des surveillances infra-rouge qui fonctionnent mieux.. sans éclairage.

La visite a permis beaucoup de questions. 16MW de puissance installée, mais seulement 19 000MWh de production, donc un fonctionnement de 1160 heures par an, soit 13% du temps. C’est la moyenne dans l’agglomération lyonnaise, mais ca veut dire que 87% du temps, on ne peut pas avoir de l’électricité venant de cette installation.. C’est la question bien connue de l’intermittence, qui doit conduire à discuter de ce qui permet de compléter cette électricité le reste du temps, sans faire appel à une électricité fossile.

Surprise, l’exploitant n’organise pas de nettoyage régulier. Les pollutions de l’air réduisent la performance des panneaux en les salissant, les poids-lourds nombreux dans cette zone, mais aussi le sirocco qui a soufflé au moins deux fois l’an dernier et qui dépose du sable un peu partout. Comme les panneaux sont pratiquement à l’horizontale, le nettoyage naturel par la pluie ne suffit pas. Un défi pour l’exploitant car le coût du nettoyage sur une telle surface en hauteur est énorme.

C’est une installation classique avec revente de l’électricité sur le réseau, les derniers marchés seraient à 55€/MWh, beaucoup moins que les tarifs exorbitants des années 2000 qui pouvaient atteindre 400€/Mwh, mais un prix qu’on retrouve sur nos factures avec la ligne « CSPE » qui finance entre autres l’électricité renouvelable.

Cela dit, la part de marché des véhicules électriques augmentant, la question de leur recharge est importante. Il est possible que l’entreprise doive les charger pendant leur stockage. Il faudrait donc des centaines de bornes de recharge, à moins d’utiliser la production photovoltaïque en la consommant directement sur le site.

A petite échelle, c’est ce que fait la ville de Vénissieux avec l’installation photovoltaïque du centre technique qui permet de recharger les véhicules électriques de la ville le week-end. Mais là, ca pourrait concerner plusieurs centaines de voitures !

Le modèle économique serait alors bousculé, puisque l’électricité consommée localement pour recharge ne serait plus revendue sur le réseau… à suivre !

[1filiale du groupe Charles André

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