Conseil de communauté du 24 Juin 2013

La qualité du service public est essentielle ! Enregistrer au format PDF

Lundi 24 juin 2013 — Dernier ajout mardi 25 juin 2013

Comme chaque année, nous prenons connaissance des résultats du service public de la collecte et du traitement des déchets. Il faut bien sûr se féliciter de l’acquis de ce service public pour le quotidien des habitants. Nous savons tous que c’est un des services dont le dysfonctionnement, ou pire l’arrêt, se voit tout de suite, et devient insupportable en quelques jours.

La grève de 2012 l’a rappelé à tous. La communauté urbaine, c’est bien sûr le développement de l’agglomération, mais avec la voirie, le transport, la collecte et la propreté, c’est d’abord la ville qui fonctionne, la ville qui vit au jour le jour, et la présence du service public en est un rouage essentiel.

il est donc toujours utile de se rappeler quelques chiffres clés qui illustrent mieux qu’un discours l’enjeu pour nos collectivités : Nos 2093 agents font vivre un service public qui entretient 2890km de voies, 1080 marchés par an, collectent 232 749 bacs gris et 178 247 bacs verts, auxquels s’ajoutent 2 229 silos à verre, et 167 silos enterrés avec ceux installés en 2012 sans compter les 18 déchèteries réparties sur le territoire.

Le choc social de 2012, les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de la nouvelle organisation de la collecte cet hiver, les difficultés persistantes sur l’usine d’incinération nord, celles générées par les travaux du centre de tri de Rillieux, nous rappelle tout autant les enjeux de ces missions, et donc l’importance que nous devons leur accorder.

Le groupe de travail politique mis en place par Thierry Philip a été très utile pour nous approprier la connaissance portée par les services, les réponses aux enjeux et difficultés que souvent nos conseils de quartier discutent, pour partager enfin une stratégie claire. Ce groupe, complété pour l’organisation de la collecte après le conflit de 2012, devrait travailler en cette fin de mandat à un bilan pour lequel nous identifions quelques questions, qui reprennent pour certaines celles posées par la CCSPL dont le rapport est annexé à cette délibération.

  • Nous avons eu beaucoup d’échanges sur la stratégie et de nombreux documents pour comprendre les enjeux, mais nous n’avons pas de supports aussi riches sur le fonctionnement des services et les difficultés d’exploitation. Ce rapport annuel devient une mine d’informations, mais après coup. Par exemple, c’est poussé par les difficultés opérationnelles et les dysfonctionnements qu’une rencontre des maires a été organisée en Janvier. Elle a présenté un plan d’action dont nous avons fait une évaluation dernièrement qui est resté pour nous trop vague. Certes, le plus dur des difficultés est derrière nous, mais les questions de robustesse des circuits face aux aléas, d’adaptation aux situations locales, de communication avec les gestionnaires de bacs restent ouvertes. Le seul indicateur du nombre de réclamations ne nous donne pas une vue suffisante sur la qualité de service. Nous avons constaté à cette dernière réunion la grande diversité des situations locales, y compris du point de vue des pratiques de collecte de nos services, avec la collecte ou non en sacs par exemple. Le partage politique de cette mission serait renforcé par des outils qu’on pourrait appeler de supervision, support du dialogue entre nous et avec les communes.
  • L’objectif de réduction de 7% des déchets de 2009 à 2014 était ambitieux. Nous avons même un objectif plus élevé encore pour 2030. Mais si la baisse est nette cette année, -1,27% au total, le cumul depuis 2009 reste loin de l’objectif, et plus on veut réduire, plus c’est difficile… Surtout que cette année, c’est la collecte sélective qui recule nettement. L’effet de la grève est évalué aux 2/3 de cette baisse par le rapport qui évoque d’autres causes, dont le passage aux bacs operculés, et une évolution possible des consommations. Mais nous nous interrogeons sur le sens d’un objectif de réduction indifférencié des ordures ménagères résiduelles, du sélectif, du verre. Nous avons déja exprimé cette idée que le déchet n’est pas une ordure si vous me permettez ce jeu de mot, c’est un minerai urbain qu’on valorise sous plusieurs formes. Nous ne partageons pas l’idée d’une société sans déchets, d’une société sans échanges et donc sans emballages ! Une part de la baisse de 2012 ne serait-elle pas liée à la crise sociale et à la baisse de certaines consommations ? Les adeptes de la société frugale y trouveront peut-être leur compte, pas nous. Je vous rappelle à cette occasion les résultats du MODECOM sur le contenu des ordures ménagères qui montrent l’hétérogénéité des pratiques de consommation et leur impact sur les déchets, notamment entre quartier résidentiel et quartier d’habitat social dense… Faut-il regretter que la collecte du verre augmente ? Nous serons en général d’accord pour dire non, mais faut-il regretter si la collecte sélective ou même la collecte en déchetterie augmente ? Les critères de qualité de tri, de réduction des dépôts sauvages, de baisse de l’enfouissement nous semble des objectifs à mettre plus fortement en avant.
  • L’équilibre financier de ces missions nous interrogent encore, comme l’an dernier, comme la CCSPL. Le solde cumulé depuis 2001 entre les dépenses, y compris les amortissements, et les recettes est cette année positif, et l’excédent 2012 atteint . Nous comprenons tout à fait que, sagement, nous tenions compte d’investissements lourds à venir. Mais nous pensons qu’il y a une marge de discussion pour répondre aux défis opérationnels de ces missions. On peut penser aux silos enterrés, à la coordination avec les gestionnaires de bacs, sujet qui revient régulièrement, aux messagers du tri ou de la propreté qui sont indispensables pour travailler avec l’ensemble des acteurs sur la réduction de la salissure à la source, la qualité du tri…

Enfin, nous avions évoqué l’an dernier des pistes de travail qui nous semblent toujours d’actualité et pour lesquelles nous souhaitons un temps d’échange du groupe de travail politique pour rediscuter de nos objectifs sur

  • la collecte des déchets non ménagers assimilés, notamment liés aux commerces. J’en profite pour répéter que notre groupe partage le refus de la redevance incitative
  • la récupération sauvage dans les déchetteries, et plus globalement le lien entre le service public de gestion des déchets et les formes diverses de recyclage, collecte, échanges associatifs ou privés.
  • la collecte sélective des textiles
  • le bilan de notre objectif marché propre, qui reste insatisfaisant à notre sens et qui pourrait être un objectif à réaffirmer.

Pour conclure, permettez-moi cette citation d’un professeur de géographie, Jean Gouhier, fondateur de la rudologie, la science des déchets, citation qui pour un Vénissian et je pense aussi un Lyonnais prend toute sa saveur. « Là ou l’institution passe, l’ordure trépasse et la rose s’installe… »

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