La ville, l’AFPA et la vallée de la chimie… Enregistrer au format PDF

Inauguration du centre Stratégique National Chimie-environnement
Mardi 15 novembre 2016

Michèle Picard m’a demandé de la représenter ce mardi 15 novembre à l’inauguration de du « Centre Stratégique National Chimie-environnement » de l’AFPA de Vénissieux, une plateforme pédagogique de formation aux métiers de la chimie à l’AFPA.

Je suis très heureux de représenter Madame le maire de Vénissieux à cette inauguration, personnellement parce que j’ai travaillé 20 au service de l’industrie et que c’est une passion, comment peut-on produire des choses utiles, de manière socialement, environnementalement et économiquement efficace ? Et permettez-moi un commentaire personnel, étant informaticien, je suis sensible à ce qui a été dit sur l’importance du numérique, mais aussi que le numérique ne peut tout contenir… Les informaticiens sont très fiers de leurs modèles, mais quand on passe à l’échelle, il y a parfois des surprises, et il y de vrais métiers liés à la puissance, aux phénomènes physiques eux-mêmes, qui ne se réduisent pas aux modèles numériques. C’est d’ailleurs un vieux débat, Aristote disait que tout est nombre, et je crois que nous savons aujourd’hui que, non, tout ne se calcule pas… ou plus précisément, les calculs sont toujours simplifiés par rapport au réel, mais c’est un autre débat.

Comme adjoint au logement, mais aussi aux énergies et au développement durable, j’ai eu souvent l’occasion de rencontrer des acteurs économique de la vallée de la chimie, dans le partenariat de Solvay avec le collège Elsa Triolet sur le développement durable, comme dans les discussions sur la récupération d’énergies fatales pour le réseau de chaleur de Vénissieux… ou le travail sur le PPRT de la vallée de la chimie.

Mais bien sûr, c’est au nom du maire que je veux vous remercier de nous inviter à cette inauguration qui nous tient à cœur, d’abord parce-que c’est l’AFPA, ensuite parce-que c’est la chimie…

L’AFPA a une longue histoire avec Vénissieux, avec l’enjeu de la formation professionnelle pour permettre aux habitants d’accéder à un emploi, de se qualifier… Il faut se rappeler que c’est Ambroise Croizat, grand ministre communiste créateur de la sécurité sociale qui regroupa en 1946 les centres de formation professionnels pour créer la structure nationale qui allait devenir l’AFPA… Ce fut un grand service public national avant d’être régionalisé, réforme qui a sans doute des avantages, mais dont on sait aussi les risques, avant de devenir un service ouvert à la concurrence des marchés, ce qui l’a fortement fragilisé. A Vénissieux, nous nous souvenons de la grève des agents de l’AFPA pour la défense de leurs missions en 2012, où Michèle Picard, maire, et Marie-Christine Burricand, conseillère générale sont venus les soutenir.

Nous savons que nos jeunes ont de l’avenir mais que leur vie est dure, dans un marché de l’emploi bousculé par les restructurations et les pertes massives d’emploi. Et donc nous savons que la formation professionnelle, et notamment celle qui peut prendre un jeune peu qualifié, éloigné de l’emploi, et l’aider à se construire un chemin de qualification pour retrouver l’emploi est essentielle. Nous défendons donc l’AFPA comme un service public indispensable.

Et nous sommes heureux aussi parce qu’il s’agit d’une plateforme de formation aux métiers de la chimie, et que la chimie, c’est la moitié de l’âme de Vénissieux, l’autre étant le poids lourd. Je ne suis pas Vénissian, mais ma formation politique a été faite par des anciens de la chimie, ceux et celles qui me parlaient de la célèbre grève de la Rhodia en 65, précurseur de Mai 68. (la chimie, la production, l’emploi)

Et c’est pour cela que nous sommes attentifs à l’évolution de la vallée, et notamment de ses productions. Les anciens me parlent du paracétamol, de la coumarine, du salicylate de méthyle, de l’hydroquinone pyro-catéchine partie en chine… quelles productions aujourd’hui et dans dix ans ? Pour une part, on ne peut parler des métiers nécessaires et donc des formations sans se placer dans la perspective du développement des productions elles-mêmes.

C’est pour cela que nous attachons une grande importance au PPRT de la vallée de la chimie, un plan, ce qui au passage nous dit que parfois le plan est nécessaire pour encadrer le marché, et un plan qui nous dit que l’industrie a mission de rester en zone urbaine, que c’est même la meilleure solution pour s’obliger tous à rechercher une industrie socialement et environnementalement respectueuse… Je sais bien que certains s’interrogent sur la pertinence de la raffinerie, la bonne localisation de la gare de triage, etc… Mais nous faisons nous le pari du maintien et du développement de la chimie ici…

Car la chimie, ce sont bien sur des technologies, de l’économie, mais ce sont aussi des hommes et des femmes, des savoir-faire, une culture industrielle qui se transmet dans les usines, mais aussi dans les familles, dans les quartiers. Comme le dit souvent Michèle Picard, une entreprise, ce n’est pas seulement un acteur économique, c’est toujours aussi un partenaire urbain, un acteur de la ville dans toutes ses dimensions. Et donc oui, l’âme de Vénissieux, c’est à moitié la chimie…

C’est pourquoi nous souhaitons longue vie à la vallée, à l’AFPA et sa plateforme de formation aux métiers de la chimie…

Voir en ligne : L’invitation de l’AFPA

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