Les conseils de quartier à mi-parcours… Enregistrer au format PDF

premières leçons très positives !
Lundi 12 novembre 2012

6 assemblées générales de conseil de quartier sur 13 se sont tenues. on peut en tirer un premier bilan dont il faut dire qu’il est vraiment positif, d’abord par la participation, nettement supérieure à l’année précédente, où les assemblées avaient pourtant bénéficier de l’élection des délégués de quartiers. Mais c’est aussi le contenu des discussions et la qualité des échanges qu’il faut noter, après des assemblées qui en 2009 avaient été marquées par des débats vifs, parfois houleux, des débats utiles bien sûr, et qui avaient provoqué des actions qui ont donné leur fruit.

Par exemple à Gabriel Péri, avec le squat qui existait à l’époque, le chantier de construction et l’impossibilité de réaliser comme annoncé l’enfouissement des réseaux pour des raisons de foncier non régularisé entre copropriétaires et Grand Lyon, la soirée avait été plus qu’animée ! Mais la discussion avait eu lieu, les contacts pris, et le travail a depuis payé. la déclaration d’utilité publique est encours et tout est prêt pour que les travaux soient réalisés en 2013… j’attends la confirmation que la DUP sera allé au bout à temps, sans procédures juridiques contre, et je pourrai le confirmer à Jean-Maurice Gautin, président du conseil de quartier et aux riverains… ce serait un bon cadeau de Noël !

Cette année, il y a bien sûr aussi des dossiers importants, et aussi des dossiers qui bloquent, mais l’ambiance est assez différente, comme si il y avait un apprentissage collectif qui permettait, tout au moins à ceux et celles qui veulent bien y participer, de faire avancer plus de dossier, de mieux les partager, et aussi de prendre le temps de discuter de questions sociales, non pas sur un coup de colère contre une situation exceptionnelle, mais plutôt comme une préoccupation partagée, avec des habitants, des délégués, des élus, qui ont des opinions et les confrontent pour alimenter le processus de décision municipal.

- dans le quartier centre, premier constat la bonne participation et curieusement avec de nouvelles têtes, notamment des habitants des cigognes, ce qui est l’occasion de prendre rendez-vous pour des visites de terrain. Des problèmes de proximité et de tranquillité comme dans tous les quartiers, avec ces incivilités répandues comme le jet de déchets depuis le trottoir face à la gare… transformant la butte en dépotoirs, au dessus des maisons…

Le gros dossier discuté porte sur l’urbanisation de la ville et ses conséquences. Est-ce qu’on construit trop à Vénissieux. Pendant longtemps, on ne construisait rien ou presque, ce qui poussait des familles ou des jeunes à partir car ils ne trouvaient pas de logement. Le parc locatif est archi-plein et il y a toujours plus de 4000 demandes de logement non satisfaites… La réduction des tailles de familles rend nécessaire la construction de 250 logements par an simplement pour la décohabitation, c’est à dire pour garder la même population, et Vénissieux avait il y a 30 ans 15 000 habitants de plus… Cela relativise le rythme de 500 logements construits chaque année ces derniers temps.

Mais si effectivement on construit, la ville utilise tout ce qu’elle peut pour qu’on ne construise pas n’importe quoi n’importe comment ! Et il faut que tout le monde joue le jeu, les partenaires, les promoteurs, mais aussi le Vénissian qui vend sa maison, celui qui achète…

La ville suit son objectif repris par l’agenda 21 « Vénissieux 2030, humaine et durable », d’une ville dense et verte, jardinée et industrielle, solidaire et promenable… Et la ville préserve ses 40% d’espaces non construits, bien sûr les Grandes Terres et Parilly, mais aussi le parc Dupic et le parc des Minguettes, comme les dizaines d’espaces publics rénovés ces dernières années dans tous les quartiers.

Reste que dans notre société, ce sont les promoteurs qui ont les moyens financiers, qui prennent les décisions, achètent des terrains, et la ville agit dans le respect du droit de l’urbanisme, c’est à dire doit accepter un permis qui respecte le règlement…

- A Gabriel Péri, ce sont les relations entre riverains et commerçants (entre autres) qui font débat sur la propreté, le stationnement… Question évidemment ancienne, et pour laquelle le travail n’est pas facile, car la propreté est surtout celle des clients des commerces, notamment des bars et points chauds, dont on retrouve emballage et déchets tout autour. Au niveau des grandes chaines, un travail avec le groupe est possible. Il est encours au Grand Lyon avec quelques noms très connus qui s’engagent à financer des actions de nettoiement autour de leurs magasins. Mais que demander à des petits commerces ? C’est une question de société qui suppose que plus d’habitants interviennent, en discutent, d’autant que des riverains peuvent aussi être des clients et donc parler à leurs commerçants de la qualité de son commerce et de son environnement…

La question de la voie devant le groupe scolaire a elle aussi fait discuter. Elle a été demandée par les parents, mais est aussi un lieu de regroupement le soir. Faut-il modifier cet aménagement, fermer le square devant l’école ? C’est une question à travailler pour le conseil de quartier.

- A Parilly, ce sont les question du stationnement et des circulations piétonnes liées aux chantiers autour de la place qui ont dominées. Il est vrai que le chantier à l’angle de l’avenue Charles de Gaulle et de la rue J Muntz pose de nombreux problèmes. D’abord parce que la signalétique demandant aux piétons de faire le tour est peu respectée, et certainement insuffisante, notamment quand on vient de la place… Un habitant témoignera ainsi d’un groupe d’enfants conduit par un éducateur à suivre le chantier sur la chaussée, en pleine circulation… De mon point de vue, c’est quand même d’abord une faute sérieuse de cet éducateur. De plus, le chantier était arrêté pour des raisons de droit du travail non respecté, mettant en doute la suite du projet… Les services de la ville réagiront dans les jours suivants, et une nouvelle installation beaucoup plus sûre a été mise en place, le promoteur ayant confié le chantier à une nouvelle entreprise.

Mais au delà de ce chantier, c’est toute la question du stationnement et de la place respective de la voiture et du piéton qui est posée, par exemple sur l’ancienne route d’Heyrieux… compte tenu de l’importance de la place avec la proximité du parc, il faut plus que les aménagements actuels pour les modes doux dans ce quartier. Les travaux réalisés cette année nous donne enfin la continuité des pistes cyclables de Sembat à Parilly, mais il faut peut-être envisagé des zones beaucoup plus orientées vers les modes doux pour la continuité de la place au parc… Un dossier lourd qui bien sûr serait totalement différent si la demande de la ville de prolonger la trémie au delà du carrefour avait aboutie à l’époque…

- A Jules guesdes, ou se retrouvent bien sûr des questions de proximité, ce qui frappe, c’est le lien historique entre le quartier et ses usines, qui se prolonge dans l’activité du conseil de quartier. Ce lien entre l’industrie et la ville est essentiel pour pour l’emploi comme pour l’environnement ! Et le cas Carbone Savoie est emblématique. Là ou tant d’élus laissent faire en sous-main la désindustrialisation, accélérant les mesures d’urbanisme favorable à la spéculation foncière (je me rappelle encore cet élu vert espérant en commission du Grand Lyon en ce jour où les installations de la vallée de la chimie serait transformée en atelier d’artiste !). A Vénissieux, c’est tout le contraire. La ville n’hésite pas à faire pression pour que l’entreprise se mette aux normes, mais discute avec elle pour qu’elle choisisse de rester sur place. Avec Carbone Savoie, c’est une réussite avec un investissement de l’entreprise de 25M€ pour l’environnement et les conditions de travail, qui permet à un site historiquement très polluant de se mettre aux normes actuelles et d’être exemplaire…

-A Max Barel si bien sûr les questions de la SACOVIV ont été présentes, elles n’ont pas monopoliser la soirée, et on a aussi parlé du projet autour de la gare, grand dossier d’aménagement pour la ville, et de l’urgence pour la cité des Coblods qui se vide avec des problèmes de propreté, de tranquillité, jusqu’aux chats errants qui pullulent le long de la voie ferrée. Et bien sûr aussi de cette voie ferrée avec la colère des riverains qui entendent dire par le député qu’il n’y a pas urgence au contournement ferré Sud de l’agglomération, alors que la partie Nord qui est lancée va nous envoyer 250 trains de plus par jour dans Vénissieux !

Mais je retiens aussi la discussion lancée par un nouveau venu sur la situation sociale et le rôle de la ville. Reprenant le constat fait par le maire du taux de pauvreté qui s’aggrave, avec 32% de la population sous le seuil de pauvreté, cet habitant mettra sur la table une préoccupation forte, apparemment loin des questions de proximité, mais qui est en fait au contraire, une grande question de proximité, de lien social, de solidarité. ET s’il a raison d’interpeller la ville, il faut aussi trouver comment interpeller tous les acteurs, car ce que fait la ville en matière d’aide sociale est connue, et il serait injuste et surtout impossible de demander à la ville de compenser tout ce que la crise produit. Au contraire, il faut se tourner vers les entreprises et l’état pour que le refus des inégalités et des injustices grandisse.

D’ailleurs, quelques jours plus tard, les militants communistes ont empêché une expulsion locative dans la ville. Comme le dira le bailleur, une expulsion est toujours un échec, mais ce qui est sûr, c’est que la société s’en accommode facilement si des citoyens n’expriment pas leur engagement…

- à Pasteur enfin, une question mal comprise au début mais qui révèle une autre utilité des conseils de quartier. Un groupe d’habitante des nouvelles maisons du Monnery demandait ce que les anciens riverains pensaient des nouvelles maisons. L’assemblée était un peu étonné de la question, qui finalement se comprend bien. Un conseil de quartier, c’est aussi l’occasion de rencontres entre voisins pour connaitre les points de vues de chacun entre maisons et immeubles, anciens et nouveaux…

Et tant pis à ceux qui regardent avec leurs lunettes formatées allant répéter comme il y a 10 ans que les conseils de quartier ne servent à rien, sont désertés… Les promoteurs de la démocratie participative discutent partout des causes de l’affaiblissement de la participation, même à Porto Allegre… et je l’évoquais il y a peu avec notre ami René Balme, maire de Grigny et connu pour son engagement marqué pour la démocratie participative, qui faisait le même constat de l’impact de la fracture sociale sur la relation citoyenne. Comme lui, à Vénissieux, on cherche comment continuer à renforcer les conseils de quartier…

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