Quel effet de la loi de transition énergétique de 2015 ? Enregistrer au format PDF

5 ans après l’accord de Paris…
Vendredi 11 décembre 2020

On sait que la fracture citoyenne dans notre pays ne fait que s’aggraver, le niveau record d’abstention en 2020 ne fait que le confirmer et on peut s’interroger sur ce qui se passera en 2021 et 2022…

Cette fracture se marque aussi dans la crise de confiance envers les médias considérés comme liés aux institutions. Il est vrai que nous connaissons régulièrement des « modes » médiatiques, avec un sujet repris par tout le monde qui devient le sujet d’expression des politiques comme des experts, et puis d’autres sujets arrivent…

Cela accompagne les transformations numériques des médias. De moins en moins de de citoyens lisent les médias principaux, presse ou télés. Beaucoup, notamment dans la jeunesse, s’informent à travers des réseaux sociaux éclatés, dans lesquels les mêmes modes médiatiques circulent aussi, mais sous des formes diversifiées qui cherchent toujours à fidéliser leur « amis »…

Dans tout cela, la réalité, la vérité même ne sont pas vraiment le premier souci de ceux qui parlent, et notamment des politiques qui doivent réagir aux rumeurs, mais ne peuvent pas prendre le temps d’expliquer les faits, qui sont têtus comme disait Lénine, mais qui demandent du temps pour les analyser et les comprendre, si on veut les transformer.

On sait par exemple qu’aucun politique n’a jamais dit qu’il voulait augmenter le chômage, mais tous les gouvernements sans exception ont comme bilan réel une augmentation du chômage. Aucun n’a jamais annoncé qu’il voulait aggraver les inégalités, au contraire, tous ont multiplié les promesses et annonces sur la solidarité, la mixité, la lutte contre les discriminations… Mais à la fin, le bilan réel de tous les gouvernements sans exception est la hausse des inégalités, des précarités, des ségrégations !

Il existe le même phénomène sur le climat et l’énergie. Aucun gouvernement n’a jamais annoncé qu’il voulait augmenter les émissions de gaz à effet de serre, pourtant, les données réelles sont plus complexes qu’on ne peut le penser.

Ainsi, les émissions carbonées de la France ont bien baissées depuis 1990… pour de bonnes et de mauvaises raisons, notamment à cause de la désindustrialisation. Si on prend en compte les émissions « importées », alors malheureusement, notre impact carbone a continué à augmenter jusqu’en 2010 et a faiblement diminué de 2010 à 2015

2015 est justement l’année de la loi de « transition énergétique pour une croissance verte »… qui affirme répondre à l’urgence climatique en France. Rappelons que l’accord de Paris date aussi de 2015 et que l’ancien premier ministre Laurent Fabius pleurait de joie devant un message très médiatique : 155 pays étaient engagés pour limiter la hausse des températures moyennes à 2°C et même 1,5°C si possible.

La médiatisation fonctionne tellement bien que presque personne ne se rappelle des critiques de cet accord de Paris qui ne contenait aucun engagement, et ne tenait même pas compte des données réelles connues de tous ; les émissions cumulées passées à cette date poussaient déjà à une hausse des températures proches de 1,5°C et il aurait donc fallu stopper toute l’économie carbonée pour tenir la promesse médiatique des accords de Paris.

Alors pour ceux qui s’intéresse aux faits, 5 ans après, on peut vérifier où nous en sommes.

C’est terrible ! Les émissions carbonées interne n’ont pas baissées, et la hausse des importations fait qu’au total, l’impact carbone de chaque français a augmenté ! A vrai dire, on ne peut pas dire que ce soit le résultat de la loi, c’est certainement plus compliqué, mais ce qui est sûr, c’est que la loi est un échec total et n’a pas du tout produit les résultats promis !

Certes, on constatera que le confinement en 2020 aura un impact très important sur la baisse des émissions, mais ce n’est évidemment pas un effet de la loi ni de l’accord de Paris.

Voila un exemple de plus instructif sur la crise de confiance des médias. La crise des gilets jaunes a montré les limites de cette « politique médiatique » qui ne s’intéresse plus aux faits. Le retour de bâton contre cette loi de transition énergétique a été brutal.

Mais cela ne concerne pas que la « France périphérique » et ses colères. Car en ce mois de septembre, un évènement aurait du faire le buzz médiatique. La France a du redémarrer des centrales électriques au charbon qu’elle devait fermer.

De fait, les énormes investissements dans les énergies renouvelables électriques, 100 Milliards en France, 300 milliards en Allemagne, ont beaucoup de conséquences sur les tarifs, sont un des gros enjeux de la spéculation financière sur l’électricité devenue une marchandise, mais ils n’apportent aucune garantie sur la qualité du service public, et notamment sa continuité de fourniture ! Si la centrale nucléaire de Fessenheim n’avait pas été arrêté, les centrales à charbon serait resté fermée.

Pour les promoteurs de cette loi de transition énergétique, un terrible bilan négatif !

Pour les communistes, cela confirme qu’il faut mettre en cause cette loi de transition énergétique qui est en fait une loi de marchandisation et de privatisation de l’électricité, qui ne répond en rien à l’urgence climatique et ne s’intéresse pas ou très peu aux vraies enjeux de la réduction des émissions carbonées en France, et notamment les transports ; rien pour le développement du fret, du rail passager, au contraire, on continue la mise en concurrence et la privatisation… comme pour l’électricité, car c’est la seule vérité que connait notre système économique et politique !

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