Conseil de métropole du 14 mars 2022

changer la sociologie des quartiers populaires ou remettre en cause les inégalités territoriales ? Enregistrer au format PDF

2015-2022 - Gestion sociale et urbaine de proximité (GSUP)
Mardi 15 mars 2022

Lors du débat sur la politique de gestion sociale et urbaine de proximité, qui finance de nombreuses actions dans les quartiers prioritaires, Gérard Collomb a pris la parole sans avoir demander d’intervention pour dénoncer le vice-président Renaud Payre en affirmant qu’il fallait « changer la sociologie » des quartiers populaires, car leur problème, c’était bien sûr leurs habitants.

J’ai réagi vivement ce qui a provoqué des réactions fortes à droite, chez tous ceux qui nous expliquent qu’ils vont résoudre les problèmes de quartiers prioritaires sans s’attaquer aux inégalités territoriales, aux bas salaires, à l’insuffisance de logements sociaux dans beaucoup de communes, à la hausse des loyers et des prix d’accessions qui interdisent aux couches moyennes de se loger dans Lyon…

Oui, monsieur Collomb, il y a une fracture sociale, politique profonde qui marque les quartiers populaires. Mais non, ce ne sont pas ceux qui y habitent qui en sont responsables, ce n’est pas la sociologie de ces quartiers qu’il faut changer, c’est la sociologie de la France, la paupérisation de millions de familles, la précarisation de millions de salariés. C’est dans les entreprises que se construit ce monde du travail pauvre qui ne peut plus se loger ailleurs que dans les quartiers avec les plus bas loyers. Et c’est parce-que le logement social neuf n’est plus financé par l’état que leurs loyers sont inaccessibles aux habitants des quartiers populaires.

En France depuis 20 ans l’écart entre les revenus des propriétaires et des locataires s’est creusé de plus de 10%. C’est là la source de cette fracture qui est intolérable.

Mais ce sont vos politiques économiques Mr Collomb qui ont fait une France des bas salaires et d’un travail sous-qualifié

Ce ne sont pas les habitants des quartiers qui refusent d’aller habiter dans des quartiers de riches, ce sont les quartiers de riches qui font tout pour refuser les plus pauvres… en commençant par refuser la construction de logements sociaux, mais aussi en freinant les attributions. Les objectifs de 25% de 1er quartile dans les attributions de logement hors QPV ne sont pas atteints… Et nous nous heurtons dans le relogement urbain trop souvent aux refus des élus d’accueillir des locataires sortant de quartiers prioritaires.

Oui, il y a besoin d’une rénovation urbaine massive pour transformer les quartiers non pas pour en chasser leurs habitants, mais pour leur permettre une vie digne, en sécurité dans un cadre républicain, dans un cadre de vie de qualité. Peu importe alors leurs prénoms.

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