Succès des conseils de quartier et enseignements pour l’avenir Enregistrer au format PDF

Samedi 29 novembre 2014

Le dernier conseil de quartier a été à illustratif à la fois du succès de cette édition 2014 des assemblées générales, mais aussi des enseignements que chacun peut en tirer sur l’enjeu que représente les conseils de quartier pour la vie démocratique de leur ville, et aussi sur la situation politique et le comportement des différentes forces politiques.

D’abord, le succès dans tous les quartiers de ces assemblés générales, avec une participation au moins égale à celle de l’an dernier partout, dans plusieurs quartiers, notamment des Minguettes, un renouveau des participants, des salles pleines à craquer au Moulin à Vent comme à Max Barel…. Au total, sans doute près de 800 Vénissians se sont ainsi rencontrés pour s’approprier ensemble le projet de la ville, de leur quartier, et échanger avec les élus et le maire, présente dans toutes les assemblées comme l’an dernier.

On pouvait se demander si la situation créée par l’annulation possible des élections municipales et les campagnes démagogiques et méprisantes des élus d’opposition pour tenter de déstabiliser la majorité allaient freiner la participation, jetant le doute sur l’utilité d’un dialogique citoyen dans cette ambiance de mensonges et ragots, de provocations et d’attaques personnelles contre le maire, les adjoints, et même envers des fonctionnaires.

La réponse est claire, et les élus d’opposition ont vite compris que ces assemblées étaient un succès et qu’ils devaient y venir ! Au début, ils se contentaient de chercher à prendre des contacts avec les habitants qui exprimaient un mécontentement. Ils supposent qu’un habitant qui pose est une question est un électeur potentiel d’opposition, sans se rendre compte que depuis 1989, année de création des conseils de quartier, la majorité municipale a l’expérience de ce débat en direct, qui, loin de la gêner, l’aide au contraire à se mobiliser pour faire avancer les dossiers, apporter des réponses concrètes…

Mais dans les deux dernières assemblées, celles des quartiers Pasteur et Max Barel, ils ont tenté de perturber la réunion en portant des questions individuelles visiblement préparées. A Pästeur-Monnery, c’est Mr Di Maggio qui tentait de s’imposer pour donner et couper la parole, la refuser à certains et dénoncer avec mépris les fonctionnaires qui donnaient des informations techniques précises, comme s’il était seul la référence en droit de l’urbanisme, de géomètre, de construction… Avec quelques « grandes gueules » qui me rappellent les dirigeants gauchistes des assemblées générales étudiantes, et le soutien muet de Christophe Girard comptant les points en fond de salle, ils ont tenté de rendre le dialogue inaudible et inutile, sans succès.

A Max Barel, les mêmes ou leurs amis ont répété la scène, cette fois en n’hésitant pas à s’opposer aux habitants présents qui avaient des questions « mais on s’en fout de ces questions, c’est nous qui posons les bonnes questions, c’est à nous que le maire doit répondre ». Pour l’humour, le summum a été atteint par un excité de l’équipe de Chistophe Girard invectivant les élus et dénonçant le public en lui disant « de toute façon,vous êtes tous des pro-communistes.. ». Hommage involontaire du vice à la vertu, car les communistes savent bien que dans une assemblée de conseil de quartier, il y a des gens de toutes opinions, de gauche comme de droite, et même des électeurs du Front National, qui restent attachés à la vie de leur quartier, même si la crise de société les pousse à croire aux discours des Le Pen.

Certains délégués ou candidats délégués de quartier ont été étonnés et même parfois inquiets de ces comportements irrespectueux et impolis. D’autant que parfois, l’excitation pousse quelques uns à franchir des limites. A Max Barel, un journaliste était bousculé pour le forcer à remettre sa caméra par un intervenant qui ne voulait pas être filmé. Il est vrai que son voisin dénonçait les PV de stationnement dont il se présentait comme « victime ».

Mais l’expérience acquise par la ville avec les conseils de quartier, les innombrables occasions de rencontres utiles sur un sujet concret (permanences, visites de quartier, visites d’un adjoint, diagnostic en marchant de la collecte, de l’urbanisme…) qui permettent aux élus d’être au concret sur le terrain avec des habitants, tout cela construit effectivement une légitimité de la ville, de sa majorité municipale, qui leur est insupportable.

Une opposition démocratique pourrait au contraire faire le choix d’intervenir au service de l’intérêt général, pour faire vivre ses propres propositions, son propre projet, dans l’objectif légitime de le rendre majoritaire avec les habitants. Mais Mr Girard ne peut pas parler de son projet, car, tout comme le FN parle des petites gens pour mieux cacher qu’il défend les plus riches, Mr Girard parle du quotidien de Vénissieux pour cacher qu’il voudrait une autre ville, plus bourgeoise, moins rebelle, une ville des « gagnants » de la crise économique comme la droite les aime, une ville qui, comme le propose son ami maire d’Oullins, devienne un nouvel arrondissement de Lyon. Mais que deviendraient les Vénissians dans un tel projet ? que deviendraient les milliers de demandeurs qui ont besoin de la bataille pour construire du logement social ? tous les anciens Vénissians qui veulent conserver l’histoire de leur quartier ? tous les ouvriers qui ont besoin de défendre l’emploi industriel qui reste au cœur de la ville ? Le problème de Mr Girard, c’est que le projet de ville de Vénissieux n’est pas le projet des communistes, c’est le projet construit avec et pour les Vénissians tout au long des années, un projet qui a surmonté la crise des années urbaine 80-90, un projet qui fait vivre ensemble malgré les difficultés les Vénissians de toutes origines.

Mais parfois, même dans le brouhaha que tentaient d’imposer les quelques excités qui ne veulent pas travailler avec les conseils de quartier, une petite voix s’exprimait et il fallait tendre l’oreille pour l’entendre. Je crois que c’est à Pasteur qu’une dame disait « merci pour cette zone bleue qui nous permet enfin de nous garer pour aller à la poste »… Je ne sais pas si le maire l’a entendue, mais c’est dans cette relation directe et franche avec les Vénissians que se situe la réussite si dérangeante pour certains des conseils de quartier.

Et au-delà de ces tentatives de déstabilisation qui ne sont au final que des moments « animés » qui ont toujours existé dans ces assemblées, au total, le nombre de questions traitées et résolues dans chaque conseil de quartier est impressionnant. Ce sont des centaines de problèmes du quotidien qui sont discutés, étudiés et traités. A Max Barel toujours, une dame m’interroge sur une odeur insupportable venant clairement des égouts dans son allée et s’inquiétait de ne pas avoir de réponses de la SACOVIV. Je ne connaissais pas le sujet, mais j’ai interrogé par sms le responsable technique de la SACOVIV, il m’a répondu dans le quart-d’heure, merci encore à lui, et j’ai pu confirmé que l’intervention d’une société était bien planifiée pour… le lendemain ! Je suis passé après l’assemblée chez elle pour constater moi-même l’odeur insupportable, elle a aussi pris rendez-vous avec le président du conseil de quartier, Serge Truscello… tout ne se règle pas aussi simplement, mais c’est un exemple illustratif de l ’utilité de ces conseils !

Aux Vénissians de transformer l’essai en donnant le plus de légitimité possible à leurs délégués de quartier. Voter chaque jour en mairie ou dans les mairies annexes, où le samedi 6 Décembre dans une école par quartier, c’est le meilleur outil pour faire entendre chacun de nos quartiers, pour découvrir et faire connaitre les projets de son quartier.

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