A lire sur Blog Vénissian de Pierre-Alain Millet

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blog qui retrace les activités de Pierre-Alain Millet,
adjoint au maire de Vénissieux chargé du logement, du développement durable et des énergies, conseiller communautaire du Grand Lyon

Non, Olivier, ce ne sont pas les communes qui font problème !

Publié le : 24 septembre 2014

Lors du débat sur la gestion de la demande locative, au congrès national des HLM, je suis intervenu et la réponse du vice-président Brachet m’a laissé sans voix sur l’instant. Voici en résumé mon intervention, ce que j’ai retenu de sa réponse, et mes commentaires !

Mon intervention.

Une première question plutôt technique : comment ce système informatisé de gestion des demandes va permettre d’améliorer la gestion des attributions, et notamment la transparence et l’équité des attributions ? Car je suis étonné que personne ne parle du déséquilibre qui domine entre l’offre et la demande de logement. en quelque sorte, ce système de mise en relation des demandes et des offres de logement, c’est une place de marché, mais la tension entre offre et demande se traduit dans une place de marché par la fluctuation du prix ! Or, le logement social, le logement tout court d’ailleurs, n’est pas un marché de marchandises, et la tension d’une demande très supérieure à l’offre suppose des règles,des critères de priorité. Dans la dernière commission à la quelle j’ai participé pour un petit bailleur de l’agglomération Lyonnaise, nous avons eu une demande d’un Orléanais, devant suivre un traitement anti-cancéreux de longue durée au centre Léon Bérard, et qui choisissait de chercher un logement proche de son cousin. Comment un système de règles automatisées peut prendre en compte une telle situation humaine ?

La deuxième question est plus politique et concerne les communes, car j’ai bien compris que les communes n’étaient pas pertinentes pour intervenir dans cette gestion de la demande,alors que pour les habitants, le maire et son adjoint au logement reste l’interlocuteur le plus connu. J’ai noté d’ailleurs l’utilisation répétée par plusieurs intervenants de l’expression la "tentation des politiques" d’intervenir dans les attributions. En quelque sorte, le politique est suspect, et je suppose que la technique et la gestion sont vertueuses ?

Or, je suis un militant et un élu politique, qui affirme un choix sur la politique de logement, de gestion de la demande, et je ne vois pas dans ce qui est proposé quel est le lieu du débat démocratique sur ces choix politiques. Mon objectif est de construire un vrai débat démocratique sur la politique du logement,bref, de considérer le demandeur non seulement comme un "usager" du service public [1], mais aussi comme un citoyen !

La première réponse du directeur de Est métropole Habitat, après avoir joué sur les mots techniques et politiques me répondaient que bien sûr, les commissions d’attribution devait garder la main sur les situations particulières comme celle que j’évoquais... A vrai dire, réponse très défensive puisque j’avais bien compris dans la présentation initiale du ministère que ces commissions avec présence des élus locaux n’étaient plus vraiment en odeur de sainteté, et aucun élément précis sur cette question cruciale de la transparence des critères d’attribution, renvoyés aux étapes ultérieures après la mise en oeuvre de la gestion unique de la demande...

Mais la réponse de Olivier Brachet m’a fortement surpris. Elle portait principalement sur un point. Pour lui, il y a 20 ans, il y avait 5000 logements vacants dans l’agglomération car les communes refusaient de loger certaines familles, (autrement dit, les immigrés, les familles nombreuses, les pauvres...). Tout le problème venait du pouvoir des maires sur les attributions. Et depuis, avec la compétence logement de la métropole,pour lui, il n’y plus de problème. Il évoquait même un dossier qu’il conduit de relogement de 70 familles roms dans le parc social, dossier exemplaire pour lui puisqu’il ne serait pas possible si c’était les maires qui géraient les demandes de logement.

Passons sur cette idée que les élus de la Métropole serait par nature meilleurs que les élus des communes. Olivier Brachet connait trop la vie politique Lyonnaise pour penser que c’est parce qu’ils seraient plus à gauche... Il suffirait de publier l’évolution de la part de logement social chez les maires soutenant la majorité de Gérard Collomb pour se rendre compte que c’est plus compliqué. Peut-être pense-t-il qu’ils sont moins proches des électeurs donc moins sensibles aux pressions et réactions des habitants. Ce n’est pas faux, mais pour moi complètement un contresens, car moins on fait vivre la démocratie populaire, plus ce sont les plus aisés qui tirent les ficelles du système... et l’expérience des systèmes financiers, de plus en plus sophistiqués et informatisés, c’est que de nouvelle loi en nouvelle loi de "régulation", les boursicoteurs trouvent à chaque étape de nouveaux moyens de tricher. Seule la démocratie, l’intervention populaire, la mobilisation sociale, peuvent faire progresser l’égalité et la fraternité. Et ce ne sont pas les actions que conduit un vice-président, fut-il progressiste, qui renverseront cette lourde logique du système.

Mais ce qui est vraiment inacceptable dans cette réponse, c’est l’accusation des maires d’être responsable de la vacance des années 90 !. S’il y bien sûr des maires de villes riches de l’Ouest Lyonnais qui refusent depuis toujours le logement social, et qui continuent de le freiner au maximum, il faut dire que la vacance la plus forte était, avant la mise en oeuvre de la politique de la ville...dans les banlieues populaires.

Nous savons tous que les Minguettes et Vénissieux ont perdu des milliers de familles et se sont retrouvés avec des centaines d’appartements vides, non pas parce que Marcel Houel puis André Gerin, ne voulaient pas loger les pauvres, mais parce que tous les pauvres qui le pouvaient fuyaient les Minguettes !

Encore une fois, c’est un point de vue technocratique qui efface une réalité sociale et économique dominante, celle des inégalités et de la crise qui se poursuit et s’approfondit. Et s’il n’y a plus de vacances dans le parc social, à quelques exceptions près, ce n’est pas parce que le Grand Lyon serait plus social que les communes, mais parce que la politique de la ville, le plan de rénovation urbaine, les conventions urbaines de cohésion sociales, etc...ont permis ce "retournement" des quartiers populaires que les politiques municipales ont ou pas organisé. Et aussi parce que ceux qui y habitent ne peuvent plus, comme dans les années 80 ou 90, partir ailleurs, car les constructions ailleurs sont trop chères, que les possibilités de construction à bas prix à moyenne distance des emplois Lyonnais sont épuisées. Je n ’oublie bien sûr pas l’impact positif des politiques publiques, et notamment à Vénissieux, sur ce "grand bond en avant" qui fait que des familles reviennent vivre aux Minguettes,que des lyonnais y viennent au cinéma, que le tram fait circuler les gens et bousculent les idées préconçues...Mais il faut avoir conscience de la gravité de la crise qui conditionne les choix de vies et de logements.

Autrement dit, l’argumentaire principal de Olivier Brachet est révélateur de l’illusion dans laquelle il s’installe. La richesse relative de l’agglomération lyonnaise, qui a depuis 2002 "asséché" les recettes fiscales professionnelles des communes en s’accaparant tout le dynamisme économique, et bénéficié en grand de la politique de la ville, a permis une certaine "redistribution" dans l’agglomération, et des effets positifs sur le logement social. Mais les ségrégations réelles, spatiales et sociales, se sont aggravées comme le montrent les études INSEE. Mais le logement d’urgence explose avec un 115 qui ne peut plus répondre à des centaines de situations insupportables humainement ! Mais ce sont toujours dans les relations avec leur commune que les habitants cherchent, parfois désespérément, une planche de salut.

Et les dernières élections municipales ont souligné avec éclat cette fracture politique aussi grande à Lyon que dans le reste de la France.

- Non, vraiment, ce ne sont pas les communes le problème, c’est un système économique qui marche sur la tête.

- Non, vraiment, ce n’est pas la métropole qui est le remède miracle, ce sont les mobilisations populaires qui peuvent faire revivre l’espoir de la justice et de la fraternité.



[1et pas comme un client comme le disent de plus en plus certains

les communes, les locataires et le fichier unique de la demande...

Publié le : 23 septembre 2014

Ma visite au congrès national de l’union sociale de l’habitat, le congrès des HLM a été très utile et instructive. Je découvrais cet évènement à Eurexpo pour rencontrer d’autres élus impliqués dans le logement, et aussi des acteurs des bailleurs sociaux de l’agglomération qui sont tous confrontés aux mêmes défis que la SACOVIV et que je connais pour les avoir rencontré dans le mandat précédent sur les problèmes de collecte des déchets ou de propreté.

Mais je n’imaginais pas l’ampleur de cet évènement qu’on découvre d’abord par la place des entreprises du bâtiment, de l’énergie, des prestataires et consultants qui tournent autour de cet immense marché que sont les 4,5 millions de logement sociaux en France.

J’avais noté une question précise dont j’espérais trouver une réponse claire. La ministre du logement avait annoncé la signature lors de ce congrès d’un "accord d’engagement sur la qualité de service du logement social", sujet qui rejoint notre objectif de travail d’un "contrat de confiance" entre le locataire et la SACOVIV... Mais au stand du ministère, personne ne peut en parler, ni au stand de l’USH qui devrait la signer... Et finalement,dans son discours, la ministre annonce une signature en 2015... Cela nous donnera le temps de travailler avec les autres bailleurs sur le contenu d’un tel accord sur un sujet essentiel à la relation entre bailleurs et locataires : Comment évaluer le travail de proximité, sans demander ce que les charges et loyers ne peuvent supporter, mais sans laisser s’installer cette situation trop fréquente d’un sentiment de délaissement et de laisser-faire..

Mais en dehors de cette question d’actualité, mon expérience dans mes visites de quartier ces dernières années, tout comme mes premiers mois d’adjoint au logement me conduisait à chercher des contacts sur deux sujets
- la gestion de proximité, la valorisation, la professionnalisation des gardiens et agents de proximité
- la gestion de la demande et les conditions de la transparence et de l’équité de traitement de tous les demandeurs

Sur le premier point, c’est plutôt une déception, les bailleurs sociaux de l’agglomération n’exposent pas eux-mêmes leur expérience, ils sont présents pour visiter les nombreux stands officiels et prendre des contacts,mais l’essentiel des stands sont les entreprises et des structures officielles qui ne parlent pas de cet enjeu de la proximité. J’ai cependant discuté avec deux organismes de formation qui ont une activité spécialisée vers les gardiens, mais cette question pourtant centrale était peu présente dans les débats et rencontres. Nous avons heureusement dans le Rhône un organisme inter-bailleur, ABC HLM, qui a une forte expérience de travail sur cette question.

Sur le deuxième point, j’ai participé au débat sur la gestion de la demande et je ferai un autre article pour évoquer mon échange avec le vice-président Brachet, mais j’ai découvert une réforme totale de la gestion de la demande et des attributions qui repose sur plusieurs principes :
- le dossier unique de la demande (pas seulement le fichier unique) avec un droit à l’information du demandeur de logement, du suivi de sa demande, des offres existantes pouvant y répondre... reposant sur un système national informatisé d’enregistrement des demandes, et de gestion des dossiers, qui peut utiliser des systèmes locaux quand ils existent (comme le fichier unique de la demande du Rhône)
- une gestion "partagée" des demandes au niveau intercommunal, donc une politique d’attribution qui passe des bailleurs aux métropoles et communautés, à travers des "conférences intercommunales" d’attribution des logements qui réorganisent complètement les commissions d’attribution des bailleurs
- des lieux d’accueil des demandeurs pour les assister dans la gestion de leur dossier, qu’ils sont censés gérer eux-mêmes... (effet d’annonce ? ce sont pour l’essentiel les bailleurs qui enregistrent et mettent à jour les demandes... je doute que même la métropole ouvre de nouveaux bureaux partout ! Mais il faut bien compenser le "tout internet" par de la proximité... dans le discours !)

Je partage l’objectif d’une transformation profonde de la relation entre demandeurs et bailleurs, l’ambition d’un système qui donne des droits aux demandeurs, qui organise une vraie transparence de l’offre, des demandes et des critères d’attribution. C’est essentiel parce qu’il faut à tout prix sortir du sentiment dominant chez les habitants d’un système corrompu, qui pousse un très grand nombre à chercher à tout prix des appuis pour tenter de "bénéficier" du système. Or plus on organise cette concurrence entre les demandeurs, moins on peut les mobiliser pour agir ensemble pour la défense du logement social et pour obtenir de nouveaux financements pour la construction et la rénovation.

Mais la présentation par une représentante du ministère m’a donné le sentiment d’un énorme "big brother informatique" censé savoir tout sur tous, avec des objectifs ambitieux d’organisation de la relation avec les demandeurs dans ces lieux nouveaux s’appuyant sur ce système informatique global. Comme si un outil technique pouvait résoudre les problèmes sociaux et personnels qui font le quotidien des assistantes sociales et gestionnaires de parc qui reçoivent des milliers de demandeurs en les aidant à monter des dossiers complets, à comprendre les offres qui correspondent à leurs besoins, mais aussi à leurs capacités. Elle évoquait même l’hypothèse de supprimer les commissions d’attribution de logement associant les élus locaux, pour mettre en œuvre une procédure purement administrative, hypothèse qui, malheureusement à son sens, n’avait pas été retenue

La représentante des HLM pondérait très diplomatiquement ces objectifs et défendait la nécessité de ces commissions d’attributions qui existent chez tous les bailleurs.

Les interventions suivantes montraient d’ailleurs la complexité de ces questions, et plusieurs intervenants faisaient état des déboires techniques vécus un peu partout, à Lyon, à Toulouse, comme à Rouen, et des dépenses informatiques énormes qui ont du mal à répondre aux attentes initiales, avec parfois la nécessité de tout reprendre pour se mettre en conformité avec les décrets d’application de la nouvelle loi. Je sais ainsi que pour l’instant, le fichier unique du Rhône ne permet pas de fournir des statistiques à la demande, alors que bien sûr, l’informatisation aurait du permettre de faciliter les outils de suivi à la disposition des élus. Mais comme dans tout système informatisé, l’essentiel est la qualité des données saisies, de leur complétude, et ceux qui suivent les commissions d’attribution savent que des informations essentielles à la mise en œuvre des critères d’attribution sont dans des commentaires, parfois manuscrits sur les dossiers. Autrement dit, on est très loin d’un système totalement informatisé, pas pour des raisons techniques, mais parce que la réalité des processus de gestion des demandes reste complexe et ...humain !

Le vice-président Brachet évoqua le compromis à organiser dans le temps entre cette nouvelle approche d’un système unifié de gestion de la demande et les traditions de "corrections" du marché du logement à partir des interventions politiques, historiquement d’abord des préfets.

Mais personne n’évoque les conséquences de cette crise du logement, de ces dizaines de milliers de demandes en attente, de cette énorme distorsion entre l’offre et les souhaits des demandeurs qui fait qu’il y a, pas seulement à Paris, des années d’attente pour obtenir certains quartiers. Je peux pourtant témoigner au bout de quelques mois de ce constat. Beaucoup de locataires voudraient avoir un appartement dans des immeubles neufs. J’ai vu des demandes très précises, un T2 dans le centre au rez-de-chaussée, ou un T5 avec ascenseur, auxquelles on ne peut pas répondre tout simplement parce qu’ils n ’existent pas ! Est-ce qu’il suffit d’informatiser sur Internet ?

Mais le plus éclairant dans les interventions, c’est l’absence du rôle des communes, tout le monde s’accordant sur la nécessité d’une gestion au niveau des intercommunalités et des métropoles... le plus loin possible de l’intervention citoyenne, le locataire étant, pour certains, transformé en "e-client".

Ce que je comprends, c’est le rêve très technocratique d’un système totalement administratif et automatisé, fonctionnant dans un monde idéal sans crise du logement où des locataires compétents feraient leur choix sur internet, où les règles d’attribution seraient définies à haut niveau dans des conseils d’administration métropolitain, et mis en œuvre à travers le système informatisé, loin de tout débat politique citoyen. Un des intervenants utilisait une analogie terrible, comparant le demandeur de logement avec un client du vendeur US sur internet Amazon, qui annonce pouvoir livrer directement dans votre jardin avec un drone (!!!). Autrement dit, plus d’intermédiaire social entre le demandeur et l’offre...

Face à un tel idéalisme niant les réalités de terrain que connaissent ceux qui rencontrent réellement des demandeurs, notamment dans les quartiers populaires, je suis intervenu sur la question de la transparence pour les critères d’attribution et sur la place des communes et le rôle des élus locaux, mais j’ai eu le sentiment que ces question étaient déplacées...

Pour le reste, il y avait aussi beaucoup de stands et débats sur la transition énergétique, sujet que je connaissais déjà mieux et que je n’ai donc pas trop regardé, et aussi sur l’innovation sociale au service du logement, que je n’ai pas suffisamment eu le temps de découvrir. J’ai noté plusieurs idées et contacts à reprendre, dont un sur les "compagnons bâtisseurs" qui font un travail original notamment autour de l’idée "Réhabiliter son logement, c’est se réhabiliter soi-même". Ce sont les locataires qui, avec un accompagnement, prennent en charge des travaux de rénovation de leur logement, et le témoignage lu sur leur site explique bien cette démarche "Au départ j’avais peur, je me suis dit : je m’engage où ? Je me suis dit, continue. Si tu veux vivre une autre vie, c’est dans un autre cadre ! J’ai continué, mais pas toute seule. J’ai été accompagnée, entourée."

Conserver un sénateur pour nos communes !

Publié le : 20 septembre 2014

Les sénatoriales sont des élections peu connues, puisque les électeurs sont les parlementaires, élus locaux,... et de "grands électeurs" que les conseils municipaux désignent, en tout 158159 électeurs en France,dont 138 889 conseillers municipaux, pour élire 110 sénateurs au scrutin proportionnel et 59 au scrutin majoritaire dans les départements ruraux.

Le sénat est pourtant une institution importante de la république. Il a longtemps porté un point de vue conservateur de la France rurale, avant de basculer à gauche après les élections de 2004, traduisant le long mouvement de désertification des campagnes. Depuis 2012, il joue un rôle particulier car la majorité gouvernementale, très confortable au parlement, est minoritaire au sénat, avec une droite toujours forte d’un coté, et des élus communistes et écologistes qui peuvent faire ou défaire un vote.

Qu’en sera-t-il après 2014 ? Que fera le Sénat demain dans la refonte des institutions de la France, avec la suppression des départements, les fusions de régions, la métropolisation des communes,... qui dessinent une France sortant de son modèle républicain pour se rapprocher de l’organisation allemande des lands et des cités ?

Dans le Rhône, les 7 sièges sont renouvelés. Il y a 2 sénateurs UMP, 2 UDI, 2PS et un communiste. Les élections municipales ont fortement renouvelé les conseils municipaux, mais on a vu au Grand Lyon qu’une part importante du centre et même de la droite pouvait participer à la majorité de Gérard Collomb, ce qui laisse une part d’incertitude sur le résultat du vote du 28 Septembre prochain.

Mais la première incertitude est le devenir du siège de Guy Fischer, sénateur communiste sortant, élu en 1995 à la surprise générale avec le soutien de nombreux élus des petites communes de l’Ouest Lyonnais et du Beaujolais, réélu en 2004 sur la liste de Gérard Collomb qui avait compris que ce sénateur reconnu et respecté était un atout...

Pour le reste, les résultats des municipales dessinent la stabilité, et l’UMP aura certainement ses deux élus, l’UDI et le PS aussi... Et sans doute Gérard Collomb et Michel Mercier ont-ils déjà discuté de la majorité sénatoriale de demain... pour tenter de reproduire au Sénat la surprise de la droite devant le score de son candidat à la présidence du Grand Lyon...

Reste donc une inconnue, le résultat d’un candidat sérieux à la succession de Guy Fischer, le maire de Givors, Martial Passi, maire d’une ville qui fait le lien entre la métropole Lyonnaise et le pole métropolitain, ouvert vers St-Etienne et Valence, un élu connu dans l’Ouest Lyonnais, président d’honneur de la fédération des établissements publics locaux (SEM,SPL...), que le nouveau président (UDI) félicitait de son travail pluraliste au service de toutes les collectivités.

Et c’est dans cet esprit qu’il présente une liste "promouvoir et défendre les territoires" avec les maires de Chiroubles, Chevinay et Vénissieux, et des élus de l’Arbresle, Lyon, Thizy les bourgs, Vaulx-en-Velin, et la présence symbolique de Guy Fischer qui mène ainsi jusqu’au bout, malgré sa maladie, le combat de son mandat.

Dans la crise politique profonde qui secoue notre pays, avec une très large majorité de citoyens qui ont perdu toute confiance dans les partis gouvernementaux, dans les partis tout court souvent, et même dans les institutions, il est essentiel de préserver et de faire vivre tous les points d’appui qui montre la possibilité de travailler au rassemblement pour défendre nos communes, nos services publics indispensables au quotidien

Le débat récent sur la contribution de la future métropole au futur nouveau Rhône était éclairant. On sait que le département était un facteur de redistribution avec des recettes provenant majoritairement de l’agglomération lyonnaise, pouvant financer des dépenses réparties sur tout le département.

Ceux qui ont décidé de la coupure du département du Rhône, ouvrant la voie à la suppression prochaine des départements, ont en fait caché cette redistribution qui montre à quel point Lyon est lié à sa géographie historique avec le Lyonnais et le Beaujolais. [1]. Or, la mise en œuvre de la métropole conduit à annoncer une dotation de compensation de plusieurs dizaines de millions que la métropole versera au nouveau Rhône.On ne connaitra le montant exact que fin 2015, mais les réactions des différents groupes politiques du Grand Lyon sont éclairants
- Au mieux, le président Collomb veut la calculer au plus juste car elle sera figée et deviendra une constante du budget de la métropole, tout comme la dotation de compensation aux communes pour l’ancienne taxe professionnelle, figée à la situation de 2002. Depuis, tout le développement économique passe sous le nez des communes, sans bénéfices pour leur budget puisque la fiscalité des entreprise ne va plus qu’au Grand Lyon. Ce sera pareil demain pour le nouveau Rhône, qui en restera à la situation de 2014, et plus le différentiel de développement entre l’agglomération et le Beaujolais se renforcera, plus l’inégalité de ressources augmentera !
- Mais certains élus, dont l’UMP, voudraient mettre en cause le principe même de cette contribution, isolant ainsi un futur nouveau Rhône incapable de payer ses dépenses obligatoires pour le handicap, les personnes âgées, l’aide sociale... sans une augmentation d’impôts insupportable.

La logique de la métropolisation qui défait la république "une et indivisible" est ainsi à l’œuvre, faisant grandir les oppositions de territoires entre eux, poussant aux réflexes catalans ou lombards du refus de la péréquation...

C’est alors le comble de la publicité mensongère que de voir les listes aux sénatoriales de ceux qui défont les départements, se présenter avec une carte de ce même département pour nous proposer "le Rhône en confiance" !

Avec Martial Passi, tous les élus du Rhône ont un moyen, quelque soit leur couleur politique, de faire entendre une autre voix sur l’avenir de nos communes, de notre département, un outil pour affirmer la nécessité de l’aménagement du territoire dans le cadre républicain.

Et tous les élus, nombreux, qui sont inquiets des accords surprises entre présidents, des négociations secrètes entre directions politiques dans les lourdes machines institutionnelles ou se concentrent les moyens, de la perte de capacité d’agir de nos communes, tous ceux qui ressentent le besoin d’air dans cette crise politique dont notre pays souffre, peuvent voter pour Martial Passi avec confiance.

Ils peuvent créer la bonne surprise du 28 septembre prochain.

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[1Comme j’avais eu l’occasion de le souligner, il y a bien trois fleuves à Lyon !

conseil de quartier, appel à candidature !

Publié le : 19 septembre 2014

Après l’élection municipale de ce printemps, et la mise en place de la nouvelle équipe municipale avec de nombreux nouveaux adjoints, les assemblées générales de conseil de quartier débouchant sur la réélection des délégués de quartier sont une nouvelle étape dans l’organisation de la vie démocratique de notre ville.

Bien sûr, faire le pari du dialogue citoyen en public, de la "co-responsabilité" entre élus et habitants, n’est pas très "mode" dans l’ambiance politique déliquescente de la France. Une immense majorité des Français ne font plus confiance à leurs institutions, aux partis politiques qui sont censés organiser le débat public, la défense de l’intérêt général. Et on peut comprendre cette réaction populaire si profonde que les sondages de popularité du président de la république et de son premier ministre battent tous les records historiques... à la baisse.

Depuis des décennies, les gouvernements successifs expliquent qu’il faut "réformer" la France, qu’il faut réduire les dépenses publiques, restructurer les services publics, réduire l’état, flexibiliser le travail et réduire son "coût". Et de réformes en réformes, ils le font tous ! Les mouvements sociaux de résistance n’ont (presque) jamais pu freiner cette fuite en avant de la France vers un modèle dit "anglo-saxon", celui que réclame le bien mal nommé MEDEF, qui devrait s’appeler le mouvement des rentiers et actionnaires, tellement il contribue à écraser l’entreprise et notamment les PME sous la mondialisation et la financiarisation.

Comment dans ce contexte faire le pari de la démocratie ? Le sentiment dominant est qu’il faudrait un pouvoir fort, mais personne ne répond à la question essentielle, "fort" pour qui ? face à qui ?". Car les gouvernements successifs ont été "forts" pour refuser toute revendication du monde du travail, de l’école, des services publics ! Et les "chocs de compétitivité", "chocs de simplfication" et autres plans de relance du gouvernement Hollande qu’on présente comme un "mou" sont des coups terribles portés au "modèle Français". Mais ils ont été "faibles" face aux banques, aux multinationales, aux intérêts US, allemands... Car en fait, ils sont au service d’une toute petite minorité d’oligarques de l’économie dont la domination vient justement de cette mondialisation qui joue contre la France !

Mais autant les communistes devraient au plan national affirmer la nécessité d’un pouvoir de rupture avec ces décennies honteuses de la vie politique Française, autant ils devraient affirmer qu’il faut un pouvoir fort face aux rentiers et actionnaires, face au système et à la mondialisation capitaliste sous la domination du dollar à travers l’Euro, autant ils savent que rien n’est possible sans une mobilisation populaire massive qui seule pourra imposer les réformes profondes dont le monde du travail et les quartiers populaires ont besoin. Et cette mobilisation suppose une démocratie réelle, un dialogue au concret entre toutes les forces sociales pour surmonter les facteurs de division, les contradictions entre intérêts particuliers pour faire grandir l’intérêt général.

C’est une question politique centrale dans la reconstruction d’un point de vue communiste utile et efficace face à la dérive UMP-PS d’un coté, UMP-FN de l’autre.

Mais à Vénissieux, nous avons marqué un point important avec la victoire de Michèle Picard contre toutes les manipulations et populismes. Michèle Picard a pris de la force dans cette bataille et elle est aujourd’hui en situation avec son équipe de décider en tout clarté et en toute légitimité. Les différentes forces politiques, des socialistes de gauche aux personnalités de la société civile, en passant par les écologistes, le parti de gauche et bien sûr les communistes, ont forgé une vraie solidarité et complicité dans cette bataille. Le maire sait qu’elle peut compter sur toute sa majorité et que tout le monde travaille pour notre plan de mandat.

Quand on voit les élus P"S" provoquer des polémiques médiatiques faisant mine de découvrir qu’il y a de l’amiante dans les bâtiments de banlieues, à Vénissieux comme ailleurs, alors que l’adjoint chargé des travaux dans le mandat précédent était socialiste, on mesure à quel point ils n’ont jamais cru au travail en commun dans l’intérêt des Vénissians. Quelle différence avec la nouvelle majorité municipale !

C’est pourquoi nous avons besoin d’un approfondissement de la démocratie Vénissiane, Que les les populistes et les propagateurs de rumeurs continuent de s’agiter dans le microcosme politicien, pendant ce temps, les habitants peuvent imposer avec les conseils de quartier la vérité du travail en commun pour l’intérêt général. Chaque fois qu’une question est traitée collectivement, que le lien est fait entre des habitants, un délégué, l’élu du quartier, les services de la ville, l’adjoint concerné ou le maire, c’est le projet Vénissian qui avance, c’est un pas en avant pour consolider l’histoire de cette ville au service de ses habitants.

C’est le sens profond de l’élection des délégués de quartier qui s’organise autour des assemblées générales et se conclura le 6/12 dans une journée finale de vote. Les délégués de quartier sont des habitants qui prennent le temps de faire vivre collectivement les questions du quartier et de la ville, qui contribuent à retisser le lien républicain entre les habitants, entre les habitants et leurs services publics.

Bien sûr, les conseils de quartier ne résoudront pas tous les problèmes, et ceux qui se sont engagés savent qu’ils ont toujours des dossiers ouverts, parfois depuis des années, et qu’il semble impossible de faire bouger. Pour ma part, je m’étais dit en devenant adjoint en 2008 que j’arriverai enfin à faire bouger le Grand Lyon sur la situation du parking Komarov. Je n’y suis pas arrivé, mais ce dossier peut être repris dans le cadre de l’ANRU 2 et mon collègue Nacer Khamla sera peut-être le président de conseil de quartier qui annoncera une bonne nouvelle sur ce parking dans le mandat !

C’est le message que je souhaite faire passer à tous les anciens délégués qui hésitent à se représenter, et à tous ceux qui s’interrogent sur l’utilité d’une candidature. Malgré les difficultés, malgré les limites qu’imposent l’organisation actuelle des pouvoirs, l’austérité qui enserrent les collectivités, les incivilités qui rendent la citoyenneté si difficile, ça vaut le coup d’être délégué de quartier ! Et même, justement parce que c’est difficile, que c’est un défi à relever, il faut être nombreux à nous faire entendre, à nous organiser pour notre ville !

Face à la déliquescence de la république Française, c’est dans un travail patient au coeur de nos communes que peut se reconstruire une citoyenneté solidaire !

Un nouveau directeur pour la SACOVIV...

Publié le : 23 septembre 2014

Le recrutement du directeur de la SACOVIV est encours. Ceux que ça intéresse ont pu voir l’annonce motivante qui a été publié dans plusieurs outils professionnels, dont l’APEC et le résultat est très prometteur avec près de 50 candidatures reçues, dont des candidatures nombreuses de profils expérimentés dans la direction de logement social.

Un jury large a été constitué, associant des experts reconnus en dehors de Vénissieux, et recevra d’abord tout début Octobre une dizaine de candidats sélectionnés, puis après une deuxième sélection, les 3 candidatures les plus pertinentes afin de permettre une décision avant la fin du mois. Au plus tard, le nouveau directeur sera donc bien en place début 2015.

Ce sera une étape importante qui marquera le processus de sortie de crise de direction organisé par le directeur provisoire, Didier Laurent, depuis plusieurs mois.

Comme j’ai eu l’occasion de le dire, ce nouveau directeur arrivera dans une situation nouvelle. Les fonctions de président et de directeur général sont clairement séparées et définies, les objectifs politiques de la ville sont et seront affirmés, et le directeur aura les moyens de faire progresser l’ensemble des équipes pour retrouver ce qui faisait la force historique de la SACOVIV, un bailleur social de petite taille, la qualité des missions de proximité et des relations avec les locataires.

J’ai pu constaté dans les échanges informels au congrès national des HLM que ce recrutement était connu par le milieu professionnel, et suivi attentivement. J’ai répété à cette occasion que la ville était déterminée à recruter un professionnel compétent et expérimenté pour donner à sa SEM toutes les chances de réussite. C’est bien en cours.

Max Barel, 15 poubelles incendiées

Publié le : 23 septembre 2014

Ce lundi 22 septembre au petit matin, le responsable de la proximité de la SACOVIV me prévient d’un incendie sur 15 bacs poubelles rue Allende dans le groupe Max Barel. Je me suis rendu sur place avec lui et un gardien pour me rendre compte des dégâts et en parler avec les locataires présents.

Malheureusement, comme toujours, personne n’a rien vu de ce feu déclenché à 4h du matin, et que les pompiers n’ont pu éteindre que sur la fin, la totalité des bacs, ainsi que les bordures en bois de l’abri ayant été détruits.

Le coût pour la SACOVIV est de l’ordre de 5000€ pour le lieu, plus le remplacement des bacs, qui se fait dans le cadre d’un forfait, donc qui pèsera dans le renouvellement futur du contrat.

Ma première réaction est bien sûr la colère devant ce nouveau délit. Nous attendons les conclusions des pompiers mais il est probable que les auteurs ont utilisé des produits inflammables pour accélérer l’embrasement, et bien entendu,la SACOVIV a porté plainte.

Dès que j’aurai plus d’information et un retour de la police, je reviendrai sur place pour en parler avec les habitants.

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