Conseil municipal du 15 octobre 2018

L’impact de la « zone de faible émission » métropolitaine Enregistrer au format PDF

Mardi 16 octobre 2018 — Dernier ajout vendredi 19 octobre 2018

Permettez-moi une présentation pédagogique de cette délibération par laquelle la ville donne son avis sur une politique métropolitaine. Au passage, ce serait une bonne chose que cette démarche de consultation des communes soit plus systématique pour toutes les politiques métropolitaines.

Rappelons tout d’abord que la qualité de l’air dans l’agglomération ne cesse de s’améliorer depuis plusieurs décennies, effet malheureusement de la désindustrialisation, mais aussi de la modernisation de nombreuses installations comme les chaufferies urbaines et aussi effet des politiques publiques pour la baisse de la part modale de la voiture, et les progrès techniques des moteurs, notamment pour les véhicules lourds. Il reste que trop d’habitants sont confrontés à des taux de pollution supérieurs aux normes, pour les poussières, dont la première cause est le chauffage bois qui fait l’objet d’une politique métropolitaine de subvention à l’achat de foyer performant, et pour l’oxyde d’azote dont la première cause est les véhicules, notamment diesel, et qui fait l’objet de cette « zone de faible émission »

L’objectif est de pousser à la modernisation du parc pour les camions et les utilitaires légers, en interdisant leur entrée dans une zone définie en gros par le périphérique. Clarifions tout de suite une critique parfois entendue. Bien évidemment, cette mesure ne protège pas que les habitants de la future zone, donc pour nous, les vénissians du moulin à vent et de Viviani, mais en fait tous les habitants ! Les véhicules qui seront modernisés plus vite avec cette mesure circulent bien évidemment partout. Le taux de NO2 baissera aussi sur les axes routiers hors périphériques, pour nous notamment sur l’axe Joliot-Curie-Croizat, Vous aurez aussi remarqué que les pollutions ne s’arrêtent pas aux limites administratives, et que les masses d’air sont en mouvement… L’ozone produit par l’agglomération se retrouve notamment dans le vercors, et tout le monde connaît le foehn, ce sable du sahara qui franchit bien évidemment la méditerranée, mais aussi le périphérique ! L’amélioration de l’air dans Lyon-Villeurbanne profitera donc bien aussi à tous les Vénissians…

Cette mesure si elle produit l’effet escompté d’accélération de la modernisation du parc aura donc bien un effet accélérateur de l’amélioration de la qualité de l’air pour tous les habitants de l’agglomération et même des alentours…

Il reste que si cette mesure a fait l’objet de concertations avec les acteurs économiques à l’échelle de l’agglomération, ce qui conduit aux estimations de 2000 véhicules lourds et 28000 véhicules utilitaires légers, elle n’a pour l’instant pas fait l’objet d’études d’impact au niveau communal.

C’est pourquoi cette délibération propose de donner un avis favorable avec trois réserves

  • la première concerne justement une étude d’impact à l’échelle de la commune permettant une communication vers les entreprises vénissianes au nord du périph, et vers les artisans et commerçants susceptibles d’être impactés est nécessaire
  • la deuxième concerne l’accompagnement des acteurs économiques fragiles
  • La troisième porte sur les véhicules municipaux particuliers pour lesquels nous demandons une dérogation comme pour les véhicules dits à aménagement spécifique, il s’agit du camion de déneigement, et du camion grue. Nous avons aussi les véhicules de livraison des repas scolaires aux écoles du moulin à vent pour lesquels la ville étudie l’accélération du remplacement, mais nous demandons que sur la base de cet effort, des dérogations soient accordées. De telles dérogations basées sur un programme de transformation du parc pourraient d’ailleurs être proposées à tout acteur jouant le jeu de cette ZFE en toute transparence.

C’est une délibération qui a battu le record du nombre d’interventions, tous les groupes s’étant exprimés. Beaucoup sont intervenus au-delà de la qualité de l’air sur l’enjeu climatique, alors que ce sont deux sujets totalement différents, il y a urgence pour le climat et les politiques menées jusqu’alors sont en échec, alors que la qualité de l’air ne cesse de s’améliorer et que l’enjeu est plutôt de renforcer les politiques publiques existantes… De plus, les poussières et l’oxyde d’azote qui sont les deux émissions polluantes avec un impact sanitaire sur la qualité de l’air ne sont pas des facteurs significatifs de l’effet de serre. Et même si nous avions des véhicules propres pour la qualité de l’air, et on considère que c’est le cas avec un moteur GPL, ils resteraient un facteur important des émissions à effet de serre !

Je pense que lier les deux sujets contribue plutôt à la confusion sur une inquiétude qui est compréhensible, mais qui, poussée par le catastrophisme ambiant, pousse à ne faire confiance à personne et à accepter un chacun pour soi dangereux.

Il faut par exemple répéter que l’urgence pour le climat est de cesser de bruler du charbon (42% des émissions mondiales), ce qui est déja pratiquement le cas en France, l’enjeu étant ici vraiment mondial, de cesser de bruler du pétrole (31% des émissions mondiales), et cela concerne pour l’essentiel en France le secteur des transports, avec l’enjeu de la reconquête du rail, et des alternatives à la voiture thermique individuelle, et de réduire fortement le gaz (18% des émissions mondiales) et c’est un enjeu essentiel du logement et du tertiaire avec la priorité aboslue à donner aux réseaux de chaleur…

Il reste que la délibération concernait donc la qualité de l’air et une des actions du plan oxygène de la métropole dont l’objectif est d’accélérer la transformation du parc de véhicule, et que l’intervention du groupe communiste a très justement insisté sur l’enjeu économique de cette transformation, bizarrement oubliée par l’opposition de droite, dommage pour les artisans et commerçants qui sont les premiers concernés ! Car au fonds, c’est bien le sujet. Quelle politique économique nationale pour accélérer cette transformation vers un parc de véhicule propre, et tant qu’à changer un véhicule, autant aller aussi vers un moteur décarboné ! Dans la pratique, cela veut dire aujourd’hui électrique.

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