Vie politique

Le sondage « Collomb » repris par la presse ce 31 octobre est l’occasion d’une véritable manipulation politicienne du débat public sur les élections métropolitaines. Les électeurs vont voter dans 14 circonscriptions, dont 6 lyonnaises, pour élire un conseil de métropole de 150 membres dont 55 (…)

Le Progrès publie un article au titre accrocheur : « Collomb en tête avec 30% des intentions de vote »…. C’est un sondage de l’institut Opinionway qui a interrogé 813 habitants de la métropole. A vrai dire, on n’a pas de détail sur cette enquête, les questions posées, et surtout les résultats par circonscriptions électorales qui sont pourtant essentiels pour estimer la répartition des sièges. Car il ne s’agit pas d’une élection à la proportionnelle sur la métropole. Si Gérard Collomb est bien candidat à la présidence future de la métropole, il ne sera pas élu par les électeurs lors des élections métropolitaines des 15 et 22 mars prochain, mais par le futur conseil de métropole.

L’élection métropolitaine de 2020 est inédite. Pour la première fois, et seulement dans l’agglomération lyonnaise, les électeurs vont voter non seulement pour leur maire, mais aussi, dans un deuxième bureau de vote, pour des candidats au conseil de métropole du Grand Lyon.

Si les annonces de candidatures et les postures sont nombreuses, l’incertitude domine. La majorité actuelle de la métropole est une construction historique au centre, dont Gérard Collomb a réussi a prendre la tête après Raymond Barre, au nom du parti socialiste mais en rassemblant très largement le centre, le centre-droit et même une partie de la droite. Il suffit de se souvenir qu’en 2014, la vague à droite qui a fait perdre au parti socialiste et au parti communiste plusieurs villes de l’agglomération n’a pas eu d’effet sur la majorité métropolitaine.

Mais depuis, la « recomposition politique » impulsée par Macron a fait exploser le parti socialiste dans une gauche émiettée et affaiblie, puis a fait exploser la droite, déjà historiquement menacée par l’extrême-droite mais désormais éclatée en pour ou contre Macron…

Sauf que après une première année arrogante, jupitérienne disent les médias, les difficultés se sont accumulées pour LREM, scandales, gilets jaunes, divisions, et l’approche des élections locales révèle à quel point ce « nouveau monde » ne changeait rien, lutte des places, attentisme, politicailleries.. la gueguerre Collomb-Kimelfeld est illustrative. Et le président a prudemment décidé de reporter la réforme des retraites après les élections…

Cela dit, tout le monde sait que l’élection métropolitaine sera influencée par l’élection municipale. Les citoyens électeurs élisent d’abord un maire, le seul élu qui reste apprécié d’une majorité d’habitants malgré la profondeur de la crise de confiance envers la politique et les institutions.

On peut donc partir de la réalité municipale actuelle pour tenter d’évaluer le potentiel électoral des différentes forces politiques pour l’élection métropolitaine. Un travail qui n’est pas une prévision, mais qui peut éclairer les enjeux de cette élection nouvelle.

J’ai été invité à participer à un débat à la fête de l’humanité sur l’écologie et le capitalisme par le responsable de la revue « progressistes », qui m’avait déja interviewé sur le développement durable à Vénissieux. Ce 14 septembre, le thème était très actuel, l’écologie et le capitalisme, un débat pluraliste avec la dirigeante d’ATTAC, Aurélie Trouvé, défendant les thèses écologiques, Jean-Marc Jancovivi, ingénieur inventeur du « bilan carbone », conférencier et créateur d’un club de réflexion très actif pour une économie décarbonée, et Alain Pagano, chercheur en écologie et conseiller municipal PCF d’Angers.

J’avais préparé quelques notes pour ce débat et j’en ai fait cet article, qui tente de montrer que le débat sur l’écologie est bien un débat politique, qui porte non sur le caractère plus ou moins vert de telle ou telle technique, mais sur la nature du pouvoir et des décisions dans notre société, pour l’intérêt privé ou pour l’intérêt général ? Autrement dit, c’est une question de choix de société.

Il y a longtemps, le dirigeant communiste Maurice thorez disait, il faut être dur avec les dirigeants socialistes qui nous trahissent et tendre la main aux ouvriers socialistes pour faire l’union. Je crois qu’on peut le dire aujourd’hui pour l’écologie. Il faut dénoncer durement les dirigeants EELV prêts à tous les compromis avec la macronie, et il faut unir les revendications sociales et environnementales pour une autre société.

Avant l’été, je vous avais écrit pour demander votre avis sur l’avenir de notre ville, et les nombreuses discussions que j’ai eu depuis me confirme que c’était utile.

Je sais que d’autres, nombreux, se diront « encore une élection, a quoi ça sert ? » La crise de la vie politique est si profonde que certains ne croient plus qu’ils puissent jouer un rôle. Ils ont tort ! Cette élection qui vient est utile, et même importante pour tous les habitants. Regardez comment le « nouveau monde » macroniste s’agite pour savoir comment s’y prendre. Ils ont besoin de communes dociles qui appliquent les réformes du gouvernement contre les services publics, et ne sont pas sûr d’y arriver !

Heureusement, des Vénissians commencent à en parler, notamment après la conférence de presse de Michèle Picard annonçant sa candidature le 5 septembre dernier, entourée d’une cinquantaine de personnalités de la ville.

J’ai bien entendu signé cette déclaration forte des élus communistes métropolitains… !

L’article du Progrès ce 30 juillet, très représentatif des médias actuels, propose un titre accrocheur pour booster l’audience… presqu’un titre de polar : « folle inquiétude autour d’une usine de concassage ». Cela dit, si l’article ne dit pas grand chose des faits, il donne un bon aperçu des avis qui se sont exprimés, comme toujours, réagissant aux inquiétudes et rumeurs, bien plus que proposant des explications de fonds au service de l’intérêt général.

Ils s’agit d’un vrai problème, le traitement des déchets de démolition d’immeubles. Cela concerne notamment la grande barre monmousseau désormais vide, tout comme le foyer Adoma un peu en dessous, mais cela concernera aussi d’autres batiments, 500 logements au total dont la destruction est prévue par le projet de rénovation urbaine.

L’enquête en cours propose deux solutions, le concassage sur place ou le transport par camion vers d’autres sites, en dehors de l’agglomération, dans tous les cas pour en faire un matériau qui pourrait être réutilisable notamment pour des terrassements et voiries…

Camion ou sur place, quelles sont les conséquences ? Ce devrait être le vrai sujet du débat public, mais la plupart des avis qui s’expriment ne cherchent pas à répondre à cette question ! Les avis sont déjà formulés avant toute connaissance technique du sujet…

On peut comprendre que la première réaction soit de défendre l’intérêt des riverains, mais comme toujours quand on parle d’environnement, cela ne doit pas conduire à renvoyer à d’autres le problème !

C’est pourtant ce que fait Christophe Girard (LR) qui propose un site au sud des minguettes… veut-il parler de la darnaise ? de pyramide ? ou carrément de Feyzin ? ou alors du lieu de promenage des grandes terres … Merci pour les riverains du sud des minguettes de Feyzin ou pour les promeneurs et amoureux de la nature aux grandes terres, sans compter les agriculteurs…

Cette question de l’impact environnemental d’une activité humaine, se pose dans de nombreux domaines… que ce soit les risques industriels autour des sites classés, l’impact d’une éolienne ou d’un barrage hydraulique, le choix d’un tracé d’une infrastructure routière ou ferroviaire… Et la plupart du temps, si certains, notamment les riverains, ont très vite un avis, provoquant souvent des débats vifs, il n’est pas si facile de connaître et de comprendre les impacts réels, leurs enjeux sanitaires et sociaux, les alternatives techniques ou d’organisation qui peuvent réduire ces impacts ou leurs effets.

Alors, je propose de se saisir de cette question des déchets de démolition pour un vrai débat citoyen, pour que les études encours qui doivent être présentées cet automne ne soient pas connues que des experts mais deviennent le vrai support d’une décision citoyenne. Pourquoi pas un forum du conseil citoyen du développement humain durable sur ce sujet ?

Les élections européennes ont donné l’impression d’un événement, hausse de la participation, duel en tête Macron-Le Pen gagné par le RN, mais relançant Macron pour ses réformes après une période difficile pour lui, de l’affaire Benala aux gilets jaunes… Un événement qui semble être un bouleversement politique, les partis traditionnels LR et PS remis en cause, les verts en troisième position…

Une suggestion de lecture d’été, en espérant des commentaires, réactions et propositions pour un réveil citoyen de la métropole de Lyon !

Les élections européennes du 26 mai prochain passionnent peu les citoyens, en partie avec raison tellement l’Union Européenne est une institution que nous n’avons pas voulu, dont nous avons même refusé la constitution, à 70% à Vénissieux ! Mais en partie seulement, car comme toute élection, elle éclaire une situation politique dans chaque pays, et son résultat marquera les conditions des luttes sociales et politiques futures. Elle nous concerne donc bien, même, et peut-être surtout si nous sommes en colère contre des institutions européennes qui organisent la concurrence généralisée et le recul des droits et des services publics.

C’est pourquoi je pense utile d’exprimer sur ce blog mon engagement pour la liste du PCF conduite par Ian Brossat.

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