Nous connaissons tous la formule célèbre d’un président de la république qui avait le sens du moment et de la formule justement « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Sauf qu’il faut dire désormais que nous ne faisons pas que regarder ailleurs, nous agissons dans un véritable suicide en consacrant d’immenses ressources non pas à la décarbonation, à l’environnement ou à la justice, mais au contraire à la guerre.
Il faudrait dire désormais, « notre maison brûle et nous y versons du combustible ». Les discours du monde occidental sur la transition énergétique sont du vent médiatique qui sert d’abord aux profits du capitalisme dit "vert", de l’écoblanchiment, traduction pour ceux qui sont dominés par le globish, greenwashing, de la relance du charbon en allemagne, aux USA imposant à l’europe son gaz de schiste ; et surtout en premier lieu, du choix de la guerre jusqu’au pire, jusqu’à la guerre nucléaire, la guerre vers l’anéantissement total qui représente aujourd’hui la première menace environnementale.
Notre maison brûle et nous y entassons des armes nucléaires !
ce n’est pas un discours idéologique. Nos amis communistes grecs dénoncaient il y a peu la situation catastrophique du port d’Alexandroupolis installant des tentes pour accueillir les patients évacués de l’hôpital menacé par les incendies de forêt, juste à côté des installations américaines pleines d’armes et de munitions. Leur conclusion : c’est ça le capitalisme !
Alors rappelons qu’un bombe nucléaire de 10Mt, il en existe de 60Mt, qui tomberait sur le mont Verdun, cible militaire à priori légitime, rayerait l’agglomération lyonnaise de la carte ! Même si on considère que la guerre est parfois nécessaire, même si on considère que malheureusement, il peut y avoir des dégâts collatéraux, avec une telle bombe, il ne s’agit plus de victimes collatérales, mais bien d’extermination. On est dans l’horreur du niveau de la shoa, dans l’inhumain absolu, dans l’absurde même.
Quelquesoient nos désaccords, nous devons nous retrouver pour renforcer le traité d’interdiction de ces armes d’apocalypse.
dans son intervention, Laurent Legendre, président du groupe de la France Insoumise, a proposé, tout en votant le voeu, de ne pas demander à la France la signature du traité, mais seulement, d’être membre observateur, ce qui lui semble plus réaliste. Ce serait d’ailleurs ce qui est écrit dans le programme de la NUPES, ce qui confirme pour moi d’ailleurs que c’est un programme rédigé en urgence pour un accord électoral et qui n’est pas du tout un accord de fonds, je crois que l’immense majorité des communistes ne comprendrait pas que leurs élus ne défendent pas la signature du traité, tout comme d’ailleurs ils demandent la sortie de l’OTAN.
On peut comprendre que la décision diplomatique d’une des puissance nucléaires doive tenir compte de la situation géopolitique mondiale, et si la France était observateur de ce traité, ce serait déjà une bonne chose, mais pour faire bouger le gouvernement, il faut faire grandir le rejet du principe même de la guerre nucléaire, de son absurdité, de son inhumanité. Et plus des élus nombreux demandent la signature du traité, plus on fera bouger les choses, même partiellement.
