Vie politique

Tandis que le taux de mortalité des arbres ne cesse de croître dans nos forêts, le gouvernement français prive l’Office national des forêts des moyens pour conduire ses missions. Il est pourtant possible – et nécessaire – de procéder autrement…

La guerre est d’abord militaire, et ses horreurs sont d’abord humaines, victimes ou réfugiés. Mais elle est aussi médiatique, et les interventions des présidents Ukrainien ou Russe, comme les images de crimes de guerre de chaque coté sont à prendre avec précaution.

D’autant que nous savons bien que de son coté, l’occident a souvent menti dans le passé, du faux charnier de Timisoara aux armes de destruction massives inexistantes qui justifiaient la guerre en Irak. Difficile de ne pas voir aujourd’hui que nos médias sont complètement « va-t’en guerre », qu’une part de ce qu’ils nous disent est de la propagande militaire.

Sur France Inter ce 15 mars, un intervenant nous dit ainsi que l’Ukraine est comme la Syrie, que les russes sont des barbares, et qu’on les laisse faire à Kiev, comme à Alep. Aucun commentaire de journaliste et pourtant, la comparaison est terrible. Car les russes en Syrie se sont battus avec nous contre les djihadistes de l’état islamique. Certes, ils soutenaient le régime Syrien, mais les bombardements russes sur Alep n’ont pas été plus cruels que ceux des américains sur Mossoul. L’intervenant ne se rend même pas compte que cela pourrait conduire à justifier l’objectif russe de dénazification comme équivalent à la guerre contre le terrorisme en Syrie.

Et les médias multiplient les témoignages d’ukrainiens, y compris russophones, contre la guerre, mais jamais un seul qui montre la diversité de l’Ukraine qui a conduit à la guerre du Dombass, et les liens familiaux et culturels entre l’Ukraine et la Russie qui sont mis en cause par l’extrême-droite militarisée… Personne ne peut oublier la violence qui a conduit à Odessa à l’incendie criminel de la maison des syndicats en 2014. Ne faut-il pas au contraire comprendre ce qui a conduit à cette situation ?

C’est pourquoi je crois indispensable de chercher et écouter les personnes russes ou ukrainiennes qui n’appellent pas à la guerre.

En 1980, je croyais que les guerres étaient du passé. J’avais vécu dans ma jeunesse la fin de la guerre du Vietnam et la défaite des USA comme le symbole d’un monde qui allait vers la paix.

En 1990, lors de la première guerre d’Irak, j’ai pris conscience que ce n’était pas le cas, que la guerre était de retour, qu’elle pouvait nous concerner, concerner mes enfants.

En 1999, la guerre a frappé en Europe, avec le bombardement de Belgrade par l’OTAN, entre 500 et 2500 morts civils selon les sources. Depuis, les guerres n’ont pas cessé, en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie… le plus souvent impliquant les USA, parfois la France.

L’entrée des troupes russes en Ukraine marque une terrible accélération. Tout peut s’embraser dans une confrontation mondiale dont personne ne peut prédire l’ampleur.

L’élection présidentielle est une période particulière, où chaque parti peut présenter son projet, ses idées. La présidentialisation très médiatique conduit à les incarner dans une personne, comme si on choisissait un roi. C’est une mauvaise solution. Notre peuple le sent bien. Certains trouvaient Chirac sympathique, Sarkozy avait promis de travailler plus, Hollande de s’attaquer à la finance, et Macron d’inventer un autre monde… Mais tous ont accompagné une société toujours plus inégale, injuste, et souvent violente, le pouvoir d’achat de la majorité qui travaille est à la peine pendant que les fortunes explosent, comme les trafics et le chacun pour soi.

Il est vrai qu’on ne choisit pas vraiment. Ce sont quelques milliardaires qui possèdent les médias et les sondeurs qui font la campagne, ses thèmes et ses « buzzs ». Le plus souvent, ceux votent disent seulement ce qu’on ne veut pas, et tant pis pour ce qu’on voudrait…

On le craignait, mais on le sait en cette fin d’année 2021, l’épidémie n’est pas derrière nous. Le virus et ses variants circule sur la planète, et les inégalités mondiales dans l’accès aux vaccins nous promettent de nouveaux variants demain. Le vaccin protège des formes graves, il y a 9 fois plus de risques d’être en réanimation pour un non vacciné, mais il ne ralentit que peu la circulation du virus, y compris chez les vaccinés.

Bref, nous allons vivre encore avec cette épidémie, et il faut au plus vite tirer les leçons de ce qu’il faut bien appeler un échec, un échec visible, mais un échec qu’il faut caractériser, l’échec d’une politique, du président qui l’incarne, mais aussi l’échec d’un système économique tout entier, celui qui n’est guidé que par le profit individuel.

L’association AMORCE [1] regroupe de très nombreuses collectivités locales autour des questions de l’eau, de l’énergie et des déchets. Elle produit de nombreuses études, dossiers et avis qui s’appuient sur les expériences locales et aident beaucoup les élus et services.

Elle lance une consultation de l’ensemble de ses adhérents pour élaborer des propositions à l’attention des candidats aux présidentielles. J’ai transmis quelques idées sur des sujets où j’estime que AMORCE ne s’appuie pas suffisamment sur un débat pluraliste, tirant les leçons de ce qu’il faut bien appeler l’échec de la loi de transition énergétique et pour une croissance verte (LTECV)qui encadre le plus gros des politiques publiques sur les sujets portés par cette association.

La liste conduite par Christiane Charnay, conseillère métropolitaine, associant insoumis, socialistes, communistes et citoyens givordins est une chance pour Givors et pour la métropole. Elle s’appuie sur les équipements et services sportifs, culturels, sociaux construits par les maires (...)

Nous l’appellerons Zr pour ne pas contribuer malgré nous à sa notoriété numérique, mais vous savez de qui nous parlons, ce chroniqueur chéri des télés pas encore candidat mais tous les jours en campagne, qui dénonce une France défaite par les crises économiques et sociales, en désignant un seul coupable, l’immigré. Ce provocateur a les énormes moyens du multimilliardaire Bolloré qui a racheté et écrasé Canal+ pour construire un groupe de média à son service, arme moderne du capitalisme dominant. Pas étonnant qu’un ancien PDG du groupe AXA qui lorgne sur la SECU soit dans son équipe.

Zr se présente comme un défenseur de la France, dit vouloir reconstruire la France de De Gaulle. Mais s’il prend la défense de Petain et des thèses négationnistes qui réhabilitent la collaboration, c’est pour revenir sur ce qui reste des conquêtes des ministres communistes à la libération, comme Denis Kessler, un dirigeant du patronat qui déclarait, « Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde ! (…) Il s’agit de défaire méthodiquement le programme du CNR ».

Quand il dénonce une France perdue, il ne dénonce pas les réformes de ceux qui, de Sarkozy à Hollande puis Macron, ont cassé la SECU et le système de santé public au profit des grandes banques et assurances, l’éducation nationale au profit des marchés privés, les services publics au profit de la finance, et même la défense nationale au profit des guerres atlantistes. Il en demande plus, augmenter encore l’age de la retraite, réduire encore les impôts des entreprises…

Il reprend le thème de l’anti-France utilisé par les fascistes dans les années 30 et jusqu’à Pétain justement qui dénonçait « l’armée du crime », celle des étrangers, des chômeurs, des juifs et des communistes. Mais c’est Pétain qui a trahi la France, qui l’a livré à l’occupation et aux destructions. Et la France s’est relevée grâce à la résistance, aux communistes et à tous les étrangers, juifs notamment, de la main d’œuvre immigrée.

Oui, Zr trahit la France comme Pétain hier. Il ment comme tous les fascistes. Il écrit « La France n’a pas dit son dernier mot », mais il est au service de ceux qui détruisent notre langue, notre culture, notre école laïque, nos services publics, nos industries, notre recherche, notre défense nationale.

Zr est l’anti-France, il veut en finir avec la France de la république, de la résistance, des conquêtes sociales, celle que chantait Ferrat, celle qui répond toujours du nom de Robespierre !

La crise bouscule non seulement les conditions de vie mais aussi les idées ! Et cela a commencé avant le COVID qui n’a fait que révéler une crise profonde du modèle occidental des multinationales, du FMI, de l’Union Européenne et de la domination des USA… en bref du capitalisme mondialisé.

Macron s’était fait élire comme le modernisateur au service des « premiers de cordées » dont la richesse devait ruisseler sur les autres. Il a découvert les « premiers de corvées », soignants, éboueurs, manutentionnaires, caissières, employés de service… Lui qui revendiquait la baisse des dépenses publiques pour justifier ses réformes est contraint à décider que l’état doit payer les salaires de millions de travailleurs et combler les pertes de milliers d’entreprises. L’argent public coule a flot alors qu’on nous disait il y a peu que la dette rendait tout impossible. Encore plus fort, Macron avait supprimé l’impôt sur la fortune et Biden annonce une forte augmentation des impôts pour les plus riches ! Le monde à l’envers ?

Deux transformations se sont accélérées avec la crise et expliquent le débat d’idées qui semble bouleversé.

  • l’occident ne domine plus le monde comme hier, les USA sont en difficulté militaire dans de nombreux pays malgré leur puissance, et surtout, ils ont perdu l’hégémonie économique mondiale face à une Chine qui n’arrête pas de se développer et d’entrainer de plus en plus avec elle toute l’Asie et le reste du monde. Le dollar n’est plus incontournable…
  • les idées dominantes sont en crise et le marketing médiatique qui a produit Macron ne sait quoi inventer d’autre en 2022. Qui peut encore croire que le capitalisme produit de la sécurité ? de l’égalité ? et même de la liberté ? Après le traitement de Snowden, des gilets jaunes, des manifestations de noirs aux USA, ou la transformation dans tous les pays développés de la police en armée intérieure robocopisée ?

Mais il est vrai qu’on ne sait pas trop qui propose autre chose. C’est tout le problème ! Il y avait bien au siècle dernier une alternative au capitalisme, le socialisme. Mais on nous a dit que c’était une impasse… et que quand c’est un succès comme en Chine, ce ne serait que du capitalisme déguisé.

Mes amis et camarades Vénissians m’ont demandé d’être candidat sur la liste aux élections régionales conduite par la communiste Cécile Cukierman pour la région, avec l’insoumis Farouk Ababsa pour la section métropolitaine.

Ces élections régionales sont devenues pour beaucoup un tremplin potentiel pour les prochaines élections présidentielles. La réforme des « grandes régions » a fait son effet. La région qui n’était déjà pas très connue est encore plus loin des citoyens. C’est le même mouvement qui a fait la métropole, construire des institutions plus grosses, plus centralisées, et de fait moins démocratiques. Tout cela au nom de « l’attractivité » c’est à dire en fait, de la concurrence.

Le président de région sortant, de cette droite dite décomplexée, a effectivement sans complexe conduit deux politiques :

  • d’une part réduire fortement tout ce qui avait trait à la solidarité, la formation professionnelle et l’insertion, tout en appliquant la rigueur budgétaire nationale à toutes les missions de services public
  • d’autre part développer comme jamais le clientélisme en arrosant massivement de subventions ses amis politiques et les territoires dont il avait le plus besoin.
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