Je sais donc que la situation financière et de gouvernance de l’association est difficile. Et quand un salarié du SESSAD de Vénissieux m’informe d’une journée de grève ce 14 mars, je me suis dit que cela avait un rapport.
Je savais aussi que ce Service d’Éducation Spéciale et de Soins à Domicile était installé dans la tour 40 de la Darnaise, par l’office métropolitain Grand Lyon Habitat, tour destinée à la démolition dans le cadre du relogement urbain, et donc qu’un dossier de déménagement de ce service devait exister. C’est dans le cadre d’une compétence métropolitaine, et la ville, assez normalement, n’était pas jusqu’alors sollicitée.
Mais je n’imaginais pas ce que les salariés ont fait découvrir aux élus présents et à une journaliste, notamment au premier étage où des activités avec des enfants doivent se dérouler, et il faut le reconnaitre, dans des conditions indignes. Des problèmes de colonnes d’eau usées et d’infiltrations récurrentes marquent plusieurs pièces et laissent une odeur pestilencièle. La porte de secours est bloquée car elle a été forcée et n’a toujours pas été réparée.
Je comprends que l’état des locaux et la nécessité d’un relogement est la première revendication des grévistes. Un responsable du bailleur ayant vu les drapeaux est venu se renseigner. Il connait bien le sujet et me fait part des tentatives infructueuses de relogement jusqu’à maintenant et de la difficulté du bailleur à trouver une surface de 400m2 que l’équipe souhaite évidemment sur un seul site et dans l’idéal un seul plateau.
Je vais bien évidemment interroger la métropole et la direction du bailleur sur la nécessité d’un groupe de travail en urgence pour accélérer la recherche d’une solution. L’équipe souhaite rester sur Vénissieux sud, autant pour des raisons de public que de facilité de déplacement.
Cette situation est typique de l’état de nombreuses missions de services publics dont tout le monde dira en public l’importance, la nécessité… Mais que les budgets et les politiques publiques laissent dans des conditions catastrophiques.