Conseil municipal du 15 juillet 2020

Un budget supplémentaire pour surmonter la crise Enregistrer au format PDF

Mercredi 15 juillet 2020

Le vote du compte administratif et du budget supplémentaire sont chaque année l’occasion de faire le point sur nos réalisations, avec cette année tout particulièrement l’impact de la crise sanitaire qui nous a tous bousculé pendant des mois. Il faut pour cela bien sûr la situer dans son cadre national et son contexte économique et social qui marque autant la vie de nos concitoyens que les efforts que nous faisons dans nos politiques publiques.

C’est pourquoi, n’en déplaise à tous ceux qui veulent faire croire qu’il ne faut discuter dans ce conseil que de questions locales, nous voulons au contraire montrer le lien étroit qui existe pour les habitants entre les politiques locales et les politiques nationales.

Et biens sûr d’abord sur la dette. Rappelez-vous les discours répétés de gauche et de droite, en même temps comme on dit désormais, sur cette terrible dette publique qui justifiait les politiques d’austérité et notamment la baisse des dotations aux collectivités sous Sarkozy puis Hollande, devenues avec Macron la contractualisation pour limiter nos dépenses de fonctionnement.

J’entends encore Gérard Collomb s’exclamer en conseil de métropole, « 2000 milliards, 2000 milliards, vous vous rendez compte ! » et les médias et les experts de nous resservir matin et soir les prévisions apocalyptiques sur nos petits-enfants qui seront écrasés par notre dette…

Et pendant qu’on réduisait les dépenses utiles des communes, les dépenses militaires explosaient… Et pendant qu’on réduisait les dépenses des hôpitaux, le marché du luxe battait des records… Car il y une classe sociale qui adore les dettes, c’est celle qui gagne de l’argent avec, ceux qui prêtent, les plus riches, ces milliardaires qui ont fait leur beurre même dans la crise sanitaire et le confinement. Selon le journal le parisien les 600 ultra-riches américains ont vu leur fortune augmenter de 434 milliards de dollars pendant le confinement, et le patron de Facebook bat les records avec une hausse de 43% !

C’est dans ce contexte qu’il faut évaluer les annonces de Macron qui vient d’ajouter 100 milliards, du moins dans ses déclarations, à un plan de relance qui était déja de plus de 400 milliards. Il faut sauver l’emploi, nous dit-on et donc il faut sauver les entreprises, et la planche à billet s’affole, 10 milliards pour Air France, et 10 pour Airbus, 5 pour Renault… Et presque le même jour, les mêmes entreprises annoncent des plans massifs de licenciements ! Mais par contre, le nouveau premier ministre relance illico la réforme des retraites qui seraient obligatoires à cause d’un déficit de 30 milliards, soit 5% du plan de relance Macron ! Comprenne qui pourra !

Plus les gouvernements ouvrent les cordons de la bourse, plus les multinationales se sentent pousser les ailes et accélèrent leurs plans de restructurations. Jamais l’écart entre les discours politiques et les actes n’a été aussi grand. Tout le monde nous parle de relocalisation, de réindustrialisation, et même de souveraineté technologique, mais tout le monde constate que ceux qui décident font le contraire et détruisent des emplois, donc des compétences, des savoir-faire, des collectifs de travail.

Oui, la France a un besoin urgent d’une vraie rupture politique avec ces décennies de capitalisme débridé et de réformes contre nos droits, oui, nous le disons à l’occasion de ce débat municipal, le cacher, c’est mentir aux vénissians. Mais nous le disons aussi car la commune est un formidable outil de résistance, de solidarité, d’action.

C’est ce que tout le monde a du reconnaître pendant la crise sanitaire. Nous avons été les premiers à organiser un réseau solidaire de fabrication de masques, parmi les premiers à mettre en place des points circuits courts après la fermeture des marchés. Nous avons multiplié les actions de solidarité de la ville, et accompagné celles des associations. L’impact financier est au total considérable pour la ville. Entre les dépenses nouvelles, plus d’un million, les pertes de recettes pour 1,5 million et la mobilisation de nos moyens pour des taches nouvelles pour plus d’un million, le budget « crise sanitaire » approche les 4 Millions d’euros pour la ville. Vous en voyez des éléments dans ce budget supplémentaire.

Mais si nous avons pu assumer cette crise sans remettre en cause nos équilibres budgétaires, c’est que notre situation financière est saine et maîtrisée, ce qu’une opposition réaliste devrait reconnaitre, monsieur Iacovella. Si notre autofinancement a perdu 2 millions et que donc, nous empruntons plus que nous l’espérions, nous restons loin de ce que prévoyait le budget primitif et nous poursuivons donc la réduction continue de notre dette

J’en profite pour redonner publiquement quelques éléments de comparaison avec la ville de Feyzin que nous avons si souvent entendu en exemple pendant la campagne électorale. J’invite nos collègues de la liste du député en marche a vérifier sur le site officiel collectivités-loacles.gouv.fr les comptes individuels des communes pour 2018.

Vous verrez que si le taux de taxe foncière de Feyzin est effectivement inférieurs à celui de Vénissieux, de 1,07 points, tout le monde ne regarde à la fin qu’une chose, combien on paie en euros, et donc, il faut multiplier le taux par la base dépendant de la valeur locative du bien. Le résultat est clair. La taxe foncière par habitant de Feyzin est de 469€ en 2018, avec un taux en augmentation de 1% par an dans le mandat précédent, et elle n’est à Vénissieux que de 296€, 40% de moins, avec un taux constant depuis 2016… Je suis prêt madame Ouatah à vous faire découvrir ce site officiel qui vous confirmera aussi que la dette par habitant de Feyzin, 2082€/habitant, en hausse depuis 2014 où elle était déja de 1914€/habitant, est plus du double de celle de Vénissieuxn, 786€/habitant en baisse depuis les 978€ en 2014). Je vous remercie d’ailleurs de m’avoir écouté et de vouloir clarifier votre position politique d’opposition, ce dont personne ne doutait, mais permettez moi de vous demander d’aller au bout et de dire clairement où vous vous situez dans le débat politique. Vous avez ensemble élu des délégués au sénatoriales qui voteront pour un sénateur en marche, voilà qui éclaire votre position politique.

Il faut désormais regarder les chiffres réels en face, mesdames messieurs des groupes en marche qui ne veulent pas dire leur nom. Permettez-moi d’ailleurs de vous faire remarquer que votre nom, qui avait sa logique dans la campagne électorale, devient un message perçu comme méprisant pour les nombreux vénissians qui ne vous soutiennent pas et à qui vous dites en quelque sorte qu’ils ne sont pas Vénissieux. Si, je vous le répète, Vénissieux, c’est nous tous !

Cela dit, peu importe, nous sommes au travail et la crise est devant nous. Avec ce budget supplémentaire, nous poursuivons les efforts de la ville de solidarité et de développement des services publics pour accompagner les vénissians et répondre à leurs besoins.

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