Belle bouffe, un joli nom pour parler d’alimentation, c’est à la fois de la « bonne bouffe », où on se fait plaisir, mais aussi du beau, de la beauté des plats qui donne envie, à la beauté des légumes, des fruits, du jardin, qui font que le cuisinier se promenant au marché se dit « tiens, j’ai envie de cuisiner ça… » et aussi de la bouffe saine, celle qui fait du bien au corps, qui ne contient pas de contaminants bien sûr, et qui apporte la diversité des nutriments dont nos corps ont besoin, et donc belle bouffe pour bien manger, pour le plaisir culinaire mais aussi digestif et des suites, plaisir de se sentir bien !
La belle bouffe fait discuter, les discussions sont toujours riches autour d’une table, (surtout si elles ne dérivent pas sur les querelles de familles… !), mais quand on parle recettes, préparations, goûts, on parle forcément jardinage, agriculture, élevage.. D’où vient ce qu’on mange ? Comment est-ce produit, distribué ? A quel prix on peut l’acheter ?
Bref, la belle bouffe, c’est le débat démocratique de l’alimentation, des inégalités autour de l’alimentation, entre bio des riches et agro-industrie des pauvres…
Bref, c’est un joli nom, belle bouffe, pour une association qui veut agir pour la justice alimentaire… Et c’est au plateau ressource qu’elle s’installe, avec l’association Vrac, bien connue à Vénissieux puisqu’elle y est installée, qu’elle livre des achats alimentaires groupés, et qu’elle vient de commencer une action de panier légumes…
Les deux viennent compléter le « plateau ressource », cet espace magnifique créé depuis moins de deux ans par une équipe passionnée et des centaines d’habitants, enfants et parents, qui viennent découvrir, travailler, jardiner, observer…
Ce plateau ressource était un « délaissé » de la rénovation urbaine qui dans les plans d’origine, devait accueillir un dernier immeuble de la reconstruction du quartier Amstrong. La ville a décidé de le garder en espace vert et a saisi l’occasion de l’appel à projet « Quartiers Fertiles » pour proposer un espace associatif, un « tiers-lieu » entre nature, biodiversité et alimentation…
Pour la nature et la biodiversité, c’est déjà une réussite exemplaire, que j’ai contribué à faire connaitre aux journées nationales de l’agriculture urbaine à Paris, et ce 27 juin, on fêtait le démarrage de la partie « alimentation »… en musique. Surprise, la flutiste qui commençait par un nocturne de Fauré au milieu du jardin, faisait aussi partie de l’association… avant le concert du groupe « African fangaro », musique antillaise aux rythmes chaloupés qui a d’abord intéressé les enfants, avant de faire danser les plus grands.
Sur cet « espace ressources », il y a déja beaucoup d’activités, et ca va continuer avec des ateliers participatifs, des repas partagés, des animations, du jardinage urbain, des formations…
Un lieu pour se rencontrer et discuter autour de la nature et de la nourriture.
J’ai eu d’ailleurs de longs échanges avec des participants et notamment une des personnes de Vrac qui organisait un mini marché local, et qui était auparavant maraichère… Je l’ai interrogé sur les conditions pour donner accès à de bons produits locaux à tous, donc pas cher, et comme c’est le but de Vrac, je lui ai posé la question que je pose à tous les gens que je rencontre « Vrac est utilisé par 4000 personnes dans la métropole de Lyon, si on voulait passer à 40 000 ou même à 100 000, que faudrait-il ? »
Elle m’assure qu’il n’y a pas de problème de production, on est capable de produire plus de bio en local, mais qu’il y a un problème de distribution, et que pour cela, il faudrait plus de subventions publiques. Je n’en suis pas sûr, les cantines scolaires par exemple ont des difficultés pour acheter du bio local, et l’argent public ne peut pas effacer les inégalités du système économique, sinon, à la fin, qui paie ?
Bon, c’était un premier échange.. Je pense que le projet Plateau Ressource va permettre d’autres occasions…