Jean a été engagé syndicalement à son travail, pour le logement, contre la pauvreté pour une vie digne. Cela l’a conduit à prendre des responsabilités dans des structures de la ville. Il représente la CNL au conseil d’administration du CCAS de 1995 à 2019, près d’un quart de siècle où il a participé activement au conseil, mais aussi aux commissions d’attribution des aides de la ville, défendant des situations humaines qu’il connaissait bien pour en accompagner beaucoup comme militant.
Dans les années 1990, il anime le collectif pour la tranquillité dans la ville qui contribuera à la création par André Gerin de l’office public de la tranquillité.
Il a aussi été représentant de la CNL au conseil d’administration de la SACOVIV de 2007 à 2014. Il a été désigné dans diverses commission de moindre importance comme la peu connue commission communale des impôts directs en 2014, je n’en ferai pas la liste, il disait difficilement non !
Mais surtout, il a joué un rôle important dans la régie de restauration de la ville, et même avant la création de la régie, dans l’œuvre des restaurants d’enfants, l’association qui gérait les restaurants scolaires avant la municipalisation en juin 2000. Il s’impliquait fortement dans la restauration scolaire, de l’enjeu de la qualité de l’alimentation pour des milliers d’enfants qui y mangent leur seul repas quotidien complet, équilibré, de qualité, à l’enjeu de la municipalisation, comme au grand projet de construction d’une nouvelle cuisine centrale.
Il a été président du conseil d’exploitation de la régie dès le décès de Colette Raffali en décembre 1999 et jusqu’en 2019. Et tant qu’à parler de restauration, il faut dire que c’était un fin pécheur de truite.
Je suis heureux de l’avoir connu, d’avoir habité le même quartier, partagé nos soucis du quotidien, de la propreté, des incivilités, et comme président de la SACOVIV, d’avoir pu bénéficier de sa connaissance humaine et concrète du quartier, de ses locataires.
On oppose souvent les institutions aux citoyens, jean était la démonstration que, au contraire, tout l’enjeu démocratique est de dépasser cette opposition, d’être citoyen avec les institutions, et de penser des institutions outils des citoyens.
Jean est parmi nous, pas seulement dans nos souvenirs, mais dans tout ce qu’il a contribué à construire. Alors je termine avec ses propres mots, un extrait d’un de ses poèmes :
“J’ai collé mon oreille à tes lèvres meurtries,Toi l’Ecorché à vif, l’écrasé qu’on rejetteCelui qui n’a plus droit sauf aux espoirs flétrisCroûlant sous les crédits au miroir de sucrette…”