Conseil citoyen du développement humain durable

le citoyen au pied du mur… Enregistrer au format PDF

Samedi 21 janvier 2023

La rencontre du conseil citoyen de ce 17 janvier a été très utile. Elle faisait suite à de nombreuses séances en visio de groupes de travail thématiques, sur l’alimentation et les déchets, l’eau et la biodiversité, l’énergie et le climat, les mobilités… pour établir et prioriser une liste d’actions possibles pour le développement humain durable à Vénissieux, après deux versions déjà de notre agenda 21 et de notre plan climat…

Un format de réunion expérimental… et sur 3 heures ! Une première partie sur les résultats du travail en groupe, puis un petit casse-croute permettant des échanges informels, puis une séance de formation-sensibilisation aux enjeux du climat assurée par Matthieu Guédon, de l’Agence Locale pour l’énergie et le Climat.

Un plan d’action vénissian à définir

Beaucoup d’interventions au total pour un débat très riche. Une première leçon car par contre la participation aux groupes de travail en visioconférence a été… variable, et pour tout dire, parfois trop faible…

Mais pour cette séance en mairie, plus de 40 habitants, délégués de quartiers ou d’associations ou d’entreprises, et donc, beaucoup d’échanges.

Sans doute que la réunion en « présentiel » a des avantages sur ces « visios » qui ont un coté contraignant et peu motivant ?

En tout cas, la ville va désormais étudier toutes les propositions faites d’un point de vue technique et financier, et cela nous permettra de présenter un projet de plan d’action à un prochain conseil pour élaborer notre futur agenda… Ce ne sera sans doute plus un « agenda 21 », nous sommes largement entrés dans le 21e siècle ! Un agenda 2030 ? 2035 ? ce sera un des sujets de discussion…

Un débat riche sur une politique climat

La deuxième partie a permis elle aussi des échanges nourris, en faisant le lien entre les actions concrètes que peuvent organiser les vénissians, et les débats d’idées qui sont marqués par un consensus médiatique très discutable. Un des participants disait "on a l’impression d’être devant un mur, quoi qu’on fasse, on n’y peut rien à l’échelle où il faudrait pouvoir agir".

Oui, nos actions locales peuvent sembler dérisoires par rapport à ce qui se passe au plan national et à l’échelle du monde. Mais justement, elles doivent nous aider à mieux comprendre ce qui ne tourne pas rond dans nos sociétés.

Cela m’a permis de critiquer ces idées dominantes qu’on entend et lit chaque jour…

Non, nous ne nous en sortirons pas en réduisant nos échanges, dans un repli sur le local. L’humanité s’est toujours construite sur les échanges et les migrations. Il faut avoir l’ambition d’un autre monde pour changer vraiment nos vies localement. La situation de guerre le montre à l’extrême. Qui fait attention au coût carbone des armées ? des guerres ? Et quand on voit un ministre écologiste allemand relancer les centrales à charbon, on se dit que le pire est devant nous !

De même, qui peut encore faire croire que le prix de l’énergie monte pour des raisons physiques de ressource ? Oui, le pétrole est une ressource limitée, mais on voit bien que son prix est d’abord un prix « géopolitique » reposant sur des stratégies diverses dans la concurrence mondiale. C’est vrai pour le gaz comme pour l’électricité. C’est le marché qui organise la « volatilité » des prix et est capable de les faire monter à des records et de les faire chuter au plus bas. C’est très clair en France où pendant longtemps, nous avions un prix « public » stable et plus bas que partout en europe. C’est le choix très politique de se soumettre au marché européen qui explique la hausse du prix de l’électricité en France.

C’est d’ailleurs la cause de l’échec total de la loi de 2015 dite de transition écologie pour une croissance verte, qui nous a placé dans une situation de dépendance énergétique totale, a affaibli notre système énergétique par les privatisations, la vente de Alstom à General Electric, la financiarisation d’EDF sur les marchés mondiaux. C’est cette loi qui a conduit aux publicités « votre toit vous enrichit », et qui continue à inspirer la politique Macron de développement des ENR électriques. Depuis cette loi de 2015, l’impact carbone d’un français a augmenté, alors que les émissions nationales ont baissé, parceque la désindustrialisation a conduit à importer des marchandises fabriquées avec des énergies très carbonées !

C’est pourquoi il faut critiquer les « scénarios » qui servent de justification aux politiques publiques, ceux de l’ADEME, comme ceux de RTE qui sont tous marqués par scénario militant negawatt dont le seul objectif est la sortie du nucléaire, quitte à augmenter les émissions de carbone. Le problème, ce n’est pas de changer de scénario énergétique, mais de changer de société pour que ce ne soit plus le profit privé qui décide des investissements d’infrastructures du pays !

C’est pourquoi aussi il faut mettre en cause ces « concertations » organisées par le gouvernement dont on sait depuis la « conférence citoyenne pour le climat » à quel point elles sont organisées pour mettre en scène ce que veut faire le gouvernement et pas pour proposer autre chose dans le débat public.

Je sais bien que ces idées qui sont celles des communistes sont elles aussi discutables ! Mais justement, il faut sortir d’un faux consensus « vert » que Macron utilise pour faire oublier ses choix économiques en faveur des riches. Et le fait d’expérimenter au niveau local permet d’apprendre et de partager pour un débat « en vérité », sur la base des résultats concrets.

Un exemple concret, le cas Voltalis

Un exemple qui me tient à cœur, volltalis. C’est une entreprise qui propose d’installer chez vous un petit boitier qui va « contrôler » votre consommation électrique et peut décider de « couper » des systèmes, notamment de chauffage, aux heures de pointe du réseau électrique en France. On vous le présente en disant « comment faire des économiques d’énergies gratuitement ». Mais c’est un leurre. En fait, si vous arrêtez votre chauffage quand il fait froid, la température de votre logement va baisser, et quand vous allez le redémarrer, il va consommer plus pour rattraper sa consigne. Sauf si vous acceptez de laisser la température plus basse. Mais alors, vous n’avez pas besoin de Voltalis, il suffit de baisser la consigne de température ! Par contre, Voltalis se fait payer pour cela par une prime qu’on retrouve dans la taxe CSPE sur nos factures d’électricité ! C’est typique de la marchandisation de l’électricité, et là, comme à la bourse sur les produits dérivés, ce n’est pas l’électricité elle-même qui est la marchandise, c’est son effacement ! Un truc totalement virtuel qui est une nouvelle forme de la financiarisation de l’économie !

On n’a pas besoin de Voltalis pour gérer les pointes, et organiser la baisse des consommations aux heures où c’est utile. Le service public l’avait inventé depuis des décennies avec les « heures pleines heures creuses » et les jours d’effacement de pointe… Sauf qu’aucun acteur privé ne vienne faire son beurre sur cette gestion des pointes…

C’est vraiment dommage que la métropole de Lyon fasse la publicité de cet acteur, et je suis très heureux du vote contre du groupe communiste. Oui, il y a des débats politiques nécessaire sur toutes les questions de l’énergie, du climat, du développement durable.

C’est mon objectif comme élu au développement durable, aider au débat public contradictoire et faire grandir l’exigence de changer de société par l’expérience pratique d’actions locales.

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