Diesel, essence, prix à la pompe et carbone...
La colère de beaucoup d’automobilistes devant la note de plus en plus salée à la pompe s’exprime fortement et fait le buzz. Comme pour les manifestations spontanées sur le climat, les médias reprennent largement les annonces de manifestations, de blocages de périphériques... Les militants chevronnés s’étonnent, il est si difficile de faire parler d’une manifestation pour une revendication sociale ! Et l’extrême-droite tente de s’en servir, comme pour les « bonnets rouges » bretons.
L’essence a augmenté de 16% et le diesel de 25% en moins de 2 ans, à cause des taxes qui le frappe, pour des raisons "écologiques"... Sauf que la majorité des automobilistes ne changent pas de véhicules si facilement, et que si les riches propriétaires de gros 4x4 diesel modernes peuvent passer à de gros 4x4 hybrides, ceux qui ont des véhicules diesel familiaux anciens les changent difficilement... Et donc, ils paient... Et quand un plein passe de 50€ à 70€, ça fait de l’effet sur le reste à vivre de beaucoup de familles...
- Hausse des prix des carburants...
Mais comme toujours, quand on cache un problème politique derrière un choix technique, on atteint rarement les objectifs annoncés et par contre, on découvre les a-cotés... Les anti-diesels ont obtenus satisfaction, mais pour quel résultat sur la qualité de l’air ?
Les plus pauvres ne changent pas leur véhicule plus vite, ils n’en ont pas les moyens, donc ils continuent avec leur vieux diesel, paient la facture, et peuvent se retrouvent interdits de centre ville pour cause de "zone à faible émission" [1]... Pas d’effet donc sur la qualité de l’air, et quelles conséquences sociales ?
Ceux qui peuvent changent leur véhicule pour un essence. C’est positif pour le di-oxyde d’azote, mais si le diesel était récent, le gain est faible, et des solutions diesel à faible émission d’azote étaient en développement. Mais comme la consommation d’un moteur essence est plus élevée qu’un diesel, ça augmente les émissions de gaz à effet de serre… sachant que pour les poussières, un diesel récent est meilleur qu’un essence. Pour que l’impact soit écologiquement positif sur tous les plans, il faudrait changer pour un hybride essence beaucoup plus cher...
Résultat, il est possible que le secteur des transports routiers voit ses émissions carbonées repartir à la hausse... compte tenu de la bascule des ventes vers l’essence...
On se demande vraiment pourquoi le débat politique est devenu non pas un débat sur le niveau de pollution objectif demandé aux véhicules, mais sur le choix de privilégier telle ou telle technique ?
Enfin, notons une question annexe.. Le gazole est produit dans le raffinage du pétrole, comme l’essence... Si on ne s’en sert plus pour le transport, qui sait ce que les pétroliers vont en faire ?
Le vrai enjeu de la qualité de l’air, c’est le rythme de remplacement du parc de véhicule ancien, et sa réduction au profit des transports en commun, et c’est une urgence pour le climat ! Il faut arrêter de cacher les choix politiques derrière les choix techniques, ce sont toujours les mêmes qui paient, et les mêmes qui profitent !
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