Politique de la ville et rénovation urbaine

L’état a publié fin décembre 2023 la nouvelle « géographie prioritaire », la définition des quartiers qui peuvent bénéficier des actions financées dans le cadre de la « politique de la ville ». L’expression « prioritaire » peut faire discussion car les statistiques sont cruelles… Malgré les actions spécifiques de la politique de la ville, un habitant de ces quartiers bénéficient de moins d’argent public que ceux des autres quartiers, entre autre, parce qu’il bénéficie de moins d’actions publiques, qu’il demande moins de services publics….

C’est pourquoi tous les élus locaux insistent sur la mobilisation du « droit commun », c’est à dire l’ensemble des politiques publiques à destination de tous les habitants, et pas seulement des quartiers « prioritaires ». Aucun service public ne dit qu’il dépense moins pour les habitants des quartiers populaires, et pourtant ! Un exemple simple pour le comprendre, un enfant de famille aisée ira souvent cinq jours par semaine à la crèche, mangera cinq jours par semaine à la cantine… alors qu’un enfant de famille populaire n’ira à la crèche que deux ou trois jours par semaine, les parents organisant au maximum la garde par la famille… idem pour la cantine… à la fin, le premier, même en payant un tarif plus élevé, consommera plus d’argent public…

Mais si le droit commun est donc essentiel pour l’égalité, la politique de la ville doit faire plus, compenser les conséquences des inégalités. C’est pourquoi la géographie prioritaire est importante et était fortement attendue…

Ce mercredi 17 janvier, un moment symbolique au Couloud, le début du grignotage du batiment des allées 19 et 21 destinées à la démolition pour ouvrir une voie de désenclavement du quartier. Le chantier a commencé l’automne dernier par la démolition des garages avec d’ailleurs un incident, la casse du réseau de chaleur, qui a conduit à l’installation provisoire d’une chaudière locale… Tout est rentré dans l’ordre.

Il a fallu organiser ensuite le désamiantage du bâti, avec une mauvaise surprise puisque de l’amiante a été trouvée là où on ne l’attendait pas, prolongeant le délai avant la démolition. Car le désamiantage est un travail très réglementé pour la protection des salariés et des riverains.

Et donc, depuis ce début d’année, il était possible d’engager la démolition par grignotage avec un engin impressionnant, de la projection de vapeur d’eau pour éviter les poussières. Une locataire de l’allée voisine dira à quel point elle était impressionné vu d’en haut par le travail de précision du conducteur de la pelle de démolition !

J’ai accompagné les fédérations d’amicale de locataires ce samedi 28 octobre dans leur manifestation pour la défense du logement social, le gel des loyers et l’exigence d’une politique gouvernementale en faveur du logement social attaqué depuis des années.

Une centaine de personnes, ca ne changera certainement pas la politique du gouvernement, mais c’est la première fois depuis plusieurs années qu’une telle manifestation est organisée et c’est une excellente chose.

Les assises des quartiers populaires organisées par la métropole de Lyon sont un moment important pour mettre en débat les politiques publiques dans les quartiers dits « prioritaires », ce qu’on appelle la « politique de la ville ». Elle regroupe des actions de rénovation urbaine, les plus connues avec des démolitions, constructions, réhabilitations… mais aussi des actions sociales, culturelles, éducatives… qui théoriquement « s’ajoutent » dans ces quartiers aux autres politiques publiques.

Pourtant, des études montrent qu’on dépense moins au total pour un collégien de « quartier populaire » que pour un collégien de centre ville aisé. Et les ségrégations sociales se renforcent, en France, comme dans la métropole de Lyon.

Si cette « politique de la ville » est un plus utile pour les quartiers, elle ne suffit pas à renverser les inégalités du droit commun et d’abord bien sûr les inégalités de l’emploi et des salaires.

Ces assisses sont donc l’occasion de discuter, de questionner, de proposer, de critiquer, de revendiquer. Elles ont commencé par des ateliers thématiques dans 8 communes populaires. A Vénissieux, c’était ce 1er mars sur l’éducation. Une occasion de faire le point sur nos écoles, nos collèges et lycées et notamment sur le moment clé du collège. C’était la question posée à tous les participants : quel collège pour la réussite de nos enfants ?

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