Vie politique

Je ne connais pas Sophia Aram, mais je pense utile de publier son billet.

Ce matin, Michèle Picard et les communistes de Vénissieux ont pris leur responsabilité. Malgré le sentiment d’injustice d’un accord national qui ne tient pas compte des réalités locales, et ne voulant pas jouer le jeu de la division à gauche qu’imposait les décisions de la France Insoumise, ils ont décidé de retirer la candidature.

Le même jour, Jean-Luc Mélenchon revient à la charge en attaquant Fabien Roussel et plus généralement les communistes traités de racistes car ils ont dénoncé les orientations politiques que portait Taha Bouhafs.

Je ne mâche pas mes mots, c’est une déclaration honteuse, comme si Jean-Luc Mélenchon ne voulait pas la réussite de l’accord qu’il a lui même imposé.

Car c’est bien Jean-Luc Mélenchon qui a menti publiquement en laissant croire mardi 10 mai au matin que Taha Bouhafs craque face à une « meute raciste », alors qu’il sait très bien que c’est la direction de LFI qui lui a demandé de partir.

Et une semaine après, il insiste et continue à instrumentaliser l’anti-racisme au service de basses opérations politiciennes. Les anti-racistes doivent dire clairement qu’ils refusent cette pratique détestable qui rappelle celle de François Mitterrand tentant de récupérer la manifestation pour l’égalité partie des minguettes il y a 40 ans, avant de laisser tomber ses initiateurs.

Ce billet de Sophia Amar a le mérite de dire clairement les choses en dénonçant « l’antiracisme tartuffe ».

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Les résultats nationaux du premier tour de l’élection présidentielle font beaucoup discuter, bien évidemment dans la perspective des reports ou pas pour le deuxième tour. J’ai contribué à l’expression des communistes de Vénissieux pour appeler à battre Le Pen le 24 et à s’occuper de Macron ensuite, mais j’ai été surpris en regardant les résultats par commune de la métropole. Car le vote du 10 avril est incroyablement marqué par la fracture sociale dans la métropole, fracture qui s’est aggravée avec les inégalités depuis des années.

Cette élection présidentielle est une terrible machine médiatique contre le monde populaire. La logique du vote utile a tout concentré sur 3 candidats, mais dans un contexte où les idées de droite sont largement majoritaires. Résultat, pour la première fois en France, le total des voix de (…)

La logique de l’élection présidentielle est terrible… Nous le savons depuis longtemps, c’est l’outil politique inventé par la bourgeoisie française pour reconstruire périodiquement sa domination. Depuis 20 ans au moins, elle se construit sur ce piège d’un 2e tour qui oppose le pire contre ce (…)

Cette campagne s’achève et pour beaucoup de citoyens, dans la plus grande confusion. La fracture entre eux et le système politique, et notamment les médias, ne fait que se creuser. Les jeunes ne s’informent plus avec les médias classiques, les milieux populaires ne leur font pas confiance non plus. Tout le monde s’inquiète de l’abstention qui pourrait battre un record pour une présidentielle.

Je ne sais pas si les journalistes se rendent vraiment compte de l’effet de la répétition de discours uniformes. Beaucoup de français ont le sentiment qu’il n’y a plus de journalistes d’enquête ou d’opinion, mais des professionnels de la communication dont le métier n’est pas d’informer mais de convaincre, de contraindre même à l’opinion dominante, de décrédibiliser tout discours différent.

Les médias sont devenus une énorme machine à reproduire comme le fait la publicité, en jouant sur les émotions, les peurs, la répétition. Évidemment, la guerre a renforcé cette tendance ancienne, notamment due à la mainmise de quelques grands capitaines d’industrie, en général militaire, sur tous les médias. C’est une des causes de cette crise politique qui dure…

Tandis que le taux de mortalité des arbres ne cesse de croître dans nos forêts, le gouvernement français prive l’Office national des forêts des moyens pour conduire ses missions. Il est pourtant possible – et nécessaire – de procéder autrement…

La guerre est d’abord militaire, et ses horreurs sont d’abord humaines, victimes ou réfugiés. Mais elle est aussi médiatique, et les interventions des présidents Ukrainien ou Russe, comme les images de crimes de guerre de chaque coté sont à prendre avec précaution.

D’autant que nous savons bien que de son coté, l’occident a souvent menti dans le passé, du faux charnier de Timisoara aux armes de destruction massives inexistantes qui justifiaient la guerre en Irak. Difficile de ne pas voir aujourd’hui que nos médias sont complètement « va-t’en guerre », qu’une part de ce qu’ils nous disent est de la propagande militaire.

Sur France Inter ce 15 mars, un intervenant nous dit ainsi que l’Ukraine est comme la Syrie, que les russes sont des barbares, et qu’on les laisse faire à Kiev, comme à Alep. Aucun commentaire de journaliste et pourtant, la comparaison est terrible. Car les russes en Syrie se sont battus avec nous contre les djihadistes de l’état islamique. Certes, ils soutenaient le régime Syrien, mais les bombardements russes sur Alep n’ont pas été plus cruels que ceux des américains sur Mossoul. L’intervenant ne se rend même pas compte que cela pourrait conduire à justifier l’objectif russe de dénazification comme équivalent à la guerre contre le terrorisme en Syrie.

Et les médias multiplient les témoignages d’ukrainiens, y compris russophones, contre la guerre, mais jamais un seul qui montre la diversité de l’Ukraine qui a conduit à la guerre du Dombass, et les liens familiaux et culturels entre l’Ukraine et la Russie qui sont mis en cause par l’extrême-droite militarisée… Personne ne peut oublier la violence qui a conduit à Odessa à l’incendie criminel de la maison des syndicats en 2014. Ne faut-il pas au contraire comprendre ce qui a conduit à cette situation ?

C’est pourquoi je crois indispensable de chercher et écouter les personnes russes ou ukrainiennes qui n’appellent pas à la guerre.

En 1980, je croyais que les guerres étaient du passé. J’avais vécu dans ma jeunesse la fin de la guerre du Vietnam et la défaite des USA comme le symbole d’un monde qui allait vers la paix.

En 1990, lors de la première guerre d’Irak, j’ai pris conscience que ce n’était pas le cas, que la guerre était de retour, qu’elle pouvait nous concerner, concerner mes enfants.

En 1999, la guerre a frappé en Europe, avec le bombardement de Belgrade par l’OTAN, entre 500 et 2500 morts civils selon les sources. Depuis, les guerres n’ont pas cessé, en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie… le plus souvent impliquant les USA, parfois la France.

L’entrée des troupes russes en Ukraine marque une terrible accélération. Tout peut s’embraser dans une confrontation mondiale dont personne ne peut prédire l’ampleur.

L’élection présidentielle est une période particulière, où chaque parti peut présenter son projet, ses idées. La présidentialisation très médiatique conduit à les incarner dans une personne, comme si on choisissait un roi. C’est une mauvaise solution. Notre peuple le sent bien. Certains trouvaient Chirac sympathique, Sarkozy avait promis de travailler plus, Hollande de s’attaquer à la finance, et Macron d’inventer un autre monde… Mais tous ont accompagné une société toujours plus inégale, injuste, et souvent violente, le pouvoir d’achat de la majorité qui travaille est à la peine pendant que les fortunes explosent, comme les trafics et le chacun pour soi.

Il est vrai qu’on ne choisit pas vraiment. Ce sont quelques milliardaires qui possèdent les médias et les sondeurs qui font la campagne, ses thèmes et ses « buzzs ». Le plus souvent, ceux votent disent seulement ce qu’on ne veut pas, et tant pis pour ce qu’on voudrait…

On le craignait, mais on le sait en cette fin d’année 2021, l’épidémie n’est pas derrière nous. Le virus et ses variants circule sur la planète, et les inégalités mondiales dans l’accès aux vaccins nous promettent de nouveaux variants demain. Le vaccin protège des formes graves, il y a 9 fois plus de risques d’être en réanimation pour un non vacciné, mais il ne ralentit que peu la circulation du virus, y compris chez les vaccinés.

Bref, nous allons vivre encore avec cette épidémie, et il faut au plus vite tirer les leçons de ce qu’il faut bien appeler un échec, un échec visible, mais un échec qu’il faut caractériser, l’échec d’une politique, du président qui l’incarne, mais aussi l’échec d’un système économique tout entier, celui qui n’est guidé que par le profit individuel.

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