Agglomération

Désormais, presque tout le monde a entendu parler de la ZFE. Quand en 2018, la communauté urbaine l’a créée pour les professionnels, les habitants n’ont pas fait attention. Quand la métropole a annoncé en 2021 la ZFE pour les particuliers jusqu’au Crit’Air 2, peu ont réagi, même quand la délibération finale a été adoptée par le conseil métropolitain en juin 2023. L’enquête réalisée par la ville montrait que la moitié des Vénissians n’en avaient pas entendu parler [1]. Désormais, alors que les Crit’Air 3 vont être interdits en janvier prochain, tout le monde s’inquiète et se demande "mais est-ce qu’elle va être réellement contrôlée ?

Les élus communistes avaient alerté dès les débuts sur l’impact social de cette ZFE dont les objectifs sont justes et même nécessaires, mais dont les moyens sont discutables, voire plus. La carte de la ZFE montrant que les communes de l’ouest lyonnais n’étaient pas concernées contrairement à celles de l’Est a été largement commentée. Elle rendait visible une injustice criante. Un riche avec son véhicule hybride ou électrique lourd et cher peut aller partout, mais les vieux véhicules des familles populaires sont interdits.

Les élus communistes ont fait des propositions « pour une autre ZFE, socialement juste », et finalement voté contre la délibération finale en affirmant "Il faut remettre en cause nationalement la loi ZFE.

Mais la ZFE se met en place, avec un impact limité pour le moment par le faible nombre de véhicules concernés et par l’absence ou presque de contrôle. En janvier 2025, ça devient une autre affaire, bien concrète pour des dizaines de milliers d’automobilistes lyonnais.

  • en 2023, la ZFE ne concernait que 699 véhicules à Vénissieux, dont beaucoup ne roulaient plus ou très peu
  • en 2024, elle a concerné 2 188 véhicules, mais sans contrôle, la plupart ont fait avec sans trop s’inquiéter…
  • en janvier 2025, elle va concerner 7007 nouveaux véhicules, soit au total 10 000 véhicules interdits dans la zone ZFE, donc interdits de Lyon, de périphériques, de Fourvière…

Et les radars de contrôle arrivent ! Les polices municipales de Lyon et Villeurbanne verbalisent, on ne peut plus se dire « on verra bien »…

J’ai appris la terrible nouvelle de la disparition brutale de Kaoula Guelmami, une jeune femme du quartier Pyramide connue pour avoir créé l’association « Pyramide du Succès » qui a accompagné des centaines d’ados et de jeunes pour la réussite scolaire, des activités de toute nature pour que personne n’abandonne, autour de l’idée qui fait le slogan de l’association « le savoir est une arme ». Une disparition brutale a 29 ans.

Kaoula Guelmami

Nous avions eu une longue conversation il y quelques mois lors d’une initiative de quartier. Elle cherchait justement à comprendre les difficultés de la vie publique, m’avait interrogé sur le sens de l’engagement communiste. Comme beaucoup de jeunes, elle avait une très bonne connaissance de la vie politique, tout en cherchant comment elle pouvait exprimer son engagement dans des actions concrètes.

J’avais été très heureux de cette discussion, me disant que la jeunesse venissiane était pleine de forces, à l’image de l’histoire de notre ville belle et rebelle, et qu’elle était notre avenir

Je ne peux que témoigner de mon soutien fraternel à sa famille et ses proches.

Les élus communistes ont apporté leur contribution au débat métropolitain sur l’hébergement d’urgence. Elle part d’un constat terrible.

Selon la Préfecture, il y avait fin 2023 dans le Rhône, 3 198 personnes sans logement (391 de plus qu’en 2022), 19 566 personnes hébergées chez un tiers (1485 de plus qu’en 2022), 9 010 en hébergement temporaire (801 de plus qu’en 2022), 6602 dans un logement insalubre (130 de plus qu’en 2022), 29 709 dont la demande de logement avait plus de deux ans (3985 de plus qu’en 2022), 6338 dans un logement inadapté au handicap (449 de moins qu’en 2022, seule situation qui s’est améliorée), 19 523 dans un logement trop petit (1135 de plus qu’en 2022). Depuis tout s’est encore aggravé, et on risque d’apprendre en fin d’année qu’on aura dépassé les 100 000 personnes en situation de mal logement prioritaire, 68 000 en 2020, 83000 en 2021, 89000 en 2022, 96 000 en 2023…

Voila la situation réelle, connue de tous, et qui a placé la métropole cet été dans l’impossibilité de continuer à mettre à l’abri toutes les femmes avec enfant en bas âge. Après de nombreuses discussions dans la majorité municipale, elle met en place des critères pour mettre à l’abri les personnes dans les situations les plus difficiles, sans pouvoir apporter une réponse générale qui dépend totalement des politiques publiques nationales.

L’émotion et la colère sont légitimes devant des situations terribles dans un pays riche. Mais tous les militants savent que cela dure depuis des années, que cela s’aggrave, que la dérive des idées à l’extrême-droite, dont les conséquences politiques apparaissent de plus en plus clairement, pèsent sur des politiques publiques de plus en plus restrictives pour l’accueil des migrants, le logement et l’hébergement de tous. Ils savent tous au fonds qu’on ne peut s’en sortir au niveau local, municipal ou métropolitain, mais comme ils connaissent les élus locaux, qui sont les acteurs publics les plus accessibles, ils espèrent malgré tout pouvoir résoudre au moins telle ou telle situation.

Dans le débat de la majorité métropolitaine, j’ai défendu l’idée qu’il fallait prendre des initiatives pour permettre de porter la colère militante sur des revendications collectives, que les collectivités locales peuvent défendre, et sortir des seules interpellations sur des situations individuelles.

C’est ma principale préoccupation dans le débat public et les élus communistes ont bien raison d’appeler « à un dialogue entre élus, militants, citoyens sur ces questions qui divisent notre peuple ». Je ne partage pas du tout l’avis d’une élue lyonnaise me disant « les militants ont raison, ils militent, mais on ne peut pas les mobiliser avec nous, les élus doivent gérer ».

Essayons d’éclairer les conditions de ce dialogue nécessaire entre élus et militants.

Les élus communistes apportent leur contribution au débat de la majorité métropolitaine sur la situation d’urgence de l’hébergement et de l’accueil. Cet été, la métropole a été dépassée par une nette aggravation des situations de personnes à la rue, et notamment de mères avec de jeunes enfants, et même de nourrissons. Selon la Préfecture, il y avait fin 2023 dans le Rhône, 3 198 personnes sans logement (391 de plus qu’en 2022), 19 566 personnes hébergées chez un tiers (1485 de plus qu’en 2022), 9 010 en hébergement temporaire (801 de plus qu’en 2022), 6602 dans un logement insalubre (130 de plus qu’en 2022), 29 709 dont la demande de logement avait plus de deux ans (3985 de plus qu’en 2022), 6338 dans un logement inadapté au handicap (449 de moins qu’en 2022, seule situation qui s’est améliorée), 19 523 dans un logement trop petit (1135 de plus qu’en 2022). Depuis tout s’est encore aggravé, et on risque d’apprendre en fin d’année qu’on aura dépassé les 100 000 personnes en situation de mal logement prioritaire, 68 000 en 2020, 83000 en 2021, 89000 en 2022, 96 000 en 2023.

L’annonce est brutale après des années de promesses et de mobilisations, mais elle confirme ce que disent les syndicats du ferroviaire depuis des années et les élus communistes, de Bordeaux à Lyon… Les réactions sont parfois surréalistes chez ceux qui ont défendu ce projet en laissant dans la confusion le fonds du débat, service public ou pas ?

Nous appelons tous ceux qui ont défendu ce projet à relire ce qu’en disaient les défenseurs du service public, pour en tirer les leçons. On ne joue pas au capitalisme avec les cartes des petits, en faisant croire qu’on peut être sur le même terrain de jeu que les gros !

La métropole a organisé une commission générale pour un débat approfondi sur les enjeux des déplacements dans l’agglomération lyonnaise. Cette commission est une bonne chose. Les enjeux sont tels que le débat public ne peut se contenter des débats sur des délibérations successives, mais doivent permettre à chaque force politique, à chaque élu, de se prononcer sur une vision d’ensemble des mobilités d’agglomération.

Le débat était organisé en deux temps

  • D’abord sur le développement urbain et les axes structurants de transport (Le plan d’urbanisme, les grands projets urbains, la densité urbaine, la place des différents modes de déplacement)
  • Ensuite sur le cadrage financier et les solutions proposées pour chacun des corridors qui avaient fait l’objet de la concertation sur les « 5 lignes » potentielles de métro.

Je suis intervenu pour le groupe communiste sur la première partie.

Courrier transmis au nom du groupe communiste et républicain du conseil de métropole au président Bruno Bernard

La concertation organisée par le SYTRAL sur 4 projets d’extension de lignes de métro est importante. Elle interroge « la poursuite du développement du réseau de métro pour l’agglomération lyonnaise ». Au-delà de de la priorisation des 4 projets proposés, nous pensons que c’est le premier débat nécessaire. Quels besoins de déplacements dans la métropole demain, et donc quels besoins de transports en commun ?

Le retour des bouchons confirme que le « monde d’après » n’est pas le monde rêvé ! Si les modes actifs ont progressé, fortement pour le vélo, si les transports en commun se rapprochent de leur niveau de 2019 et qu’on retrouve de plus en plus souvent des trams bondés, c’est la voiture qui sort gagnante… avec les bouchons. La sortie de confinement a produit une hausse globale des mobilités.

C’est pourquoi nous considérons que cette concertation métro devrait conduire à ouvrir un débat global pour repenser le plan de déplacement urbain (PDU) actuel. C’est aussi nécessaire parce-que la ZFE va peser progressivement sur les déplacements en voiture, avec de grandes inégalités sociales. De plus, la transformation du SYTRAL en établissement public local rend nécessaire un nouveau PDU qui est devenu dans la loi un « plan des mobilités ».

C’est dans la perspective d’un tel débat que les élus communistes apportent leur contribution à la concertation sur le métro.

Tribune du groupe communiste et républicain dans le journal « MET » nr 27 de la métropole de Lyon

La majorité métropolitaine a organisé une conférence de presse ce mardi 21 septembre. L’ensemble des présidents de groupe de la majorité se sont exprimés et ont répondu à de nombreuses questions des journalistes, principalement sur la « fronde » des maires de droite, et un peu sur la ZFE… Le bilan présenté était pourtant riche et divers,…

Voici mon introduction pour le groupe communiste et républicain

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