Logement : Le MEDEF dans le texte !
Le MEDEF vient d’écrire aux maires de France à propos du logement social.
Dans un texte lyrique qui se conclue en appelant à "Résoudre la crise du logement (..) est une exigence républicaine et sociale, c’est un enjeu économique fondamental. Agissons sans tarder", le MEDEF en appelle à la "libération de l’offre", qui selon lui serait la clé magique !
La lettre montre l’enjeu bien réel à partir de l’objectif affiché par le gouvernement et son échec actuel :
Objectif de 500 000 nouveaux logements par an. Il en manque 150 à 200000 !
Objectif de 500 000 rénovations énergétiques par an, il en manque 340 000 !
Le MEDEF calcule [1] que si ces objectifs étaient atteints, cela se traduirait par une progression de la richesse créée (PIB) de 25G€ [2], plus d’un point de ce PIB qui stagne depuis des années, avec la création de près de 400 000 emplois, et autour de 3G€ de recettes fiscales pour l’état, 6G€ pour la SECU... bref, résoudre la crise du logement serait très bénéfique pour l’économie et l’emploi.... nous sommes bien d’accord !
Sauf que pour cela, le MEDEF ne connait qu’une solution "libérer le marché"... Il demande une réduction la plus forte possible de toutes les règles qui protègent le salarié, le locataire, le consommateur, le riverain, l’habitant...
il est urgent de stopper la machine à réglementer qui bloque l’économie, l’emploi et plombe les comptes publics. Pour libérer les énergies et le marché, à l’instar de nos demandes constantes concernant l’allègement du code du travail, il faut avoir le courage politique de simplifier de façon drastique : le code de l’environnement, le code de l’urbanisme, le code de la construction, la gouvernance habitat/urbanisme des collectivités territoriales, les rapports entre propriétaires-bailleurs et locataires. Il est également nécessaire de remettre à plat le modèle du logement social pour y réintroduire notamment de la mixité sociale
On savait que pour le MEDEF, c’est la liberté de licencier qui permet de libérer l’emploi... ceux qui se souviennent du père Gattaz qui avait promis 600 000 emplois en échange de la suppression de l’autorisation administrative du licenciement [3] en rigolent encore...
Mais c’est pareil pour la construction, les villes, le logement... Le MEDEF vous le dit, supprimez toutes les règles, laissez faire ceux dont le métier est de faire des profits ! Il nous l’a dit hier pour l’emploi, il vous le dit pour le logement, il vous le dira demain pour l’école...
Résumons : les loups demandent aux agneaux de bien vouloir ouvrir grand les portes !
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