Polémique et tarifs sociaux de l’énergie...
Le député Yves Blein, dans ses voeux à Vénissieux, part en guerre contre les parlementaires de gauche qui ont refusé au Sénat la loi sur la tarification de l’énergie. Sans doute se laisse-t-il emporter dans son objectif de défense du gouvernement sous pression de quelques ambitions locales, mais le sujet des tarifs sociaux de l’énergie et notamment de l’électricité est trop important pour l’utiliser dans des polémiques qui deviennent politiciennes quand elles s’écartent ainsi des faits...
Car s’il y a bien un point d’accord très large entre tous les parlementaires de gauche, ce sont bien les tarifs sociaux de l’énergie ! Et ce que les communistes ont refusé, c’est au contraire une remise en cause du tarif régulé de l’énergie dont la conséquence serait, malgré les tarifs sociaux, de faire payer plus cher ceux qui ne peuvent pas faire autrement, et qui sont souvent, au contraire, ceux qui sont confrontés à la précarité énergétique... !
D’ailleurs, les parlementaires communistes ont proposé au gouvernement un autre projet de loi, qui étendait les tarifs sociaux justement, et qui pouvait sans difficulté trouver une majorité. Mais les lobbys anti-EDF, et notamment les producteurs privés d’électricité, veulent absolument casser le tarif régulé et le principe de la péréquation qui garantit à tous la même qualité de service public au même tarif (malgré les défauts du service public et sa lente dégradation, cela reste vrai pour l’essentiel encore aujourd’hui). Comme le disent les experts du MEDEF, l’électricité n’est pas assez chère en France pour que la concurrence se développe !
Yves Blein se trompe donc de combat sur cette question, ce qui interroge sa conception du changement et de la politique... Oui, il existe une critique de gauche du gouvernement, il faut accepter de lui parler ! si tous les parlementaires de gauche se comportent comme des porte-paroles zélés du gouvernement, ils laisseront le terrain aux populismes et aux intégrismes, et l’union du FN et de l’UMP aura le champ libre.
Si Yves Blein parle aux salariés [1] de Veninov, Fralib, PSA, Arcelor, Continental, en leur disant "vous n’avez pas compris, le gouvernement est parfait, il faut attendre, le changement, pour vous, c’est pour plus tard", il joue contre son camp !
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