auto-consommation d’électricité...
Il est frappant de voir à quel point les politiques publiques de l’énergie sont perverties par le cadre marchant qu’elles n’imagine pas mettre en cause...
On avait connu il y a quelques années le célèbre "mon toit m’enrichit" qui proposait aux heureux propriétaires de toits un investissement très rentable de photovoltaïque avec prime fiscale pour l’investissement et tarif de rachat garanti pour une rentabilité record, tout cela payé par... sur nos factures d’électricité à tous, y compris les bénéficiaires des tarifs sociaux... vive la solidarité nationale inversée, les pauvres aident les riches !
Il a quand même fallu mettre un frein sur ces tarifs de rachats après les scandales nombreux et les déséquilibres budgétaires comme en Espagne... Mais cela recommence sous une nouvelle forme avec l’auto-consommation d’électricité, idée pourtant excellente en soi...
Un site publicitaire m’envoie ce message
POUR MON PROJET D’AUTOCONSOMMATION,
J’EN PROFITE"
L’idée de l’autoconsommation est intéressante, je produis sur mon toit, mais pas pour revendre, seulement pour consommer et donc en fait demander moins au réseau. Autrement dit, vu de la collectivité, on peut considérer que c’est une économie d’énergie... C’est un peu comme un forage d’eau pour arroser nos espaces verts...On a toujours besoin de l’eau, utilisée sans exagération bien sûr. Mais avec le forage, on la demande de moins en moins au réseau d’eau public.. On ne réduit pas sa consommation réelle, mais on réduit sa consommation d’eau publique.
La ville a d’ailleurs engagé deux expériences de photovoltaïques auto-consommé dont la première encours sur le centre technique municipal. Et ce qui devrait intéresser tout le monde, c’est de comprendre comment ce solaire auto-consommé vient compléter l’électricité fournie sur le réseau, et de comprendre à quel coût. Dans l’expérience Vénissiane, le coût amorti sur 7 ans est comparable, donc la dépense est acceptable budgétairement, et dans un premier temps, elle permettra de répondre à 20% des besoins...
Mais l’état reste dans une logique financière, il ne peut plus y avoir de tarif d’achat puisque l’électricité n’est plus revendue, mais il faut quand même attirer le "picsou"... et en "profiter"... Ce n’est plus une action de citoyen qui essaie de maitriser sa consommation, mais c’est une action de propriétaire qui se demande s’il y a un bon coup financier à faire, et peu importe d’ailleurs les conséquences énergétiques ou sociales...
Ce n’est pas ainsi qu’on favorisera la "transition énergétique"... Ce n’est pas d’un nouvel eldorado dont nous avons besoin, mais de vraies pratiques de maitrise des consommations d’énergie !
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