drogues, quelques chiffres...
Si globalement les dégradations de biens publics et les incendies de véhicules ont diminués ces dernières années, le fait est que les trafics en tout genre et notamment le trafic de drogue s’est imposé dans notre quotidien avec ces groupes installés bien visiblement en bord de rue ou devant nos allées...
Le travail d’investigation de la police a des résultats impressionnants, des dizaines de réseaux démantelés chaque année. Il s’appuie notamment sur la vidéo-surveillance de la ville qui fait d’ailleurs l’objet d’une véritable guérilla des trafiquants.
Pourtant, ces résultats réels ne se traduisent pas par un recul des squatts et des nuisances liées à ces points de ventes. Le débat organisé par la section PCF Vénissieux en avril autour du film Chouf avait permis de mieux comprendre la complexité de cet enjeu qui est tout autant sanitaire, social, politique et ne peut se réduire à l’action de police et de justice.
J’en ai tiré une question qui peut aider aux discussions dans nos quartiers. Quel est l’impact économique réel des trafics de stupéfiants ? Une étude nationale [1] évalue le chiffre d’affaires global des stupéfiants à 2,3 milliards d’euros [2], avec un réseau de 225 000 vendeurs de rues et semi-grossistes [3]. Autrement dit, en supposant que les vendeurs de rues arrivent à garder la moitié du gâteau, ils ne touchent en moyenne que 10K€ par personne et par an... moins qu’un SMIC ! [4]
De plus, les chiffres de l’observatoire des drogues et toxicomanies indiquent une baisse continue du nombre de consommateurs [5]
Autrement dit, la bonne réponse économique et sociale a ce fléau pour les familles est peut-être de proposer à tous ces ados qui se sont fait attrapés par ces réseaux une véritable alternative, un "contrat de réinsertion" avec engagement à sortir du trafic, et peut-être même du quartier, en échange d’un véritable revenu garanti et d’une véritable formation pour construire son avenir. Je suis sûr que la plupart des parents concernés feraient tout pour que leur gamin y participe. On me dira, oui, mais ils méritent la prison ! Chacun sait pourtant que la prison est la meilleure école du crime, et du pire.
Alors certes, cela ne ferait pas reculer la consommation et donc le trafic, mais cela nous aiderait à faire grandir dans nos quartiers l’idée que le chichon, c’est la galère et qu’il est possible de s’en sortir.
Commentaires récents
Nous vous remercions pour votre réponse via votre blog et nous réjouissons (...)
Le Progrès du 25/01 revient sur l’enjeu du plan de (...)