Il aurait été vital d’identifier précisément les coupables de crimes de guerre et des actes de terreur, car il y a plusieurs organisations dans la résistance palestinienne de gaza qui n’ont pas forcément toutes le même rôle, le FPLP, le Hamas, le Djihad. Il aurait été nécessaire d’identifier les acteurs. Ce n’est pas le choix de Netanyahu qui a transformé les 2 millions de gazaouis en coupables sans procès ni défense, seulement les bombes et les morts. Et il fait le choix de la généralisation de la guerre jusqu’au bout, au Liban et on peut le craindre, encore plus loin, ignorant les otages qui restent eux aussi sous les bombes. Ceux qui ont refusé les accords d’Oslo, qui les ont torpillés, de l’assassinat de Rabin au financement du Hamas contre l’autorité palestinienne à Gaza, ce sont eux, des deux cotés, qui imposent la guerre,
Il est urgent que renaisse l’exigence de paix, comme l’appel des Guerrières de la paix réunissant palestiniens et israéliens, comme Maoz Inon, entrepreneur israélien qui a perdu ses deux parents le 7 octobre, et son camarade Aziz Abu Sarah, entrepreneur palestinien dont le frère a été tué il y a longtemps.
L’échec des accords d’Oslo nous confirme qu’il n’existe pas d’alternative sans la fin de la colonisation et le retour des réfugiés. Et nous savons tous que les guerres, toutes les guerres sont d’abord payées par les civils. Un rapport officiel de l’ONU de 2020 estime que 88 % des personnes tuées ou blessées par des armes explosives en ville sont des civils.
Mais cette délibération ne concerne ni le débat interne en Israël, ni le débat diplomatique sur l’avenir de la Palestine, ni le débat sur les dirigeants ou la nature des forces politiques palestiniennes ou israéliennes, elle ne concerne que la nécessité, l’urgence, d’apporter une aide à ceux qui souffrent de cette guerre, et d’abord les enfants dont les rapports des organismes internationaux nous disent la situation inacceptable, inhumaine, brasier de futures violences.
Il faut entendre notre ami Jérome Faynel et ce terrible témoignage du testament d’une enfant de 10 ans, Rasha, tuée par l’armée israélienne à Gaza « Ne pleurez pas pour moi. Donnez mes vêtements à ceux qui en ont besoin, mes bijoux à Rahaf, Lana et Batool, mes jouets à Batool. Mon argent de poche de 50 sheckels : partagez-les entre Rahaf et Ahmad. »
Plus de 83 000 tonnes d’explosifs sont tombés sur Gaza, 32kg par habitant, quatre fois la puissance de la bombe d’Hiroshima. 80% des habitations sont détruites, 70% des écoles, 34 des 36 hôpitaux. Le journal scientifique "The Lancet", comptant les décès directs et indirects parle de plus de 186 000 morts, pour l’essentiel des enfants, des femmes et des personnes âgées, 886 médecins et infirmières, 174 journalistes sans réaction significative de la presse occidentale.
Et personne ne voit de fin à ces horreurs qui s’étendent désormais au Liban, des horreurs qui alimentent les haines et les extrémismes. C’est pourquoi il est essentiel de redonner leur humanité à toutes les victimes, et c’est ce qu’a fait l’association Jénine-Vénissieux, créé il y a 20 ans par notre amie et camarade Blandine Chagnard, dont un square porte le nom à Jénine, pour remercier l’association de toutes les actions de solidarité, notamment avec les enfants du camp de Jenine, dont la jeune ghadir, qui, à 15 ans, avait pris une balle de mitraillette dans l’œil en étendant son ligne sur son balcon, soignée avec succès à Lyon.
Ce lien d’humanité, de fraternité qui se construit dans les actions concrètes est essentiel. Le message d’amitié du responsable du centre social de Askar à son retour en Palestine nous le dit avec une grande émotion : « nous sommes un peuple qui aime la vie et qui mérite de vivre dans la dignité. Vous avez offert à ces jeunes des moments de tranquillité, loin de la violence, loin du bruit incessant des balles ».
C’est pourquoi nous soutenons l’association Jénine-Vénissieux et ses actions de solidarité concrètes.