Une COP21 coup médiatique
Mais s’il est marquant comme évènement médiatique moderne, il n’est pas un tournant des politiques mondiales contre le réchauffement climatique. L’un des scientifiques américains les plus connus, James Hansen qui avait alerté le Congrès sur le dérèglement climatique en 1988, nous dit « C’est vraiment une imposture, c’est un faux ».
Le blogueur climatique du journal le monde et auteur connu, Sylvestre Huet, parle du caractère schizophrène du texte, qui dès le préambule, précise qu’il existe un « écart significatif » (euphémisme de diplomates) entre les promesses agrégées des Etats en terme d’émissions de gaz à effet de serre et l’objectif climatique des 2°C, ce qui ne les a pas empêché d’évoquer l’objectif de 1,5°C !
Or, la température d’octobre 2014 avait déjà frôlé le 1°C de plus, et les trois derniers mois de 2015 sont pour la première fois tous au dessus des 1°C ! Et tous les climatologues expliquent que la quantité de gaz à effet de serre déjà émise fin 2015 représente une augmentation à venir de 0,6°C… Autrement dit, nous avons déjà dépassé les 1,5°C que nous ont promis les dirigeants de la COP21 !
En fait, si les objectifs de réductions volontaires d’émissions déposés à la convention sont tous respectés, ce qui est plus qu’incertain, la planète est sur une trajectoire aux alentours des 3°C.
Et ne parlons pas du transport aérien qui reste toujours en dehors de toute action de réduction des émissions, et vous savez bien pourquoi, puisque les gouvernements,de gauche comme de droite, sont tous persuadés qu’il faut suivre les conseils des gourous de Chicago et spécialiser chaque économie sur ses “avantages comparatifs” dans la concurrence pour booster les échanges…
Ce journaliste n’est pas communiste, peut-être l’écouterez-vous ! son analyse est très pertinente, je le cite :
Affronter cette contradiction pour engager des politiques climatiques sérieuses conçues à l’intérieur d’un projet plus vaste de progrès humain met en cause ce à croient la plupart des gouvernements de la planète. Ils croient au capitalisme, et même à sa dérégulation forcée (l’Union Européenne continue de vouloir déréguler et accentuer la concurrence sur les systèmes de production d’électricité et les réseaux ferroviaires, un non-sens devant la planification écologique nécessaire), ils croient à la nécessité d’une caste de riches et de super-riches (et souvent en font partie), ils méprisent souvent la démocratie même réduite à l’apparence… ils n’ont pas besoin de “céder” aux lobbies industriels, ils souhaitent ardemment que ces derniers existent.
fin de citation…
Et pendant que Fabius tombe dans les bras de Hollande pour illustrer le grand succès de cette COP21, Macron rêve de jeunes devenant milliardaires grâce à la net-économie, pas pour résoudre les problèmes économiques et sociaux, mais pour accéder à leur jet privé… et les 9 syndicalistes de Gooyear ont droit à 9 mois de prisons ferme.
Autrement dit, ce qui est marquant dans cette COP21, c’est qu’elle est le comble de ce qu’est devenu la démocratie occidentale, une vaste scène médiatique dont les acteurs se désintéressent de toute vérité.
le rapport DD, les indicateurs et les expériences…
Revenons alors au rapport sur le développement durable avec en tête cette question, comment contribuer à l’éducation au développement durable en montrant les contradictions, les limites, les difficultés, loin du grand show médiatique à la mode de la COP21 ?
L’approche évoquée en commission par le vice-président Bruno Charles nous parait bonne. Aller vers le suivi d’indicateurs objectifs dont l’évolution, positive ou négative, pourrait être le support du débat public. C’est dans cet esprit d’ailleurs que la ville de Vénissieux construit son rapport depuis 4 ans, en s’appuyant sur le référentiel gouvernemental des agendas 21, certes critiquable, mais qui a le mérite d’exister. On pourrait utiliser aussi les tableaux de bord Citergies puisque la métropole et trois communes les utilisent, même si le travail administratif pour en assurer le suivi parait bien lourd.
Permettez-moi de conclure en passant aux travaux pratiques. Le rapport n’évoque pas le plateau des grandes terres. Vous savez que c’était une des belles réussites de notre politique nature, mise en œuvre dans la proximité par les trois communes regroupées dans un syndicat intercommunal, dissout le 1 janvier 2015 par le préfet, mais grâce à la loi créant la métropole. Depuis, les services de la ville de Feyzin ont fait au mieux pour maintenir l’existant, avec d’ailleurs beaucoup de difficultés pour le faire reconnaitre par les services de la métropole, les trois communes signent une convention pour prolonger ce travail jusqu’à fin 2016, mais avec des moyens divisés par deux. Bien entendu, tout n’a pu être maintenu, et des actions exemplaires pour le développement durable ont cessé ; la plantation de haie variées par les écoles, l’expérimentation du BRF avec les agriculteurs, où la surveillance ornithologique du site…
Cet exemple illustre l’exigence de présenter les avancées avec les contradictions et les difficultés que les citoyens connaissent nécessairement, et qui doivent donc être discutées dans le débat public.
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