Donc nous commençons par ces limites planétaires que vous connaissez peut-être ; l’acidité des océans, les émissions de gaz à effet de serre, tous les enjeux du climat et de la biodiversité sur lesquels l’ONU a construit d’ailleurs son agenda 2030, sur lequel tous les travaux du GIEC et d’autres sont synthétisés sur ces limites globales de température, d’émission de gaz à effet de serre, de quantité de carbone dans l’atmosphère, d’acidité des océans, dont on sait que si on les dépasse, les scientifiques ont beaucoup de mal à prédire ce qui peut se passer au-delà. Jusqu’à ces limites, on peut dire que les modèles nous disent à peu près ce qui va se passer. Au-delà de ces limites, on ne sait pas vraiment jusqu’où ça peut dériver.
Et malheureusement, 7 des 9 limites sont déja dépassées à l’échelle du monde. Bien sûr, ce n’est pas au niveau local qu’on peut peser sur ces 9 limites, mais quand on ne fait rien… on peut difficilement reprocher à d’autres de ne rien faire. C’est bien parce qu’on considère ici que c’est un enjeu sur lequel il faut agir. qu’on peut se permettre de donner un avis sur ce que font ou ne font pas les autres…
Et permettez-moi de le dire quand même, on voit bien que dans le monde tel qu’il est, le climat compte beaucoup moins que les guerres, et que si tout l’argent, les milliers de milliards de dollars dépensés en armes chaque année, étaient consacrés pour partie à la transition climatique, à l’évolution des systèmes énergétiques, à la transformation de l’agriculture, à la gestion des sols et de la biodiversité, le monde serait totalement transformé et je pense qu’on pourrait revenir en arrière sur ces limites planétaires.
Permettez deux chiffres dont la comparaison dit tout. Lors de la dernière COP30 au Brésil, les négociations qui n’ont pas abouties portaient sur l’ambition de passer de 100 milliards à 300 milliards par an pour l’aide des pays riches à l’adaptation des pays en développement. Mais en 2024, les dépenses militaires mondialesd ont atteint 2800 milliards de dollars… tout est dit sur les priorités véritables des dirigeants du monde…
Pour revenir à ces limites planétaires, nous avons tenté de situer nos indicateurs par rapport à ces limites. C’est une démarche expérimentale, car toutes les données ne sont pas disponibles ou dans le bon format… Mais c’est une première approche. On note ainsi que sur le changement climatique, nous avons 45 jours de plus avec une température de journée supérieure à 25°C de 2010 à 2024, que sur le cycle de l’azote, nous avons 169 hectares vers gérés par la ville en 0 pesticides, que notre consommation d’eau douce des bâtiments a diminué de 25%, que le nombre de jours dépassant le seuil de vigilance de qualité de l’air était supérieur à 10 en 2024…
Le premier objectif concerne la maitrise et la décarbonation des consommations énergétiques. Les indicateurs sont encourageant, mais les GES ont une très grande inertie donc il faut conforter les efforts. La consommation d’électricité de l’éclairage public est à 53kWh en 2024, l’objectif étant à 50kWh. Le passage en LED des luminaires s’est poursuivis, 48 % des luminaires publics sont en LED en 2024. Nous tenons la trajectoire pour l’objectif de 100 % en 2027
Pour la part des énergies renouvelables, nous atteignons 43,70 % pour le chauffage de notre patrimoine, pour un objectif à 38 %, c’est donc très positif et c’est possible à la fois grâce au mix énergétique du réseau de chaleur et au raccordement de la majorité des bâtiments communaux.
Je vous rappelle que la part d’énergie renouvelable est contractualisée et on prend ici la valeur réelle constatée, et on avait encore en 2023-2024 quelques difficultés avec les chaudières biomasse, mais des problèmes qui sont derrière nous, et on a un engagement fort avec la métropole pour aller vers les 80%. Dans quelques années, la cogénération gaz va s’arrêter, et l’idée c’est de ne pas le remplacer par du gaz, mais d’augmenter la part d’ENR pour aller encore plus loin que ces 43,7%.
Le troisième objectif concerne les déplacements, les mobilités bas carbone sur la collectivité et le territoire. Il n’y a que 31% des habitants qui effectuent leur déplacement quotidien en voiture, il y en a un peu plus qui font leur déplacement à pied. On oublie toujours que 30% n’ont pas de voiture. Quand on parle du stationnement, il ne faut jamais l’oublier. Les 15% du linéaire en voie apaisée, c’est à conforter. On a eu une transformation qualitative très importante avec les voiles lyonnaises, mais en kilomètres de pistes cyclables, ça ne fait pas forcément un gros progrès, mais c’est quand même un gros changement qualitatif pour ceux qui les utilisent.
Une ville résiliente qui protège un environnement humain de qualité, c’est tout l’enjeu de l’adaptation au changement climatique, avec le renforcement des îlots de fraîcheur, l’inauguration de la célèbre aire aqualudique du Coblot, qui est un magnifique succès, mais aussi la poursuite de la désimperméabilisation et végétalisation des cours d’école et de l’espace public, de tout le travail sur le rafraîchissement dans les bâtiments scolaires avec les brasseurs d’air ou les brumisateurs.
Objectif 5, protéger la biodiversité et massifier les espaces de verdure. Vous avez une magnifique photo du jardin Stoppa, un nouveau jardin inauguré en 2025 avec les habitants et le conseil de quartier. Tout l’enjeu aujourd’hui, c’est la question de la continuité, du maillage à la fois vert et noir. C’est peut-être le sujet qui est le plus compliqué. On a un travail en cours d’identification des continuités sombres possibles, mais c’est un sujet difficile. En tout cas, nous avons atteint l’engagement de 100% des marchés publics en cours qui intègrent une clause sur la condition animale.
L’objectif numéro 6 porte sur une gestion responsable de la ressource en eau. On est plutôt bon, mais c’est une trajectoire qu’il faut maintenir. On a une réduction de 25% des consommations d’eau dans les bâtiments communaux et de l’eau potable consommée par les espaces verts, ce qui est une très bonne chose. On a développé une stratégie de récupération d’eau de pluie et de forage Ce résultat de 25%, il faut le commenter parce que c’est un défi. Ça veut dire tracer, identifier les fuites au plus tôt parce que c’est l’enjeu ce n’est pas simplement les pratiques et les consommations des gens qui laissent couler l’eau. C’est aussi tout le problème des fuites éventuelles et de notre capacité à les détecter et à les traiter.
La troisième finalité concerne une ville saine et épanouissante pour les vénissians. Vous avez ici une photo d’action de sensibilisation. 20% des agents ont participé à une animation sur les sujets du DHD, 442 agents, c’est vraiment très significatif, il faut remercier encore une fois toute l’équipe et les référents qui organisent ces actions, et puis auprès du grand public aussi, avec 245 personnes. Ce qui n’est pas négligeable, même si là on pourrait se dire qu’il faut arriver à faire plus. et c’est tout l’enjeu du travail partenarial avec les conseils de quartier.
L’objectif numéro 8 c’est des écoles comme un lieu favorable à l’épanouissement, la réussite, le développement des enfants. En 2024 la reprise des classes d’environnement à Eyzin Pinay. 104 classes ont été organisées par l’APASEV et la DEE. Notre engagement, c’est de faire participer 100% des enfants de 0 à 11 ans à une action de développement durable sur le territoire, un engagement sur lequel nous travaillons et qui progresse.
L’objectif 9 c’est renforcer les solidarités face aux inégalités du territoire. On sait que les inégalités sont encore plus fortes à une échelle plus vaste, mais elles existent aussi à l’échelle de la ville, c’est tout l’enjeu du contrat de ville métropolitain et de son adaptation locale, qui avait fait l’objet d’un gros travail, que je suis très heureux d’avoir piloté comme adjoint politique de la ville. C’est aussi la poursuite des actions sur le handisport, et l’adaptation au handicap de beaucoup d’activités. Et puis un chiffre, 300 000 personnes quasiment ont fréquenté les équipements culturels, ce qui veut dire que nos équipements répondent massivement à une attente et une demande des habitants.
L’objectif 10 est d’être une collectivité exemplaire en matière de production, de tri des déchets, et vous le savez, nous ne sommes pas très bons sur le sujet. Nous avons 262,89 kilos de déchets ménagers par habitant. Et malheureusement, ça ne réduit pas beaucoup. Ça a même augmenté l’an dernier. C’est un sujet compliqué. Parce que ça renvoie évidemment aux pratiques alimentaires, aux modes de vie, au fait que pour certains, pour l’instant, les déchets restent un truc dont on se débarrasse. On le sait bien avec les dépôts d’encombrants, c’est un vrai problème de pratique, d’organisation de vie aussi pour beaucoup de familles.
Et puis c’est un sujet lié au mode d’alimentation. C’est plus facile d’avoir moins de déchets quand on peut se faire livrer des plats tout près ou que l’on peut aller manger dehors plus souvent. C’est donc un enjeu d’inégalité. Sur le troisième engagement des 100% marchés propres, il est noté une absence de recul suffisant parce que la propreté des marchés était une compétence métropolitaine qui a été passé à la Commune, ce qui a fait l’objet de discussions depuis 2024, et que donc nous n’avons pas de recul. J’ai demandé de récupérer les données de la métropole, pour retrouver un peu d’historique.
L’objectif numéro 11 concerne l’agriculture et une alimentation durable, un sujet sur lequel il y a plein de choses à faire sur le développement agricole, le développement du maraîchage urbain, des jardins, etc. Pour la première fois, nous dépassons largement les 20% de produits bio dans les achats de la cuisine centrale, 20%, c’est l’objectif de la loi. Nous sommes à 33%, ce qui est très significatif.
Nous sensibilisons de nombreux agents de la restauration collective à ces enjeux, nous travaillons sur le gaspillage alimentaire même si là aussi il faut toujours remettre l’ouvrage sur le métier. On fait des actions, puis pendant deux ans, on ne s’en occupe plus, et c’est un peu oublié, puis il faut recommencer.
Et bien évidemment, il y a la mise en place du plateau fertile, avec le merveilleux espace ressources que je vous invite toujours à aller voir régulièrement au cœur des minguettes. Et puis, le démarrage des deux activités économiques, donc de la pépinière et de la fertilisation de sols. Vous avez peut-être vu, j’ai publié un post récemment sur les fouilles archéologiques qui ont commencé, qui sont assez passionnantes à voir d’ailleurs, et qui vont permettre de libérer ces activités qui étaient en suspens.
L’objectif numéro 12 porte des démarches exemplaires sur la commande publique et les finances.Il y a beaucoup de choses sur notre politique d’achat, avec 86% des marchés publics qui comportent une clause environnementale. Il y a des éléments à renforcer sur la charte des événements responsables, notamment, sur laquelle on a un certain nombre de choses qui existent, mais qu’il faudrait arriver à systématiser.
L’objectif 13 porte sur un développement économique plus inclusif et respectueux de l’environnement. C’est le partenariat avec les entreprises avec un énorme travail avec le réseau des entreprises vénissianes engagées dans une démarche DHD. C’est un vrai succès de l’année 2025.
L’objectif numéro 14, c’est le numérique responsable, un sujet sur lequel là on a beaucoup avancé ces derniers temps, avec la mobilisation des référents pour faire le diagnostic de l’existant et la construction de la stratégie numérique responsable.
Anfin, dernier objectif, favoriser le bien-être des habitants. C’est tout l’enjeu de l’alimentation et de la santé mentale, avec plus de 2600 personnes touchées par le dispositif Atelier Santé Ville, 85 par le dispositif Accueil en santé mentale. Je voudrais souligner que c’est un enjeu crucial pour nous, parce que le droit à une alimentation saine ne doit pas être le problème d’une minorité, ça doit être un enjeu qui concerne tout le monde, un droit de tous, encore un enjeu d’égalité qui est au cœur de toutes nos politiques publiques.
















