Il me parait utile de faire connaitre les principaux éléments abordés
La rénovation urbaine
Pour la rénovation urbaine, (1450 démolitions de logements, 1 762 logements en réhabilitation, 7 résidences de 2 309 logements résidentialisées), le premier enjeu est le relogement dans un contexte très tendu sur la demande, le deuxième est la concertation avec les habitants, mais aussi la prise en compte de la sécurité dans les projets, avec ce qu’on appelle la prévention situationnelle.
Pour le logement, on a livré une centaine de logements sociaux par an ces dernières années, loin de l’objectif du PLU-H de 200. De plus, dans la modification en cours du PLU-H, la ville propose de bénéficier de l’augmentation de l’objectif métropolitain de construction, ce qui pourrait représenter 100 logements de plus, dont 50 en accession sociale avec l’office foncier solidaire, notamment dans les quartiers du moulin à vent et de Parilly. Pour l’instant, nous n’avons pas les projets pour atteindre cet objectif.
La demande de logement
Il est donc important de faire connaitre la situation de la demande de logement
BILAN AFCR 2019 | Total | Dont demandeur en mutation | Dont demandeur issu de quartier prioritaire |
Vénissians demandant un logement social | 5358 | 2536 | 2214 |
Vénissians demandant hors Vénissieux | 2761 | 1262 | 1066 |
Vénissians demandant Vénissieux | 2597 | 1274 | 1148 |
Non Vénissians demandant Vénissieux | 1314 | 509 | 290 |
Demandeurs à Vénissieux | 3911 | 1783 | 1438 |
Il faut redire qu’en 2020 malheureusement, il n’y a eu que 560 attributions à Vénissieux, autrement dit, par rapport aux 3911 qui demandent Vénissieux en premier choix, il y a plus de 6 demandes pour une offre ! Et il n’y a eu que 345 attributions à un Vénissian hors Vénissieux sur les 2761 demandes, soit 12 pour une offre, aux 2/3 trouvant leur premier logement social, souvent grave à un réservataire (1% logement ou prioritaire) !
Dans ce contexte, il y a un enjeu tout particulier de faire respecter le principe de transparence et d’équité dans les attributions de logement sociaux. Or, on se trouve confronté à un nombre croissant de situations "d’occupation non réglementaire", avec des squats, des situations incertaines de sous-location, illégale bien sûr dans le logement social, des difficultés de transfert de bail... Les difficultés du mal logement poussent certains au chacun pour soi. Rappelons que quand un logement est forcé par quelqu’un, c’est une famille qui est privée du logement qui lui avait été attribué. Ce n’est heureusement pas une situation fréquente, mais la crise et la pression de la demande peut avoir des effets d’aggravation rapide.
Les urgences sociales du logement
C’est pourquoi aussi il est important de poursuivre l’action de prévention des expulsions. La ville avait demandé à la métropole la mise en place d’un fonds d’aide aux locataires ayant perdu leurs revenus dans la crise sanitaire. Cela a donné un "fonds solidarité logement spécial COVID (FSL)". 45 dossiers ont été instruits sur Vénissieux dont 30 ont été acceptés pour un montant d’aide entre 500 et 1000€. Cela parait peu par rapport aux nombres de contentieux, mais la mesure était destiné aux locataires dont la dette est apparue pendant le confinement.
Il reste donc le problème de fonds de la paupérisation croissante des salariés et de l’impact sur les dettes de loyer. C’est pourquoi la ville participe à l’opération "ETAGE" financé dans le cadre de l’action "logement d’abord" et qui vise à avoir "zero expulsions" pour dette de loyer sans relogement.
Le logement et le cadre de vie
Les bailleurs sociaux sont un des acteurs importants de la propreté et de la gestion des déchets. La réunion a été l’occasion de faire le point sur la collecte en silos enterrés. Après de premières années de réglage, le sentiment général est de permettre une meilleure gestion de la collecte, ce qui suppose par contre d’associer les gardiens à la gestion de ces silos.
De même, la gestion des encombrants est une problématique partagée par tous, avec des expériences en cours de collecte en pied d’immeubles. Le débat est difficile. Rappelons que le dépôt d’encombrants est une incivilité et que la loi permet depuis peu d’utiliser la vidéosurveillance pour le sanctionner, les décrets sont attendus impatiemment. Faut-il alors organiser une collecte hors déchetterie, qui coûte plus cher, et peut pousser en fait tous les habitants à délaisser la déchetterie ? En tout cas, pour les bailleurs, la situation actuelle est difficile..
L’hygiène et la salubrité
Les bailleurs connaissent bien le Service Communal d’Hygiène et Santé (SCHS). Souvent des habitants déclarent un logement comme "insalubre", mais c’est bien sûr l’avis d’un agent assermenté de ce service qui peut réellement le décider. Cela concerne très rarement le logement social, alors que par contre, il y a des situations inacceptables dans le parc privé, avec ce qu’il faut appeler de l’habitat indigne.
Mais c’est bien sûr la problématique des punaises de lit qui préoccupe tout le monde, tellement ce problème a tendance à se généraliser. L’état des lieux à Vénissieux confirme une infestation sur tout le territoire de manière hétérogène, mais pouvant aller jusqu’à une infestation généralisée d’un immeuble.
La Ville souhaite entamer un diagnostic de situation et des pratiques des bailleurs.
Tranquillité publique et sécurité
La réunion a permis de confirmer le partenariat étroit et constant entre la Ville et les bailleurs. C’est vrai pour la mise en fourrière de véhicules sans droit ni titre sur le patrimoine des bailleurs, avec un travail ciblé et systématique en cours, dans le cadre du Plan de tranquillité-sécurisation élaboré entre la Ville et la Préfecture.
Mais cela concerne aussi les actions de la police municipale dans le cadre du trafic de stupéfiants, avec l’organisation de visites de parties communes avec la police nationale. Si tout le monde a conscience de l’impact persistant des trafics sur un certaine nombre d’immeubles, tout le monde soulignait l’efficacité de la relation avec la ville sur ce sujet.
La participation citoyenne
Enfin, le plus important est peut-être de trouver comment franchir un cap sur la participation citoyenne, que la ville a placé au cœur du projet de mandat et qui a produit trois intiatives en 2021. Le questionnaire « Vénissians, la parole est à vous ! » dont les résultats seront publiés à l’occasion de la semaine de la participation citoyenne à partir du samedi 24 avril 2021 préparant l’élection des délégués de quartier envisagée fin mai 2021.
Les bailleurs sont souvent des acteurs importants des assemblées générales de conseil de quartier, alors que ce n’est pas vraiment leur but. Cela montre à la fois qu’il faut renforcer les conseils de quartier pour pouvoir traiter des sujets concrets sans attendre l’assemblée annuelle, et qu’il faut aussi renforcer les relations entre bailleurs et locataires. On sait que les amicales de locataires sont souvent en difficulté, alors qu’elles sont un outil essentiel justement pour faire entendre la parole des locataires.
Plusieurs sujets ont été discutés.
L’affichage des informations des conseils de quartier dans les halls d’immeubles
la participation des bailleurs aux initiatives des conseils de quartier
la communication au sein des conseils de quartier sur les amicales des locataires, avec peut-être un vivier à contacter des habitants qui dans le questionnaire se sont fait connaître pour s’impliquer dans l’amélioration de leur cadre de vie
quelles aides aux amicales de locataires ? La ville les subventionne, mais beaucoup auraient besoin d’un soutien pratique en tant qu’association.
Au total, une rencontre très riche et qui aura des suites... Véronique Callut a déja annoncé une réunion "punaises de lit". D’autres suivront sur tous ces sujets, et les rencontres du maire sur la sécurité avec les principaux bailleurs continuent toutes les 6 semaines.